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PHILIPPE III le Hardi

PHILIPPE III le Hardi (1245-1285), roi de France [1270-1285]. Son règne débute alors que son père, Louis IX, vient de mourir de la peste à Tunis. A peine sacré, le 15 août 1271, il hérite du Poitou, de l’Auvergne et du comté de Toulouse (voir Traité de Meaux-Paris), achète les comtés de Nemours et de Chartres puis cède le Comtat Venaissin au pape Grégoire X. Il soutient les prétentions de son oncle Charles d’Anjou sur le royaume de Sicile mais, en 1282, le lundi de Pâques, les Siciliens, poussés par le souverain d’Aragon, massacrent les Français : ce sont les Vêpres siciliennes. Le pape donne alors les possessions du roi d’Aragon au fils de Philippe - un don verbal car les terres restent à conquérir. L’expédition organisée à cet effet, commencée en 1285, tourne à la débâcle et va coûter la vie au roi, qui meurt de malaria. Le règne aura vu toutefois se poursuivre l’extension du domaine royal.

Dates de règne : 1270-1285 Épouses : Isabelle d'Aragon (1243-1271), Marie de Brabant (1254-1321) . À la mort de son père Louis IX, Philippe est proclamé roi à Tunis, lors de la croisade. Au cours du voyage de retour en France, la reine Isabelle d'Aragon décède après lui avoir donné quatre fils. Le nouveau souverain rattache à la couronne le Poitou, l'Auvergne, le Saintonge, l'Albigeois et le comté de Toulouse suite à la mort de son oncle Alphonse de Poitou. Il hérite également de son frère Pierre le comté d'Alençon et le Perche. En revanche, il lui faut céder au pape le Comtat Venaissin à l'exception de l'Avignon. La même année, il épouse Marie de Brabant. La reine est accusée d'avoir fait empoisonner le fils aîné du premier mariage. Son frère envoie un chevalier qui défend l'honneur de la reine, les armes à la main. Marie est innocentée et exerce dès lors une grande influence politique sur son époux. Marchant sur les traces de son père, Philippe III poursuit la politique de paix avec le roi Édouard Ier d'Angleterre. En 1282, le roi d'Aragon, Pierre III, chasse les Français de Sicile au cours des Vêpres siciliennes. Le pape excommunie Pierre III, et le trône revient à Charles de Valois, le fils du roi de France Philippe III. À cette occasion, le titre de roi d'Aragon est octroyé à Philippe III, qui décide d'organiser une expédition pour prendre possession de sa couronne. Toutefois, le projet tourne court. Après la prise de la ville de Gérone, la flotte est décimée à Las Formigas. C'est à Perpignan, où le roi fait retraite avec son armée, qu'il est emporté par une épidémie.

Philippe III le Hardi (1245-1285) ; roi de France [1270-1285].

Né le 3 avril 1245, mort le 15 octobre 1285, le fils de Louis IX et de Marguerite de Provence, héritier de la couronne de France à quinze ans (après la mort de son frère aîné Louis en 1260), P. est d’un caractère doux, soumis, presque écrasé par les fortes personnalités de ses parents, avant d’être le jouet de son entourage. Il est assez peu cultivé, très pieux, mais bon chevalier - ce qui lui vaut probablement son surnom sous les murs de Tunis, où il accompagne son père. Il favorise d’abord la carrière de Pierre de la Broce, son favori. Mais quand le roi, veuf d’Isabelle d’Aragon, épouse Marie de Brabant (août 1274), la nouvelle reine obtient la tête du favori (1278) et le roi est soumis à sa femme ainsi d’ailleurs toujours qu’à sa mère. Après le retour de Tunis où il a été proclamé roi et le couronnement français (1271), la première affaire est la prise de possession de l’héritage d’Alphonse de Poitiers. Il n’y a de résistance à la réunion du comté de Toulouse et du Poitou que de la part du comte de Foix, contre lequel est menée la « guerre de Foix » de 1272. Plusieurs années de négociations avec Édouard Ier d’Angleterre aboutissent au traité d’Amiens (1279), qui donne satisfaction aux revendications anglaises sur l’Agenais. Le Comtat Venaissin est cédé au pape Grégoire X (1274). Le domaine royal s’agrandit aussi des comtés d’Alençon et du Perche par héritage de Pierre, frère du roi (1283), et par achat des comtés de Nemours (1274) et de Chartres (1284). Le roi intervient aussi en Navarre : Henri III de Navarre, mort, laissait une fille Jeanne sous la tutelle de sa mère Blanche d’Artois, et Ferdinand de La Cerda, fils aîné d’Alphonse X de Castille, laissait une veuve (Blanche, fille de Saint Louis) et deux fils (les « infants de la Cerda ») qui sont aussitôt dépouillés par leur oncle don Sanche. Le roi prend le parti des deux veuves ; Blanche d’Artois fiance Jeanne au fils de P., le futur Philippe le Bel, et Blanche de France trouve refuge en France. Cependant, le roi abandonne ensuite l’Aragon pour soutenir son oncle Charles d’Anjou. Après les Vêpres siciliennes (1282), le pape excommunie Pierre III d’Aragon et donne son royaume à Charles de Valois, second fils de P. Le roi part alors en croisade contre l'Aragon et meurt à Perpignan, après une campagne en Catalogne (siège de Gérone, 26 juin - 7 sept. 1284) et une retraite désastreuse, causée par les épidémies et le manque de ravitaillement.

Bibliographie : C.-V. Langlois, Le Règne de Philippe III le Hardi, 1887.

Philippe le Hardi (1342-1404) ; duc de Bourgogne [1363-1404].

Né à Pontoise en 1342, P. est le quatrième fils de Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. A quatorze ans, il se bat vaillamment à Poitiers et suit son père dans sa captivité. À son retour (1360), il est fait comte puis duc de Touraine. Il est nommé lieutenant du roi en Bourgogne, puis il reçoit le duché de Bourgogne, où a régné de 1015 à 1361 une première lignée capétienne, issue de Robert le Pieux (6 sept. 1363). P. seconde Charles V dans sa lutte contre les Grandes Compagnies, les Anglais et les Navarrais. Il est nommé en août 1380 capitaine général du royaume. Après la mort de Charles V et la minorité du dauphin, il gouverne avec les autres oncles de Charles VI, Anjou, Berry et Bourbon. Jean de Berry étant parti pour le Languedoc et Louis d’Anjou pour l’Italie, P. se retrouve le véritable maître. Il écrase à Roosebeke la révolte des Flamands contre Louis de Male dont il avait épousé la fille Marguerite en 1369. À la mort de Louis de Male (9 janv. 1384), il réunit donc au duché de Bourgogne les comtés de Flandre, d’Artois, de Rethel et de Nevers, mais aussi la Franche-Comté. En 1390, il acquiert en sus le Charolais. Par sa politique matrimoniale, il prépare aussi la réunion au duché des provinces de Guillaume de Hollande. Prépondérant au Conseil royal, il envisage en 1386 une expédition contre les Anglais puis en 1388 une autre contre le duc de Gueldre, afin de s’assurer l’héritage du Brabant. Il est écarté du pouvoir vers 1388 par les Marmousets, anciens conseillers de Charles V et par le duc Louis d’Orléans, frère du roi, mais il revient au moment où la folie du roi se déclare. Comme son frère Jean de Berry, il aimait les arts et les livres. Il meurt le 27 avril 1404 à Halle en Brabant.




PHILIPPE II LE HARDI

(Pontoise, 1342-Hal, 1404). Duc de Bourgogne (1364-1404). Fondateur de la deuxième maison de Bourgogne (1363/1364-1477), corégent durant la minorité de Charles VI, il s'attacha surtout, après la démence du roi, à défendre les intérêts de ses propres États. Son courage à la bataille de Poitiers ( 1356), lors de la guerre de Cent Ans, lui valut son surnom et l'apanage du duché de Bourgogne, donné par son père, Jean II le Bon, roi de France. Il hérita aussi, par son mariage avec Marguerite de Male, du comté de Flandre, de l'Artois et de la Franche-Comté. Il fortifia son pouvoir en donnant à ses possessions une solide administration. Il fut le père de Jean sans Peur.

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