Point (nom masc.)

Point (nom masc.)   Marque de la fin d'une phrase simple ou complexe. Exemples 1. J'examinai la compagnie. Il y avait deux jeunes garçons de ferme du Dakota en casquettes de base-ballrouges. (Jack Kerouac, Sur la route.) 2. L’homme marchait. Assez vite. Cosette le suivait sans peine. Elle ne sentait plus la fatigue. (Victor Hugo, les Misérables, 2e partie.) Commentaire Le point aère le texte (ex. 1). Il permet au lecteur de reprendre souffle. Lorsque la phrase est trop longue, il convient de la couper par des points. La multiplication des pointe permet dans certains cas de créer une harmonie imitative. Dans l'exemple 2, les points soulignent le rythme de la marche. • point-virgule nom masc. Il indique une pause de durée moindre que le point ente deux propositions de même nature ou des membres de phrase subdivisée par des virgules. Exemple Du repos des humains implacable ennemie J'ai rendu mille amants envieux de mon sort; Je me repais de sang et je trouve ma vie Dans les bras de celui qui recherche ma mort. (Nicolas Boileau, Satires.) Commentaire Le point-virgule indique que les deux phrases qu'il sépare sont cependant étroitement liées par le sens, par le raisonnement, parfois même par la syntaxe. • deux-points Les deux-points annoncent une explication (ex. 1), un complément d'information, une énumération (ex. 2). Ils précèdent les guillemets lorsqu'ils introduisent une citation, une réplique (ex. 3). Exemples 1. Une jungle étouffe ce monument si aéré, et ombrage ce monument sans ombre: la forêt des mots qu'il ne cesse de faire pousser dans toutes les langues. Jack Thieuloy, l'Inde des grands chemins.) 2. Il y avait aussi toute une série de formules que Som-Nian et ses amis apprenaient par cœur: la formule de demande de catalogue, de demande d'emploi, de demande de fusil, de souhaits de bonne année, de souhaits de bonne guérison. (Bernard Dadié, les Jambes du fils de Dieu.) 3. Il s'éloigna en se disant à lui-même: «C'est du verjus. » (Ésope, le Renard et les Raisins.) Commentaire Les deux-points permettent d'aérer le texte car ils remplacent souvent des conjonctions de subordination ou de coordination (ex. 1). Ils font partie des signes conventionnels du dialogue (ex. 3). • point d'interrogation Il se place à la fin de la phrase pour indiquer que l'on pose une question (ex. 1). Il apparaît parfois entre parenthèses après un mot (ex. 2) ou lorsqu'on hésite sur une date (ex. 3) ou qu'on l'ignore. Exemples 1. Suis-je en contradiction avec moi-même? (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.) 2. On dénombrait ce jeudi-là près de 500 000 (?) personnes dans le stade. 3. Pierre de Marbeuf (1596? -1645). Commentaire L'interrogation est parfois oratoire: son interprétation comme telle dépend du contexte; elle équivaut alors à une affirmation (ex. 1). Lorsque le point d’interrogation apparaît entre parenthèses, il indique par convention que l’auteur n’est pas sûr de ce qu’il avance, que ses sources sont controversées (ex. 2). ♦ point d'exclamation Le point d’exclamation remplace le point lorsque le scripteur désire insister sur l'expression d’un sentiment, d’une émotion. En outre, on le trouve après une interjection (ex. 2). Exemples 1. Puisque vous vous conduisez de cette manière... Je m’en vais! Je ne reviendrai pas ! (Fernando Arrabal, la Cucaracha.) 2. Monsieur Jourdain. — Ah ! Monsieur, je suis fâché des coups qu'il vous a donnés. (Molière, le Bourgeois gentilhomme, acte II, sc. 4.) 3. C'était un abus ( !) de pouvoir. Commentaire Le point d’exclamation peut aussi bien souligner la peur que la fureur (ex. 1), la joie que la colère... On peut le rencontrer entre parenthèses, après un mot: il exprime alors le sentiment personnel de l’auteur (indignation, dérision...) par rapport à l’idée exprimée (ex. 3).   ♦ points de suspension Ils indiquent que la phrase n’est pas complète, qu’on laisse au lecteur le soin de la terminer. Ils peuvent aussi remplacer les dernières lettres d’un nom. Exemples 1. Ce n’est pas la peine de gueuler comme ça... (Guy de Maupassant, Bel-Ami.) . 2. La P... respectueuse. (Titre d’une pièce de Jean-Paul Sartre.) Commentaire Les points de suspension participent au suspense de la phrase. Ils indiquent le désarroi et les hésitations d’un personnage (ex. 1), l’étrangeté d’une situation. En outre, on les utilise pour cacher l'identité de quelqu’un ou obéir aux règles de la bienséance (ex. 2).