Yémen (1990-1991)
Publié le 30/09/2020
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Yémen (1990-1991)
Le 22 mai 1991, le Yémen a fêté solennellement le premier anniversaire de sa
réunification.
Le 2 août 1990, lorsque l'Irak envahit le Koweït, les dirigeants
yéménites ont été placés dans une situation très délicate: Saddam Hussein avait
aidé à la réunification du Yémen du Sud et du Yémen du Nord (alors que l'Arabie
saoudite avait toujours été hostile à cette idée), et les manifestations de
soutien à l'Irak allaient se multiplier, particulièrement à Sanaa, la capitale.
Or, le Yémen occupait, durant l'été 1990, le siège réservé aux pays arabes au
Conseil de sécurité de l'ONU.
Il s'abstint de voter les sanctions contre l'Irak.
L'Arabie saoudite fit payer très cher cette attitude pro-irakienne, décidant, en
août 1990, l'instauration d'un visa pour les Yéménites présents en Arabie
saoudite (ils étaient les seuls étrangers à pouvoir séjourner ou travailler sans
visa).
Cette décision contraignit 800 000 Yéménites à rentrer chez eux,
abandonnant leurs biens et leurs économies en Arabie saoudite.
Pour l'économie du Yémen, ce retour a entraîné une aggravation du chômage et la
fin des transferts financiers des travailleurs émigrés.
D'autre part, l'aide
financière saoudienne au Yémen fut arrêtée, exemple suivi par les autres
monarchies pétrolières et par certains pays occidentaux.
Par ailleurs, la
tension régionale entraîna un arrêt immédiat du tourisme.
Le pays allait
connaître une crise de devises sans précédent.
Pour la seule année 1990, le
total des pertes subies a été évalué à 1,8 milliard de dollars.
La monnaie
nationale, le riyal, a perdu 30% de sa valeur en 1990.
Le développement de la
zone franche d'Aden a été retardé.
La dette extérieure a été estimée à 7,5
milliards de dollars en 1990, soit l'équivalent du PNB.
Malgré ces énormes difficultés, le Yémen a choisi de pratiquer l'"ouverture
démocratique".
La liberté de la presse est devenue totale et les journaux se
sont multipliés.
A la mi-1991, plus de quarante partis politiques avaient été
formés.
Deux sont au pouvoir: le Parti socialiste du Yémen (PSY), ancien parti
dirigeant du Yémen du Sud, et le Parti du congrès du peuple, solidement implanté
dans l'ancien Yémen du Nord et dirigé par le président Ali Abdallah Saleh.
Le
principal parti d'opposition est le Parti du peuple pour la réforme (al-Islah),
qui rassemble les Frères musulmans, quelques hommes d'affaires conservateurs, et
prend appui sur les tribus du Nord, financées et armées par l'Arabie saoudite.
Les cadres de l'ancien Yémen du Sud jouent un rôle essentiel dans le Yémen
réunifié.
Ils apportent leur compétence et leur efficacité et symbolisent la
modernité.
Toutefois, un an après la réunification, l'ancien Yémen du Sud apparaissait de
plus en plus marginalisé par les autorités de Sanaa, et le mécontentement
grandissait parmi la population du Sud..
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