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Quart monde - Quattrocento - Quiétisme - Quiproquo - Rabelaisien - Racisme - Réalisme socialiste - Récit - Réforme - Relativisme culturel - Roman

Quart monde

Population constituée par les pauvres des pays riches. (forgé sur l’expression «tiers monde»; le mot quart a ici son sens ancien de «quatrième»). Population constituée par les plus pauvres des pays riches. Le quart monde est en quelque sorte le «sous-prolétariat», l’ensemble des personnes qui, quoique vivant dans des pays nantis, sont dans une misère extrême. Historiquement, dans les années 1950, s’opposaient le monde capitaliste et le monde communiste. Pour désigner le «troisième» monde que représentait l’ensemble des pays sous-développés, l’appellation de «tiers monde» fut alors créée et se répandit rapidement. Dans les années soixante, considérant qu’un grand nombre de personnes vivaient misérablement dans la plupart des pays riches, qui se disaient «développés», on s’est alors mis à parler d’un quart monde (quatrième monde) faisant, paradoxalement, partie du monde des pays riches.

N.B. L’expression «quart monde» est aussi employée parfois pour désigner, à l’intérieur du groupe des pays du «tiers monde», ceux qui sont les plus démunis (n’ayant ni source d’énergie, ni matières premières). Il vaut mieux, nous semble-t-il, éviter cet emploi. Quattrocento Mouvement intellectuel et artistique italien du XVe siècle. Le mot fait allusion aux années « quatre cents », c’est-à-dire aux années 1400 et suivantes, donc au xve siècle. La Renaissance française est issue de ce mouvement. Quiétisme Courant mystique venu d’Espagne, qui suscita en France de vives controverses au xviie siècle et fut condamné par le pape. L’idée fondamentale du quiétisme (du latin quies = calme) est celle d’un abandon à Dieu. Le quiétisme fut aussi appelé « molinisme », du nom de son père spirituel, l’Espagnol Molinos. La querelle à son propos mit aux prises Bossuet et Fénelon (xviie siècle). Quiproquo Méprise provenant du double sens que peuvent avoir les propos tenus. Par exemple, dans L’Avare, Harpagon parle du vol de sa cassette et son fils entendant parler d’un trésor enlevé croit qu’il s’agit de la jeune Marianne. Harpagon ne commence à s’étonner que lorsque l’on parle des « beaux yeux » de sa cassette. Rabelaisien Qui évoque l’œuvre de Rabelais (xvie siècle) par son caractère haut en couleur, excessif et non dénué d’une certaine grossièreté. (un personnage rabelaisien ; une verve rabelaisienne.) Racisme Doctrine selon laquelle il existe des races supérieures à d’autres et attitude qui découle de cette croyance. Le racisme n’a pas de fondements scientifiques. Il est, en effet, très difficile de cerner la notion de race. Par ailleurs, le racisme se ramène toujours à présenter comme naturels -des traits de personnalité qui résultent en fait de la culture. Raison 1. Aptitude de l’homme à établir des rapports à un niveau de complexité qui ne se rencontre pas chez l’animal. C’est cette raison qui, permettant d’établir des lois (rapports permanents) et de démontrer, décuple la capacité d’action de l’homme sur le monde. La connaissance « rationnelle » est celle qui ne fait appel qu’à cette faculté. Elle est opposée à la connaissance par divination ou aux connaissances révélées (voir « révélation »). 2. Faculté qui permet à l’homme de contrôler ses désirs et d’atteindre une forme de sagesse. La raison, dans ce sens, est opposée à la passion, à l’instinct, à l’imagination. Réalisme 1. Caractère d’une œuvre d’art qui se contente de peindre le réel tel qu’il est, évitant à la fois les déformations liées à la subjectivité de l’auteur et à la défense d’une thèse quelconque. II est évident que cet idéal d’un effacement de l’auteur ne peut qu’être approché. 2. Courant littéraire français dont la phase dominante se situe entre 1850 et 1885. Balzac peut être considéré comme le grand ancêtre du réalisme français qui sera illustré par Champfleury (son théoricien), les Concourt, Flaubert, Maupassant, Zola (le naturalisme est un cas particulier du réalisme). Le xixe siècle a eu la passion du réalisme. L’impressionnisme, qui a voulu rendre compte des plus subtiles nuances du réel en est l’aboutissement extrême. Réalisme socialiste Doctrine officielle de l’Union soviétique sur les productions culturelles qui propose de mettre la peinture du réel au service de la révolution communiste. Doctrine officielle depuis 1934, le réalisme socialiste a été pris dans un sens encore plus restrictif sous Staline. Il est alors (1946) redéfini par Jdanov (d’où le mot « jdanovisme » pour désigner cette doctrine). Le réalisme socialiste est un réalisme « tendancieux » qui se situe donc aux antipodes du réalisme tel qu’il est défini ci-dessus. L’artiste est engagé au service de la révolution prolétarienne. Son œuvre doit illustrer le développement de la révolution, mettre en scène des « héros positifs » et contribuer à l’évolution des mentalités. Cette « ligne » conduit souvent à un art conformiste et conventionnel et, de ce fait, l’expression « réalisme socialiste » est souvent prise en mauvaise part en Occident. Récit 1. Propos ou texte décrivant un événement ou une série d’événements réels ou fictifs. 2. Sens plus spécialisé Énoncé rapporté (sans trace d’un sujet parlant) par opposition à l’énoncé direct qu’est le « discours ». Pour ce sens 2, voir « discours » sens 4. Redondance Le fait de redonner deux ou plusieurs fois la même information. Le pléonasme est un cas particulier de la redondance, (un discours redondant.) Réforme Employé absolument (la Réforme) Ce mot désigne le vaste mouvement religieux de réaction contre le catholicisme qui s’étendit au xvie siècle sur toute l’Europe et donna naissance au protestantisme. Les « protestants » étaient aussi appelés les « réformés », les « huguenots » (déformation d’un mot allemand). Les mots « calvinistes » et « luthériens » désignaient respectivement les disciples de Calvin et de Luther, deux catégories particulières de protestants. Refoulement Le fait de ne pas s’avouer et de refuser inconsciemment des tendances profondes. Le mot, venu de la psychanalyse, est passé dans la langue courante. Règles Sens littéraire Terme employé pour désigner les contraintes auxquelles devaient se soumettre les écrivains de l’époque classique et plus spécialement celles concernant le théâtre. À l’époque classique (xviie siècle), on distingue, en particulier, la « règle des bienséances » (voir « bienséance »), la « règle des unités » (voir « unités ») et la « règle de la séparation des genres» (nécessité de ne pas mélanger le comique et le tragique, comme l’avait fait Shakespeare et comme le feront les romantiques). Régulier (clergé) Ensemble des hommes d’Église appartenant à des ordres monastiques par opposition au clergé « séculier ». Les moines font partie du clergé régulier. Ils appartiennent à une communauté dont la vie est régie par une « règle ». Les prêtres font partie du clergé « séculier » (qui vit dans le « siècle », dans la société). Le mot « séculier » peut aussi désigner ce qui est du domaine laïc, non religieux, par opposition à ce qui relève de la religion. (Les rois de France savaient mettre la religion au service des intérêts séculiers.) Rejet Mot souvent utilisé comme un équivalent d’« enjambement » Certains théoriciens distinguent l’« enjambement » du « rejet », mais il n’est pas utile d’entrer dans ces distinctions. Relativisme culturel Attitude consistant à considérer toutes les cultures comme équivalentes et donc à penser qu’il n’est pas possible d’établir entre elles une hiérarchie. Pour un tenant du relativisme culturel, nous ne pouvons classer les cultures qu’en fonction d’une définition de la culture. Cette définition, étant elle-même un produit de notre culture, nous en venons toujours à classer notre culture au sommet de la hiérarchie. Montaigne fut l’un des premiers penseurs à avoir attiré l’attention sur ce caractère relatif des valeurs culturelles. Conséquence normale de ce point de vue, il a insisté sur la nécessité de faire preuve d’ouverture d’esprit et de tolérance vis-à-vis de ceux dont les comportements diffèrent des nôtres. Le relativisme culturel poussé dans ses extrêmes limites débouche cependant sur une impasse. Il conduirait à tout admettre — les sacrifices humains, l’excision, l’infanticide, l’esclavage et même les massacres nazis — au nom du respect de l’autre, et à nier la possibilité d’un progrès de l’humanité. Renaissance Vaste mouvement artistique et intellectuel qui commence au xve siècle en Italie et s’étend à toute l’Europe au xvi siècle. Pour la France, la Renaissance se situe au xvie siècle. Les écrivains les plus marquants sont Montaigne, Rabelais, Ronsard, Du Bellay. C’est en particulier à cette époque que sont construits les principaux châteaux de la Loire. Révélation Sens religieux Transmission par Dieu d’une vérité à l’humanité. La Bible pour les chrétiens, le Coran pour les musulmans sont les livres qui contiennent l’ensemble des vérités révélées. Les Philosophes (du xviiie siècle) veulent expliquer le monde sans tenir compte de la Révélation. Rhétorique Ensemble des procédés permettant d’agir sur autrui par le langage. Le mot désigne aussi l’enseignement de ces procédés. C’est pourquoi, autrefois, la classe de terminale était appelée la « rhétorique ». On peut encore utiliser le mot « rhétorique » pour parler de l’ensemble des procédés de style mis en œuvre par un écrivain (la rhétorique de Victor Hugo). Rhétoriqueur Poète du XVe siècle dont les œuvres donnaient souvent dans l’artifice et la mondanité. Jean Marot (à ne pas confondre avec Clément Marot qui vit au siècle suivant), Jean Molinet, Guillaume Crétin font partie de ce groupe. Rite 1. Comportement stéréotypé qui s’observe chez les animaux dans certaines situations, la période des amours par exemple. (rites pré-nuptiaux) 2. Ensemble très codifié de gestes et de paroles par lesquels une communauté tente de se concilier les puissances surnaturelles. (rites de passage dans les cérémonies d’initiation, par exemple) 3. Pratiques répétitives souvent destinées à mettre les intéressés dans certaines dispositions. (Chez de nombreux écrivains, l’acte d’écriture est précédé de tout un rituel.) L’ensemble des rites constitue un « rituel ». ROCOCO Style du xvme siècle, apparenté au baroque, qui se caractérise par la profusion de l’ornementation. Le mot s’emploie encore aujourd’hui pour caractériser un style chargé et abusant de l’enjolivement. (un hôtel rococo) Roman Récit imaginaire en prose d’une certaine longueur. En faisant varier ces quatre composantes (récit, fiction, prose, longueur) on obtient de multiples formes de roman ce qui explique l’extrême diversité du genre romanesque : • le récit peut être une action très structurée comme dans le roman d’aventures ou très diluée et à la limite inexistante comme dans certains « nouveaux romans » ; • l’importance de la fiction peut être secondaire comme c’est le cas pour le roman autobiographique ou fondamentale comme, par exemple, pour le roman de science-fiction ; • la prose peut se rapprocher de la prose poétique et l’auteur peut même intégrer des textes poétiques ; • en ce qui concerne la longueur du récit, on considère qu’en dessous de cent pages il vaut mieux parler d’une « nouvelle », mais il s’agit d’une frontière floue. Par ailleurs, le roman peut être court, proche d’une longue nouvelle, ou comporter plusieurs centaines de pages.

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