RASSEMBLEMENT DU PEUPLE FRANÇAIS

Mouvement politique fondé le 14 avr. 1947 par le général de Gaulle à la suite des manifestations de Bruneval (30 mars 1947) et de Strasbourg (7 avr. 1947). À côté du secrétaire général, Jacques Soustelle, se retrouvèrent des personnalités telles que R. Capitant, L. Terrenoire, A. Malraux ; les cadres du mouvement étaient formés en grande partie par d'anciens combattants des Forces françaises libres et des réseaux de la Résistance, mais le RPF accueillit aussi dans ses rangs des hommes issus de la droite traditionnelle et d'anciens fidèles du maréchal Pétain. Le programme du RPF était axé essentiellement sur la réforme de l'État, selon les principes posés dès 1946 dans le discours de Bayeux, ainsi que sur l'anticommunisme ; dans le domaine social, sur l'alliance capital-travail, qui annonçait le thème futur de la participation ; dans le domaine colonial, sur le maintien absolu de la souveraineté française dans les territoires d'outre-mer. Dénoncé comme « fasciste » par les dirigeants de la IVe République, le RPF remporta un grand succès aux élections municipales d'oct. 1947. Il obtint la majorité au conseil municipal de Paris et enleva les mairies de Marseille, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Rennes et de nombreuses autres grandes villes. Cependant, aux élections législatives de juin 1951, la vague gaulliste reflua : le RPF n'obtenait que 22 % des voix, ce qui lui assura toutefois plus de 110 députés. L'arrivée au pouvoir d'Antoine Pinay (mars 1952) provoqua un éclatement dans le groupe parlementaire RPF. Déçu par les défections, de Gaulle rendit leur liberté aux élus RPF (6 mai 1953) ; ceux-ci formèrent alors le groupe des républicains sociaux et participèrent aux gouvernements de la IVe République. Les élections d'avr. 1956 marquèrent l'effondrement définitif du RPF, avec 5,5 % des voix. Après 1958, les gaullistes se regroupèrent dans l'UNR. Voir UNION DES DÉMOCRATES POUR LA RÉPUBLIQUE.