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RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE (RPR)

Parti politique français fondé par Jacques Chirac le 5 déc. 1976. Le RPR, qui a pris la suite de l'Union des démocrates pour la République (UDR) (v.), se donnait pour ambition immédiate de préparer les élections municipales et législatives de 1977/78 et de battre la coalition des socialistes et des communistes. Il entendait d'autre part affirmer la permanence du gaullisme comme force essentielle de la majorité. Les principaux points de son programme étaient : le développement de la défense nationale, fondée sur la dissuasion nucléaire, le refus d'une Europe « supranationale », la réforme de l'entreprise par le développement de la participation à l'organisation du travail et aux bénéfices, la réforme de la fiscalité (introduction de l'impôt sur la fortune), la promotion d'une « démocratie du quotidien ». Jacques Monod fut nommé secrétaire général du RPR. Parti de la majorité de droite au Parlement, le RPR refusa pourtant au Premier ministre Raymond Barre le rôle de coordination et d'animation de cette majorité. Aux élections législatives de mars 1978, le RPR mena une campagne autonome, alliant de violentes attaques contre le programme commun de la gauche et une appréciation sans complaisance de l'action gouvernementale de Raymond Barre. Cette stratégie eut des résultats ambigus : tout en restant le principal groupe du Palais-Bourbon, avec 155 sièges contre 119 à l'UDF et 14 aux modérés « non inscrits », le RPR perdait 28 sièges par rapport à l'UDR en 1973. Les élections européennes de 1979 se traduisirent par un nouveau tassement de l'audience du RPR, qui tomba à 16,5 % des voix, tandis que l'UDF en réunissait 27,6 %. En 1979, Bernard Pons succéda à J. Monod au poste de secrétaire général. À l'élection présidentielle de mai 1981, Jacques Chirac se présenta au premier tour contre le président sortant, Valéry Giscard d'Estaing, et contre le candidat de la gauche unie, François Mitterrand. Il obtint un résultat honorable, avec 5 138 571 voix, soit 18 %. Son désistement tiède pour la candidature de V. Giscard d'Estaing au second tour contribua au succès de F. Mitterrand. Aux législatives de juin 1981, le RPR perdit 70 sièges face au raz-de-marée socialiste. Mais dans les deux années qui suivirent, le RPR se montra le parti le plus combatif de l'opposition parlementaire de droite. En nov. 1984, B. Pons fut remplacé par Jacques Toubon. Après la victoire de la droite aux législatives de mars 1986, J. Chirac, chef du RPR, accepta de diriger un gouvernement de « cohabitation » avec un président de la République élu par la gauche. Un programme libéral fut appliqué, mais cette expérience fut interrompue par la réélection de F. Mitterrand, contre J. Chirac, à la présidentielle de mai 1988, suivie de législatives anticipées, en juin, qui donnèrent la majorité à la gauche. Le RPR, avec 19,18 % des voix au premier tour, redevenait le premier parti de l'opposition. Alain Juppé succéda à Jacques Toubon au poste de secrétaire général. Aux municipales de 1989, le RPR connaissait un nouveau recul et perdait une partie des villes gagnées en 1983 (malgré la réélection de J. Chirac à Paris et la victoire de Michel Noir à Lyon). Après ces défaites, Charles Pasqua et Philippe Séguin, maire d'Épinal, contestèrent la domination de J. Chirac sur le parti. 00020000080900000CD7 803,En 1992, le RPR se divisa profondément sur la question européenne : tandis que J. Chirac et A. Juppé soutenaient la ratification du traité de Maastricht, P. Séguin, C. Pasqua et de nombreux parlementaires RPR défendirent le « non » au référendum. La victoire de la droite aux législatives de 1993 permit au RPR d'obtenir 240 députés. En 1994, J. Chirac abandonna la présidence du parti à A. Juppé pour se consacrer à la campagne présidentielle. Le Premier ministre É. Balladur se présenta également, obligeant ainsi les membres du RPR à choisir entre les deux candidats issus du parti. Victorieux en mai 1995, J. Chirac devint le premier président gaulliste depuis Georges Pompidou. Profondément déstabilisé par la défaite de la droite aux élections législatives anticipées de mai-juin 1997, à l'issue desquelles il n'obtint que 140 députés, le RPR se donna un nouveau président en juill. 1997 en la personne de P. Séguin. La proximité des élections européennes de 1999 suscita une série de difficultés pour le RPR : en avr., P. Séguin, mal vu par l'Élysée, démissionna et fut remplacé par Nicolas Sarkozy ; en juin, C. Pasqua quitta le RPR pour fonder, avec Philippe de Villiers, le Rassemblement pour la France (RPF). Obtenant un score inférieur à celui du RPF aux européennes, le RPR se donna, en nov. 1999, Michèle Alliot-Marie comme présidente. Cependant, d'autres complications se présentèrent : exclusion et dissidence du maire de Paris, Jean Tiberi ; nombreuses mises en examen pour corruption d'anciens proches du chef de l'État, J. Chirac, lui-même se trouvant de plus en plus souvent cité dans ces affaires. En mars 2001, la perte des mairies de Paris et de Lyon n'empêcha pas le RPR de se maintenir dans l'ensemble de ses bastions. Le 5 mai 2002, J. Chirac était réélu avec 82,21 % des voix au second tour, contre le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen. En novembre, le congrès de fondation de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) entérina la fusion du RPR et de Démocratie libérale, rejoints par de nombreux membres de l'UDF.

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