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RECONNAISSANCE Redondance

RECONNAISSANCE, n.f. (lat. recognosco « reconnaître », « retrouver », « se remémorer »). ♦ 1° Acte qui consiste à juger qu’un objet de pensée, actuellement présent à notre esprit, a déjà fait partie de notre expérience. ♦ 2° Fonction de la mémoire consistant à reconnaître le passé comme tel, et, quand la reconnaissance est complète, à le situer exactement dans notre passé. ♦ 3° Acte qui consiste à admettre la réalité d’un fait, à donner son accord sur une opinion. Aveu (reconnaître ses torts). ♦ 4° Le fait d'éprouver et de manifester sa gratitude. ♦ 5° En droit international, décision par laquelle un Etat prend acte de l’existence de certains faits (États ou gouvernements nouveaux, traités).
reconnaissance, acte de mémoire qui consiste à éprouver, à l'égard de certaines images, un sentiment de « déjà vu ». — La reconnaissance n'implique pas la « localisation » des souvenirs, qui est déjà beaucoup plus précise. Il peut arriver que le sentiment de reconnaissance soit une illusion : cas de « paramnésie », ou « fausse reconnaissance ».
RECONNAISSANCE (n. f.) 1. — Action de juger qu’un objet nous était connu antérieurement à sa perception présente ; (tradit.) on distingue, dans la mémoire, la reproduction, la reconnaissance et la localisation du souvenir. 2. — Action consistant à déclarer comme vrais, à admettre une idée, une opinion ou un fait. 3. — Sentiment de gratitude lié à l’expérience immédiate d’un bienfait passé en tant que passé. 4. — (En part.) Chez Hegel, action par laquelle une conscience reconnaît l’altérité et lui donne valeur positive.

Reconnaissance (scène de). Mode de dénouement. La reconnaissance est définie par Aristote comme « un passage de l’ignorance à la connaissance, amenant un passage ou bien de la haine à l’amitié ou bien de l’amitié à la haine chez les personnages destinés au bonheur et au malheur». Parmi les cinq espèces de reconnaissance qu’il répertorie, deux lui apparaissent particulièrement artificielles : la reconnaissance qui s’opère au moyen de signes (ce n’est pas un procédé spécifiquement dramatique, il le souligne lui-même, citant l’exemple d’Ulysse dans l'Odyssée, qui est reconnu par sa nourrice grâce à une cicatrice) ou bien celle, arrangée par le poète, où un personnage révèle son identité. La reconnaissance peut s’effectuer aussi par le souvenir. Lorsqu’elle découle d’un raisonnement, sa forme dérive de celle du syllogisme, comme dans Les Choéphores d’Eschyle, où Electre se dit: «Il est venu quelqu’un qui me ressemble. Or personne ne me ressemble qu’Oreste. C’est donc lui qui est venu. » La reconnaissance dérive des faits eux-mêmes lorsque « la surprise a lieu au moyen d’événements vraisemblables », comme dans l’Œdipe de Sophocle ou dans l’Iphigénie de Racine. Aristote privilégie ces deux derniers types de reconnaissance, jugeant les autres non motivés, et pense que la reconnaissance dont l’effet sera le plus efficace sur le spectateur est celle qui est accompagnée d’une péripétie, car, alors, «elle suscitera la pitié ou la crainte ». De ce fait, ces deux modes de reconnaissance conviennent parfaitement à la tragédie, mais ne répondent pas au but de la comédie, qui bannit l’émotion. C’est pourquoi, tandis que les auteurs essaient de motiver la catastrophe, Molière, lui, exploite les deux premiers types de reconnaissance, qui soulignent l’artifice de ses dénouements et rappellent au spectateur le caractère ludique de la comédie. C’est par une scène de reconnaissance rondement menée qu’il termine L’Ecole des femmes, grâce au retour d’Enrique, le père d’Agnès, dont nul ne soupçonnait l’existence. Redondance. Reprise d’un élément de la chaîne parlée par un autre élément qui n’apporte pas d’information nouvelle. Ainsi dans la phrase suivante : Les oiseaux chantent le pluriel est-il marqué de façon redondante par le déterminant les, le morphème de nombre accolé au substantif et la terminaison verbale. La redondance est inévitable dans les langues naturelles, elle permet à la communication de se faire en dépit des aléas de la transmission. Cependant la redondance lexicale n’est pas toujours souhaitable. On appelle pléonasme ce type de redondance : monter en haut, sortir dehors.
Le pléonasme peut constituer une figure et marquer l’insistance :
Les journalistes sont tous des menteurs, je sais à quoi m’en tenir, je ne crois que ce que je vois, de mes propres yeux.
(Ionesco, Rhinocéros)
la poéticité, comme dans l’épithète classique :
Un prodige étonnant fit taire ce transport [...]
(Racine, Iphigénie)
être source de comique... Il peut aussi tout simplement être un défaut de style.

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