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phalange

phalange. En général, infanterie lourde en Grèce (hoplites) rangée en formation de bataille, mais le nom s’applique plus particulièrement à la disposition de l’infanterie macédonienne, après la réforme attribuée à Philippe II de Macédoine en 359 av. J.-C., inspirée de celle d’Épaminondas de Thèbes. Cette phalange a dû une part de son grand succès, sous Philippe et plus tard sous son fils Alexandre le Grand, au fait que la Macédoine a pu fournir jusqu’à vingt-cinq mille hommes pour servir dans de telles formations. A la différence de la ligne de bataille hoplitique de huit rangs environ, la phalange consistait en seize rangs d’infanterie (élargis à cinquante par Épaminondas quand il battit Sparte lors de la bataille de Leuctres en 371 av. J.-C.); les soldats étaient armées de lances d’une longueur inhabituelle (sarisaï, 4 m de longueur env.), de sorte qu’ils déployaient en formation groupée une forêt impénétrable de tiges de bois. La phalange avait relativement peu de souplesse, mais elle avait une supériorité indiscutable par sa masse et la perfection de ses manœuvres. Ses flancs et ses arrières, plus vulnérables, étaient protégés par la cavalerie. A l’intérieur de là phalange, l’unité tactique était la brigade (taxis: 1 500 hommes environ), divisée en compagnies (lochôi) et sections (dekades). Sous Alexandre, les effectifs macédoniens commencèrent à décroître, et vers la fin de sa carrière Alexandre eut le projet d’une phalange mixte de Grecs et de Perses armés légèrement (arcs et javelines). Les faiblesses de la phalange apparurent progressivement. Elle était inférieure, pour la souplesse, au manipule romain comme le montrèrent les défaites de Philippe V à la bataille de Cynoscéphales en 197 av. J.-C. et de Persée à Pydna en 168 av. J.-C.

phalange (phalanx), terme qui désigne avant tout la ligne de bataille, le front ou l’ordre de bataille et a finalement pris le sens d’armée, et plus particulièrement la troupe de fantassins, les hoplites. Malgré tout ce que l’on a pu écrire sur la phalange à l’époque archaïque, on en est réduit à des hypothèses à partir de minces éléments. Si la panoplie hoplitique est attestée aux environs du ixe s. av. J.-C., la formation de la phalange, en revanche, daterait du VIIe s., comme semble en témoigner le vase de Chigi (env. 650) qui représente effectivement des hoplites combattant côte à côte derrière leur bouclier. On a souvent associé ce changement dans l’organisation de l'armée à une innovation technique de la fin du viie s. : l'antilabê, seconde poignée du bouclier. Assurant une meilleure prise, elle permettait aussi à l’hoplite de protéger son voisin de gauche. D’où l’idée d’attribuer à cette innovation la formation en rangs serrés — ce mur de boucliers — qui caractérise la phalange hoplitique, en conséquence de quoi il n’aurait plus été question d’abandonner son bouclier, de rompre la ligne, pour prendre la fuite. Cela dit, même les Spartiates, malgré l’exhortation de leurs mères et de leurs femmes qui assuraient qu’ils devaient rentrer avec leur bouclier sinon sur le bouclier (qui, en l’occurrence, servait de brancard pour porter morts et blessés), n’hésitèrent pas à prendre la fuite : ils se sont rendus aux Athéniens à Sphactérie pendant la guerre du Péloponnèse, ils ont fui à Leuctres, à Mantinée; Cléomène prit la fuite à Sellasie, pour ne citer que quelques exemples... On a aussi souvent mis en relation la formation de la phalange avec la crise sociale qui secoue les cités aristocratiques du VIIIe et VIIe s. La transformation des méthodes de combat serait ainsi liée à l’affirmation de la cité, à la conquête et la défense du territoire qui la compose, par ses citoyens. Le problème demeure en fait quant à savoir si ce sont les innovations techniques qui ont contribué à la création de la phalange ou si cette création est le produit ou la conséquence des transformations sociales. Ce qu’il importe de souligner, c’est que l’armée, assimilée à la phalange hoplitique, a été comprise par les Anciens eux-mêmes comme une armée de citoyens (la réquisition des esclaves à Athènes par exemple n’a été dictée que par l’urgence de la situation), et peut donc en ce sens se lire en relation avec l’évolution de la cité. Il n’empêche que cette cohésion des combattants-citoyens ne se manifeste réellement que dans les corps d’élite, tels les « 300 Spartiates » ou le bataillon sacré thébain, puis plus tard, entre les paysans de la phalange macédonienne. La grande révolution apportée dans la tactique, et, partant, dans le maniement de la phalange, apparaît au début du ive s. avec, précisément, l’élaboration d’une véritable stratégie par Pélopidas et Épaminondas : la tactique dite du « front refusé » où on laisse un front faible qui recule devant l’adversaire et désagrège ses rangs, tandis qu’une aile, renforcée par plusieurs rangs, constitue un coin qui s’enfonce dans l’ennemi et finalement le prend de revers. Ainsi les Thébains ont-ils été chaque fois vainqueurs des Spartiates, considérés jusqu’alors comme invincibles, à Leuctres et Mantinée. L’armée macédonienne constitue véritablement l’aboutissement du perfectionnement de la phalange grecque. Instrument de conquête, aussi bien face aux armées des cités grecques qu’aux troupes immenses du Grand Roi de Perse, la phalange macédonienne avait été créée par Archélaos qui y intégra les paysans macédoniens tenus au service militaire et encadrés par les nobles. C’est Philippe II, inspiré par le modèle thébain, qui lui donnera son caractère définitif. Il groupa son infanterie en formation massive sur seize rangs de profondeur (la phalange grecque se disposait sur quatre rangs), les novices étant encadrés par les vétérans. Les cinq premiers rangs pointaient la sarisse en avant et, à partir du sixième, chaque soldat l'appuyait sur l’épaule de celui qui était devant lui, l’ennemi se trouvait ainsi devant un rempart de boucliers hérissés de pointes. Le tout formait une masse formidable en plaine, mais difficilement maniable en terrain accidenté. Alexandre l’allégea en réduisant les rangs à huit hommes en profondeur. On la tenait à deux mains : les cinq premiers rangs pointaient leur lance en avant et à partir du sixième, chaque soldat l'appuyait sur l'épaule de celui qui était devant lui. L'ennemi se trouvait ainsi devant un rempart de boucliers hérissés de pointes, formation destinée à résister aux plus violents chocs de l'adversaire. La phalange macédonienne fut l'instrument des victoires de Philippe II et d'Alexandre III le Grand. Mais elle n'était vraiment efficace qu'en terrain plat. Elle succombera devant la légion romaine à Cynoscéphales (197 av. J.-C.) et à Pydna (en 168 av. J.-C.) sur un terrain accidenté où elle ne put garder sa cohésion.




PHALANGE (Espagne) Mouvement politique de tendance fascisante, né de la fusion de la Phalange espagnole créée en 1933 par José Antonio Primo de Rivera (1903-1936) et des Juntas Ofensivas Nacional Sindicalistas. Groupe assez restreint d’activistes de droite ultranationalistes (ils multiplient les attentats individuels), les phalangistes condamnent à la fois le marxisme et les excès du capitalisme. Participant efficacement au pronunciamiento (coup d’État) de juillet 1936, ils attirent, malgré l’arrestation et l’exécution de leur fondateur, des dizaines de milliers d’adhérents. Le décret d’avril 1937 donne le nom de Phalange au parti unique, né de la fusion de tous les groupements politiques qui ont participé au soulèvement. Les 26 points du programme de la Phalange deviennent la doctrine officielle de l’État. La Phalange donne ses cadres au nouveau régime, contrôle les syndicats « verticaux », ainsi que (dans un premier temps) la presse et la propagande. En fait, elle est un instrument docile aux mains de Franco et perdra progressivement toute originalité. Symboliquement, elle change de nom en 1958 pour devenir le Mouvement national.


PHALANGE. Nom donné à la formation de combat chez les Grecs, masse profonde de plusieurs rangs d'hoplites armés de la lance et de l'épée destinées à l'attaque de front. La phalange fut perfectionnée par Philippe II de Macédoine. Il groupa son infanterie en formation massive d'abord sur 16 rangs de profondeur (4 096 hommes), puis plus tard sur 32 (8 192 hommes) et même sur 64 rangs (16 384 hommes). Tous les hommes de la phalange étaient armés de sarisses, longue lance de 5 à 7 m.

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