Databac

Régime d'accumulation

C'est la logique et les lois macroéconomiques qui décrivent les évolutions conjointes, sur une période longue, des conditions de la production d'une part et des conditions d'usage social de la production (ex. : consommation, investissements, etc.). Un régime d'accumulation signifie une forme d'allocation des richesses sociales créées pour assurer une certaine correspondance entre les transformations des conditions de la production et l'évolution de la demande sociale. Cet équilibre n'est pas un équilibre naturel ; il requiert la présence d'un environnement macro-institutionnel maîtrisant aussi efficacement que possible les transformations économiques et sociales que le mouvement de l'accumulation porte en son sein. On peut dire également qu'un régime d'accumulation désigne l'ensemble des régularités assurant une progression générale et relativement cohérente de l'accumulation du capital, c'est-à-dire permettant de résorber ou d'étaler dans le temps les distorsions et déséquilibres qui naissent en permanence du processus lui-même. Etudier les possibilités à long terme de l'accumulation revient à rechercher les différentes régularités sociales et économiques concernant : - un type d'évolution d'organisation de la production et du rapport des salariés aux moyens de production ; - un horizon temporel de valorisation du capital sur la base duquel peuvent se dégager les principes de gestion ; - un partage de la valeur permettant la reproduction dynamique des différentes classes ou groupes sociaux ; - une composition de la demande sociale validant l'évolution tendancielle des capacités de production ; - une modalité d'articulation avec les formes non capitalistes, lorsque ces dernières ont une place déterminante dans la formation économique étudiée. Au cours de l'histoire, le capitalisme a connu diverses formes de développement caractérisées selon les époques par des régimes d'accumulation différents. Deux grands régimes sont distingués. Une accumulation à dominante extensive (appelée aussi concurrentielle) se caractérise par une croissance du capital s'effectuant par vagues successives sans bouleversement majeur des conditions de production et avec des gains de productivité modérés. Par contre, le régime d'accumulation intensive (ou encore fordiste) est marqué par une transformation rapide des processus productifs ; la croissance des investissements est plus régulière et s'accompagne d'une obsolescence programmée des équipements, et les gains de productivités sont importants. Notons que ces deux modes d'accumulation ne sont pas exclusifs l'un de l'autre, mais l'un des deux apparaît dominant selon les conditions des structures économiques. A partir des années 1980, on a introduit la notion d'accumulation flexible pour caractériser la période post-fordiste.

Liens utiles