YU TA-FOU
Publié le 17/05/2020
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YU TA-FOU
1896-1945
Yu TA-Fou, né à Fou-Yong dans la province du Tcho-kiang, a d'abord reçu une éducation
classique
au lycée, il y étudiait les textes anciens et la poésie de la dynastie T'ang.
Mais en cachette
il lisait des romans
et des pièces de théâtre, cette part de la littérature que l'on avait honte de lire,
qui n'avait pas droit de cité dans l'Art, mais qui était la lecture la plus attrayante.
En 19II, il part pour le Japon et ne reviendra en Chine qu'en 1922; il y étudie le japonais,
l'anglais
et l'allemand, puis l'économie politique.
Mais ses années au Japon sont importantes
pour d'autres raisons : il y dévore les littératures étrangères et il se lie avec d'autres étudiants
chinois, en particulier Kouo
Mo-jo- c'est l'embryon de ce qui deviendra la Société Création
et il écrit sa première nouvelle, Noyade (1921).
A son retour il vit dans le milieu des intellectuels de Changhaï et il suit la Société Création
dans sa nouvelle orientation :
la révolution.
Il écrit les Luttes de classes en littérature, l'Art et la Patrie
(1923), et les personnages de ses nouvelles appartiennent alors au petit peuple.
En 1926, il va
enseigner à Canton, là où la révolution se matérialise et d'où partent les Conquérants.
Mais les
intrigues,
la confusion l'y déçoivent et il revient à Changhaï, pour y publier un roman, la Brebis
égarée et des nouvelles, tout en restant lié avec les intellectuels progressistes, Lou Siun, Kiang
Kouang-ts'eu.
A
partir de 1928, il se détache de la politique; il s'intéresse à Rousseau et Nietzsche; il
écrit
une Vie de Rousseau, la Pensée et l'œuvre de Rousseau; il traduit les Rtveries d'un promeneur solitaire.
Devant la terreur blanche de 1931-1933, il se réfugie à Hang-tchéou chez un ami fonctionnaire et
là, mi-rousseauiste, mi-taoïste, il se retire dans les environs célèbres pour la beauté du paysage,
il lit des textes anciens.
Deux événements vont le rejeter dans le tourbillon : le
drame de la sépa
ration avec
la femme qu'il aime et la guerre.
Il écrit un roman pour dénoncer les propriétaires
fonciers,
la Fuite (1935).
Puis, durant l'hiver 1938, il part pour Singapore.
Il y travaille comme journaliste, exhortant les Chinois d'outre-mer à garder leur sentiment
national.
En février 1942, les Japonais occupant Singapore, il se réfugie à Sumatra, il s'y cache
sous
un faux nom, mais il est assassiné par crainte de son témoignage aux procès des criminels de
guerre (17 septembre 1945).
Pourquoi Yu Ta-fou intéresserait-il un lecteur occidental? Celui-ci trouverait son roman
tisme exacerbé, son
mal du siècle un peu bavard, et on a même reproché à tout le Groupe Création
d'être comme les mendiants qui se font exprès des plaies pour apitoyer.
D'autre part, la langue de
Yu Ta-fou le portait à s'exprimer de façon diffuse, c'était encore
une langue fluctuante, en pleine
élaboration,
qui devait beaucoup de tournures aux langues européennes; on était loin du concis
de la langue classique, et on n'avait pas encore su créer une langue à la fois moderne et typique
ment chinoise qui puisse exprimer les pensées nouvelles.
Mais
Yu Ta-fou est typique de ces intellectuels chinois qui ont vécu de 1919 à 1949· Il n'a
jamais pu rester indifférent à la politique, même si souvent ses tendances personnelles l'attiraient
vers une retraite dégagée
de la lutte.
L'humiliation du pays, la misère du peuple, l'oppression.
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