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RÈGNE

RÈGNE. n.m. (lat. regnum « royauté », « gouvernement »). ♦ 1° Exercice du pouvoir royal ; durée de cet exercice pour un même souverain (le règne de Louis XIV a duré de 1643 à 1715). Ensemble des territoires soumis au même souverain (royaume). ♦ 2° Par analogie, influence prépondérante exercée par certaines personnes, certains courants d'idées, certaines valeurs (le règne de l'argent, le règne du plaisir). ♦ 3° Dans les sciences de la nature. Termes ultimes de la classification. Il y a trois règnes : le règne minéral (dont on parle de moins en moins), le règne végétal et le règne animal. ♦ 4° Ensemble des êtres sur lesquels s'exerce un principe commun (règne de la nature, règne de la grâce). ♦ 5° Chez Kant, le règne des fins, lois objectives communes qui unissent entre eux les êtres raisonnables. Ceux-ci doivent toujours se traiter eux-mêmes et traiter leurs semblables comme des valeurs absolues, des personnes, des « fins en soi ». ♦ 6° Le règne de Dieu. C'est la grande finalité chrétienne, l'objet de la deuxième demande de la prière du « Notre Père », dans laquelle les chrétiens prient Dieu que son règne arrive sur la terre comme il est réalisé au ciel. C'est l'avènement d'un monde nouveau, dans lequel Dieu sera unanimement reconnu comme souverain, et les hommes unis les uns aux autres comme des frères. De cet avènement, le Christ a ouvert la voie. Sa réalisation totale concerne les fins dernières de l'univers et de l'humanité.

REGNE (n m.) 1. — Exercice de la souveraineté du monarque ; (par ext.) période pendant laquelle ce pouvoir est exercé. 2. — (Par anal.) Toute domination exercée par des personnes ou des choses. 3. — Ensemble important d’êtres gouvernés et unis par un principe commun : Syn. royaume ; règne des fins : cf. fin. 4. — (Bio.) Division de la nature (règne minéral, végétal, animal).


RÈGNE En dehors de son sens usuel (domination) ou de son sens politique (exercice du pouvoir monarchique), le terme désigne les trois grandes divisions de la nature, les « trois règnes » (minéral, végétal et animal). ♦ Par opposition au règne de ces seules déterminations physiques, on parle du « règne des fins » pour désigner, avec Kant, le monde de la morale, celui de la Raison pratique consistant en une « liaison systématique » des êtres raisonnables qui ne doivent jamais se traiter eux-mêmes ni traiter les autres « comme des moyens mais toujours en même temps comme des fins en soi ». Dans le règne des fins, tout être raisonnable est une personne, c’est-à-dire un être ayant une valeur inestimable.

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