PIERRE (SAINT)
De son vrai nom Simon, l'apôtre Pierre (Cephas) naquit en Galilée où il était pêcheur et mourut martyr à Rome en 64 de notre ère. Avec son frère André, ils furent les deux premiers disciples de Jésus. Pierre fut le compagnon de chaque jour, le témoin de la mission et des miracles du Christ qu'il renia cependant par trois fois. Malgré cela, Pierre reçut de son Maître les clés du ciel et la charge des premières communautés chrétiennes Je te donnerai les clés du Royaume des deux; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aux deux et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié aux deux (Matthieu 16,18-19). Dans la religion catholique, les papes sont les successeurs de Pierre; ils ont les mêmes droits que lui sur le dogme et la communauté chrétienne. Premier responsable de l'Église de Rome, Pierre fut condamné à mort sous Néron et crucifié, à sa demande, la tête en bas, selon la Légende dorée. Dans l'imagerie chrétienne, l'apôtre Pierre est reconnaissable à ses clefs (du ciel et de la terre).
PIERRE saint, apôtre. Né à une date inconnue mais probablement entre les années 20 et 10 avant J.-C. à Bethsaïda, petite ville de Galilée, mort à une date également incertaine (67? 64?) à Rome. Il fut disciple de Jésus et c’est « sur lui » que Jésus fonda son Eglise. Son véritable nom était Simon; son père apparaît tantôt sous le nom de Jean, tantôt sous celui de Jonas. Simon avait un frère, André, et était marié au moment où il suivit le Christ. Comme il appartenait à une famille de pêcheurs, il était probablement analphabète; son manque de culture rabbinique fut relevé avec un certain mépris dans les milieux lettrés de Jérusalem. Son frère et lui avaient eu des contacts avec Jean-Baptiste, mais ils abandonnèrent le précurseur lorsque le Christ se manifesta à eux. Les Evangiles nous font entrevoir un portrait assez complet de Simon. Il est simple, généreux, impulsif dans ses interventions qui parfois dénotent une véritable incompréhension du message de Jésus; mais Jésus montre pour lui une prédilection évidente dès la première rencontre. Simon participe avec Jacques et Jean à toute l’activité de Jésus, et assiste même à des épisodes intimes desquels étaient exclus les autres apôtres. Jésus dut, très souvent, être à Caphamaüm l’hôte de la belle-famille de Simon. Ce fut à Césarée de Philippe, au nord-est du lac de Tibériade, que Jésus promit à Simon qu’il serait le chef de l’Église future. L’apôtre venait de proclamer la véritable personnalité de Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Cette réponse fut jugée comme une inspiration venue d’en-haut. « Heureux sois-tu, Simon fils de Jonas, car ce n’est ni la chair ni le sang qui te l’ont révélé mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi je te dis que tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux et ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux et ce que tu délieras sur la terre sera aussi délié dans les cieux » (Matthieu, XVI, 16-19). Dans le texte qui lui ordonne de guider les disciples et tous les croyants, texte qui utilise la métaphore bien connue des « brebis » et des « agneaux » à faire paître, la tradition et la théologie ont vu la confirmation de sa « primauté » sur les autres apôtres et tous les chrétiens. L’épisode le plus populaire, avant la crucifixion de Jésus, est celui du triple reniement de Pierre. L’apôtre se ravisa immédiatement et ne perdit aucune de ses prérogatives. Après la résurrection de Jésus, il est le premier des apôtres à bénéficier d’une apparition du ressuscité. Dans l’Église primitive, Pierre occupe un poste absolument prééminent comme il ressort des premiers chapitres des Actes des Apôtres. On lui attribue des miracles; il est plus qu’aucun autre le courageux affirmateur de la résurrection et de la divinité de Jésus. Cela lui vaut d’être mis en prison au moins deux fois. Son activité se déroule surtout à Jérusalem où eut lieu sa première rencontre avec Paul. Nous connaissons aussi quelques-uns de ses voyages missionnaires en Judée et en Samarie. Les Actes des Apôtres mettent en relief la part prépondérante de Pierre dans le baptême de Cornélius. Il ne s’agit pas d’une conversion opérée par l’apôtre, qui, au contraire, fit preuve d'incertitude et souleva des difficultés, mais d’un geste voulu par Dieu pour donner une solution à un grave problème de l’Église primitive; il marque l’admission des simples païens au christianisme, sans l’exigence d’une préalable conversion au judaïsme. Ce problème fut concrètement abordé au concile de Jérusalem (40 ou 50 ap. J.-C.) où triompha l’idée libérale de saint Paul, et tout particulièrement à cause de l’intervention de Pierre. Après son deuxième emprisonnement à Jérusalem qui se termina grâce à une intervention surnaturelle, les Actes se désintéressent de Pierre et se bornent à mentionner qu’il partit « pour un autre lieu ». Cela se passa un peu avant l’année 44. On a souvent fixé cette date à 42 et interprété l’expression générique de Luc comme une indication voilée de Rome. Mais la présence de Pierre à Jérusalem en 49-50 ap. J .-C. et peu après à Antioche rend très problématique une telle interprétation, qui concorde fort mal avec ce que nous savons des débuts du christianisme à Rome. Nous ne savons que très peu de chose sur les méthodes missionnaires de Pierre. Rien de sûr ne se peut déduire de la riche littérature apocryphe. Ce n’est qu’à partir des affirmations de saint Paul, qui oppose ses méthodes à celles de Pierre, que l’on peut conclure qu’il évangélisa surtout les Hébreux, qu’il se faisait entretenir par les communautés catéchisées et qu’il emmenait avec lui une « femme-sœur » qui pourrait bien être sa propre femme, mais l’opinion qui exclut ces relations matrimoniales est beaucoup plus sûre. Les mêmes écrits nous indiquent l'importance de l’autorité de Pierre qui, dans l'Epître aux Galates et l'Epître aux Corinthiens, est désigné comme un personnage bien connu de tous. Beaucoup de Pères de l’Église parlent de Pierre comme du premier évêque d'Antioche. Cette terminologie dénote une organisation ecclésiastique postérieure. Nous ne savons pas combien dura ce séjour à Antioche, mais il ne semble pas qu’il fut très long. Il n’existe presque plus personne pour nier la venue de Pierre à Rome. Celle-ci est déjà affirmée par des auteurs du IIe siècle, y compris ceux qui auraient eu intérêt à la nier. Le premier qui en parle explicitement est saint Ignace d’Antioche (début du IIe siècle). Le martyre à Rome est une affirmation aussi ancienne et aussi universelle. Des fouilles récentes ont confirmé la tradition ayant trait à la sépulture de Pierre. Elles ont permis de découvrir le « trophée », ou monument sépulcral dont parlait le prêtre Caius au IIe siecle, et démontré comment ce monument fut un objet de piété et de vénération bien avant que Constantin eût érigé la superbe basilique vaticane. La durée du séjour de Pierre à Rome demeure par contre très discutée, et personne ne parle plus guère des fameux vingt-cinq ans de son pontificat romain. D’après ce que nous disent les plus anciens historiens de l’Église sur les rapports de Pierre avec les chrétiens de la capitale de l’Empire, on n’a cependant pas le droit de réduire ce pontificat à une période trop brève. Il est très probable que ce fut de Rome que Pierre écrivit la première de ses Epîtres aux communautés de l’Asie Mineure. La date de son martyre est également très controversée, mais l’on ne peut suspecter la réalité de sa mort violente. La date en est le plus communément fixée à 67 ap. J.-C., mais on ne peut dire qu’elle soit certaine. Un grand nombre d’autres dates sont signalées par d’anciens écrivains qui nous montrent, en définitive, qu’ils ne se fondaient pas sur une tradition bien établie. Beaucoup préfèrent aujourd’hui la date de 64, qui a l’avantage de coïncider avec la première grande persécution décrétée par Néron après l’incendie de Rome. En même temps que beaucoup d’autres fidèles inconnus, le vieux pêcheur de Galilée, déjà disciple impulsif et fervent de Jésus puis courageux et savant organisateur de l’Eglise, rendit son suprême témoignage d’amour et d’attachement à sa charge et a l'Évangile.
♦ « Son amour a été premièrement imparfait; et celui qu'il ressentait pour le Fils de Dieu tenait plus d’une tendresse naturelle que de la charité divine. De là vient qu’il était faible, languissant et n’avait qu’une ferveur de peu de durée... Mais le faible de cet amour ayant enfin paru dans sa chute, cet apôtre, se défiant de soi-même, se releva de sa ruine, plus fort et vigoureux par l’humilité qu’il avait acquise... Et enfin cet amour, qui s’était fortifié par la pénitence, fut entièrement perfectionné par le sacrifice de son martyre. » Bossuet.
Pierre (mort vers 64) ; apôtre de Jésus-Christ.
Le pêcheur Simon, fils de Jonas (Jean), né à Bethsaïde, vit avec sa femme à Caphamaüm sur la mer de Galilée, lorsque son frère aîné, André, l’amène au Christ. D’après les Évangiles, Jésus lui donne le nom de Kepha (roc en araméen), hellénisé en Petros. Il appartient avec Jacques et Jean au cercle des intimes durant la vie publique de Jésus (Transfiguration, Gethsémani) avant de diriger l’Église jérusalémite. En raison de sa remarquable profession de foi en faveur de la divinité du Christ, il reçoit une mission pastorale dans la communauté future, bien qu’il ait renié Jésus lors de son procès. Les Actes des Apôtres citent P. en tête sur la liste des apôtres comme le chef de la communauté des premiers chrétiens de Jérusalem. Organisateur de l’élection de Matthias, porte-parole au sein de la communauté et à l’extérieur (par exemple au cours de son discours de la Pentecôte et devant le Sanhédrin), détenteur d’un pouvoir disciplinaire dans le cas de Simon Magus, missionnaire en Samarie, à Lydde, Joppé, Césarée, Antioche, P. bénéficie d’une primauté dans le collège apostolique. Les nouveaux convertis, comme Paul, viennent prendre conseil auprès de lui. La persécution contre les chrétiens sous Hérode Agrippa Ier (en l’an 44 ?) le jette en prison et entraîne le déplacement de ses activités hors de Jérusalem (Jacques dit le Juste en prend la direction) vers les missions auprès des païens. Il joue un rôle déterminant dans la prédication au sein du judaïsme, mais il est aussi le premier à poser le problème du baptême chrétien des non-Juifs. Contrairement à Paul, il aurait aimé que les nouveaux convertis respectassent la Loi mosaïque. Néanmoins lors de l’Assemblée apostolique de 49, il se range sur la position de Paul. La tradition chrétienne des premiers siècles fait de lui le premier évêque d’Antioche et dans les deux lettres pastorales écrites sous son nom, il est question des communautés d’Asie Mineure. L’obscurité qui entoure les dernières années de la vie de P. n’est pas complètement dissipée. Cependant il ressort d’anciens témoignages (1. Pierre 5,13; 1. Clément 5,3; Ignace aux Romains 4,3, etc.) et de la tradition non contestée dans l’Antiquité (jusqu’en 200 : Victor de Rome, Polycrate d’Éphèse, Caïus, un prêtre romain) que le premier apôtre exerça son ministère à Rome, y souffrit le martyre (crucifixion tête en bas), sans doute en 64, et que l’on montrait sa sépulture dans la nécropole du Vatican. Avec P. s’ouvre la liste des papes de l’Église romaine. La tradition, légendaire, lui attribue la fondation de l’Église romaine qu’il avait dirigée pendant vingt-cinq années.
PIERRE, saint (?-64 ap. J.-C.). Principal apôtre de Jésus-Christ dans les Évangiles. Premier évêque de Rome, il est considéré par les chrétiens comme le fondateur de la papauté. Pêcheur sur le lac de Tibériade en Palestine, Jésus changea son nom Simon en celui de Pierre («Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église »). Devenu l'un des plus proches de Jésus, il dirigea après sa mort le groupe des apôtres. Il travailla à la conversion des Juifs, visitant les communautés de Galilée, Judée et Samarie. Selon la tradition, il vint à Rome où il fut le premier évêque (le premier pape) et fut martyrisé en 64 ap. J.-C. sous l'empereur Néron. Il serait enseveli sur le mont Vatican, lieu où s'élève aujourd'hui la basilique qui porte le même nom. Voir Paul (Saint).
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