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Philippe CONDROYER

Né le 3 mai 1927 à Paris. Tintin et les oranges bleues ( 1964), Un homme à abattre (1967), La Coupe à dix francs (1974). Abordant le cinéma au début des années cinquante, Condroyer a réalisé de nombreux films publicitaires et industriels ainsi que des courts métrages personnels (Les Polymorphes, 1950; Une lettre, 1965...), des émissions télévisées, des dramatiques (dont trois dans la série FR3 «Cinéma 16»: Chère Olga, 1980; Un paquebot dans la tête, 1981 ; Domicile adoré, 1986) et trois longs métrages de cinéma. Son Tintin en chair et en os était curieux et son thriller politico-historique (la poursuite d’Eichmann) avait des qualités. Mais Condroyer est surtout l’auteur d’un des meilleurs films du courant social d’agitation qui, au premier tiers des années soixante-dix, fit croire un moment à une puissante relève de la Nouvelle Vague. Épié dans ses relations amoureuses, poursuivi pour ses cheveux longs qui sont un peu le dernier signe de son indépendance de pensée, le jeune menuisier de La Coupe à dix francs ne sera pas assez solide pour supporter l’agression d’un monde où il ne souhaite plus avoir sa place. Il choisira donc la mort en victime d’un ordre confusément ressenti comme inacceptable, mais qu’il n’aura pas un seul instant songé à contester positivement. Les films de cette lucidité n’ayant pas véritablement touché le public, Condroyer ne parvint pas à concrétiser d’autres projets.

— Entretien par Gérard Lionet (Jeune Cinéma, n° 80, juillet 1974); par Dominique Rabourdin (Cinéma, n° 194, janvier 1975).

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