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PERSONNAGE / PERSONNALISME / PERSONNALITÉ / PERSONNE / PERSONNEL

PERSONNAGE. n.m. (lat. persona, masque de théâtre indiquant quel rôle joue l'acteur (masque comique, masque tragique) ; puis «rôle», «fonction», «caractère»). Le personnage est le rôle joué par un acteur au théâtre (le personnage d'Harpagon), ou par un individu dans la société (le personnage du gendarme) ; c'est aussi l'être qui a eu un rôle historique important (héros ou personnage historique).

PERSONNALISME, n.m. * 1° Doctrine du philosophe néo-kantien Renouvier (1815-1903), qui faisait de la personnalité humaine l'être suprême de son système philosophique (le Personnalisme, 1903). ♦ 2° Doctrine d'Emmanuel Mounier (1905-1950) et d’autres philosophes spiritualistes du XXe siècle (Scheler, Lacroix, etc.), qui affirment le primat de la personne humaine : «La personne est la seule réalité que nous connaissions et que nous fassions en même temps du dedans». «Le personnalisme se distingue rigoureusement de l’individualisme, et souligne l'insertion collective et cosmique de la personne» (MOUNIER, dans le Vocabulaire de Lalande).

Personnalisme
Néologisme formé par le philosophe français Charles Renouvier (1815-1903). Toute doctrine qui affirme la supériorité ontologique de la personne humaine et qui fait de celle-ci la plus haute des valeurs.

PERSONNALITÉ, n.f. ♦ 1° Caractère essentiel d'une personne. ♦ 2° Qualité originale par laquelle une personne diffère d'une autre. En ce sens, proche du mot individualité. ♦ 3° Fonction psychologique par laquelle un être se sent un moi permanent à travers l'écoulement du temps. Les maladies de la personnalité sont des altérations de ce sentiment (par exemple, le dédoublement de la personnalité). ♦ 4° Dans le langage courant, caractère volontaire (il a de la personnalité) ; voire individu ayant du prestige (c'est une personnalité). ♦ 5° Personnalité de base. Notion de la sociologie culturaliste américaine qui désigne ce que les membres d’une société ont en commun, leur «style de vie».

personnalité, individualité consciente et libre. — Cette définition enveloppe les trois éléments de la personnalité, qui sont l'unicité (ou individualité), l'intériorité (ou conscience) et l'autonomie (ou liberté). La notion de personnalité se distingue de la notion anonyme de personne et de la notion simplement numérique d'individu; avec tous ses caractères, la personnalité est, de plus, l'objet du respect moral. D'un point de vue strictement psychologique, la notion de personnalité apparaît comme une « force d'influence », un « centre de rayonnement ou de ralliement » impossible à analyser et à justifier objectivement. La personnalité ne se réduit ni à l'intelligence ni à un type de caractère. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'armée australienne a voulu détecter ceux qui avaient des qualités de « chef », en somme les individus capables d'affirmer leur personnalité auprès des autres hommes : les services psychologiques déployèrent, pour ce faire, quantité de batteries de tests psychologiques (tests « psychométriques » ou analytiques); or, on s'est aperçu que ceux qui prenaient le commandement effectif sur le terrain, ceux qui ralliaient les hommes n'étaient que fort rarement ceux que l'on pressentait. Inversement, sur 100 directeurs d'entreprises américaines qui se sont prêtés aux tests de personnalité, 90 se sont révélés (selon les tests) « inaptes au commandement ». C'est pourquoi les tests modernes de personnalité complètent les tests analytiques, ou « psychométriques », qui mesurent telle ou telle aptitude de l'individu (tests de composition de figures, puzzles, etc.), par des tests dits « projectifs », qui essaient d'appréhender la personnalité dans sa totalité; ils s'orientent alors vers des tests de caractère. Bref, la personnalité reste une notion pratique; on ne peut la représenter que comme une force diffuse, irréductible aux qualités intellectuelles ou à telles tendances de l'individu (colérique, flegmatique, passionné, etc.). Une personnalité ne s'analyse pas, elle se réalise et se manifeste pratiquement par les réussites (artistiques, culturelles, politiques, etc.) de l'individu dans la vie.

PERSONNE, n.f. ♦ 1° Substance individuelle de nature rationnelle (ou intellectuelle) (Boèce). La personne est donc un être réel ; un sujet, qui subsiste en lui-même. Celui-ci possède une nature ; et cette nature est intelligente et libre (douée de volonté). La dignité de la personne résulte de sa nature intelligente et libre. Ce terme a une extension très générale ; ainsi, dans la théologie chrétienne, il s’applique à Dieu, aux êtres angéliques et aux hommes. ♦ 2° De là résulte qu'une personne ne doit jamais être réduite à l’état de moyen, ce que Kant a bien souligné. ♦ 3° La personne ne se réduit pas à l’individualité, qui peut être un facteur de séparation et d'opposition dans la mesure où elle se referme sur elle-même. La personne étant de nature raisonnable est ouverte aux autres, au monde, à la vérité, à la beauté, au bien ; sa destinée ne se réduit pas à la vie biologique (quand c'est une personne douée d’une telle vie, telle que les êtres humains). ♦ 4° Psychologie en première, deuxième, troisième personne. En première personne (le je), fondée sur l’introspection ; en deuxième personne (le tu), analyse de la communication des consciences ; en troisième personne (le il), psychologie expérimentale, qui prend le comportement de l'extérieur, comme si l’être était une simple chose (psychologie sans âme).

PERSONNEL, adj. ♦ 1° Qui concerne une personne. Qui émane d’elle, ou lui appartient, ou manifeste une propriété singulière de son individualité, ou ne vaut que pour elle (opinion personnelle). ♦ 2° Synonyme d’«égoïste». «Cette acception, diamétralement opposée au sens plein et précis des mots personne et personnalité, doit être évitée autant que possible dans la langue philosophique» (LALANDE).

PERSONNALITE. La personnalité est la synthèse de tous les éléments contribuant à la formation d’un sujet. Ce sont des éléments génétiques, constitutionnels, les impressions des premières années de la vie du sujet, les données culturelles et les relations sociales. La personnalité a sa physionomie propre, spécifique, unique. Au fur et à mesure que l’enfant prend conscience de son propre Moi il réalise aussi celui des autres. Cette évolution se fait dans une perpétuelle interréaction. La personnalité normale se définit par son unité et son identité. Le sujet se fait une représentation de ses activités physiologiques et psychiques, grâce à la prise de conscience de son schéma corporel et des impressions lui venant du milieu ambiant. Tout en se situant dans ce milieu ambiant, il sait opposer son Moi au monde extérieur. La coloration de cette interrelation avec le monde social environnant définit l’attitude caractérielle d’un sujet : sociale, asociale, antisociale. Adler a introduit dans l’étude de la personnalité la notion d’une finalité, d’une orientation dirigée vers un but qui permet une meilleure compréhension de son psychisme conscient et inconscient.

PERSONNALITE MANA. Correspond au pouvoir fascinant d’un archétype « dont nous devenons dupe et qui nous oblige, aux dépens de notre humanité, à jouer un rôle », à porter un masque, comme "à succomber à ce masque lorsque c’est un autre qui le porte". Dans l’analyse, la rencontre avec la personnalité mana s’effectue en deux étapes. La première est la confrontation avec l’anima ou l’animus, au décours de laquelle ceux-ci se trouvent amputés de leur fascination dominatrice et deviennent fonction de relation avec l’inconscient. La seconde est la prise en compte de l’imago parentale du même sexe : le père-sorcier pour l’homme, la grande-mère pour la femme. Ici, le Moi ne peut subsister qu’en reconnaissant sa faiblesse, et en évitant ainsi une identification aliénante. La prise de conscience des contenus de ces images permet la libération décisive du père, pour l’homme, de la mère pour la femme « et ainsi la première affirmation vécue, de leur individualité »


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