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Analyse linéaire poème, "oh je fus comme fou"

Publié le 05/05/2022

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fou

« Analyse linéaire du poème « Oh je fus comme fou » Ce poème, en alexandrins, appartient à la section « Pauca meae » donc à la deuxième partie de l’oeuvre « Aujourd’hui », après les pointillés qui symbolisent l’arrêt de l’écriture du fait de la mort de sa fille.

Il a été écrit le 4 septembre 1852, donc 9 ans jour pour jour après le décès de Léopoldine et environ 10 mois après le coup d’état de Napoléon III datant du 2 décembre 1851. Rappel : suite à la révolution de 1848, la Seconde République a été instaurée et le président était Napoléon Bonaparte.

Mais celui-ci a voulu concentrer tous les pouvoirs sur sa personne et a mis en place un régime plus autoritaire : le Second Empire.

A partir de ce moment, il se fait appeler Napoléon III.

Les opposants à ce régime deviennent persona non grata et certains comme Hugo sont bannis.

Il part avec un faux passeport pour Bruxelles puis vivra à Guernesey et à Jersey, île où il écrit ce poème, son exil durera 18 ans. Hugo se souvient du moment qui a suivi l’annonce du décès de Léopoldine, qu’il apprend dans le journal, à son retour d’Espagne, où il était en voyage avec Juliette Drouet. Ce poème présente différents types de sentiments qui traversent l’esprit du poète, d’où la problématique : par quelles souffrances l’auteur passe-t-il après le décès de Léopoldine ? I – Un père désespéré II – Un homme désorienté Lecture du poème I – Un père désespéré (du début au vers 10) Le poème s’ouvre sur l’interjection « Oh ! » avec un point d’exclamation qui montre que le poème sera chargé d’émotion.

Les 11 points d’exclamation, sur l’ensemble, le prouvent aussi. Hugo emploie le passé simple « je fus » donc le temps du récit car les faits sont déjà loin dans le passé mais la souffrance est toujours aussi vive. Sa comparaison est édifiante « comme fou », sachant que l’adjectif « fou » se trouve juste avant l’hémistiche donc à une place forte.

Ainsi, durant cette période, Hugo vacille.

Le champ lexical de la douleur « hélas », « je pleurai », « amèrement », « souffert », « souffrance » inscrit le poème dans le registre élégiaque. Il s’adresse ensuite aux parents qui ont pu vivre un tel drame : « Vous tous » et « Pères, mères » parce qu’il est conscient de ne pas être seul à souffrir ainsi mais, malgré tout, il a peine à croire que les autres ont été touchés aussi profondément que lui : « Tout ce que j’éprouvais, l’avezvous éprouvé ? » .

Le pronom indéfini « tout » montre bien qu’il est délicat d’identifier cette souffrance car la « chose horrible », le coup du destin, est indicible, il fait partie de « ces malheurs sans nom ».

La répétition des mêmes racines « souffert/souffrance » puis « «éprouvais/éprouvé » crée un effet de d’insistance voire de martellement. Par conséquent, le doute s’installe dans l’esprit du poète qui était pourtant profondément croyant et il adopte un ton accusateur : « Dieu prit votre chère espérance » puis un ton offensif : « Je me révoltais »/ « Je m’écriais : Non ! ».

Ainsi, l’événement personnel qui atteint le poète le pousse à un profond désarroi, il parle lui-même de « désespoir » et il le conduit à une remise en cause spirituelle, d’autant que son équilibre semble lui-même affecté. II – Un homme désorienté (vers 11 jusqu’à la fin). »

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