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Y a-t-il un plaisir d'imaginer ?

Publié le 10/12/2021

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Que de grand'mères qui prennent leur petit-fils pour un petit sot ! Mais l'enfant né malin attise la manie de raconter, les sempiternelles répétitions de la vieillesse conteuse. Ce n'est pas avec ces fables fossiles, ces fossiles de fables que vit l'imagination de l'enfant. C'est dans ses propres fables, c'est dans sa propre rêverie que l'enfant trouve ses fables, des fables qu'il ne raconte à personne. Alors, la fable, c'est la vie même. »   Il faut cependant souligner la puissance de ce plaisir d'imaginer, et mettre en valeur la relation que chacun entretient avec sa propre imagination - on pourra reprendre l'exemple de l'enfant que donne Bachelard. L'imagination apparaît alors comme constitutive de tout être humain, et le plaisir d'imaginer comme un de ses plaisirs majeurs. Apparaît alors une tension entre le plaisir d'imaginer, très important pour l'homme, et l'exigence d'un rapport aussi peu illusoire que possible au réel, nécessaire pour que la vie de l'homme soit viable à long terme.     * Les conditions auxquelles on peut concevoir un plaisir d'imaginer non illusoire Marcuse, Eros et civilisation « En tant que processus mental indépendant, fondamental, l'imagination a une valeur de vérité propre, qui correspond à son expérience propre, celle du dépassement de la réalité humaine antagonique. L'imagination envisage la réconciliation de l'individu avec le tout, du désir avec sa réalisation, du bonheur avec la raison. Alors, que cette harmonie a été rejetée dans le domaine de l'utopie par le principe de réalité régnant, l'imagination insiste sur le fait qu'elle doit et peut devenir réelle, que derrière la fiction réside le savoir.

L’interrogation « y a-t-il « équivaut à « existe-t-il ? «, « peut-on trouver «. C’est une question demandant d’enquêter sur l’existence ou la non-existence d’un certain objet. L’objet ici concerné est un « plaisir d’imaginer «.

Le plaisir se définit comme une satisfaction, physique ou psychique, due généralement l’obtention ou à la possession d’un certain objet, que celui-ci soit matériel ou non. Il est souvent conçu comme un état passager, par opposition notamment à l’état de satisfaction durable que représenterait le bonheur. Imaginer, c’est exercer son imagination, c’est-à-dire une faculté proprement humaine par laquelle nous serions capables de créer des images, des pensées inexistantes telles quelles dans la réalité.

Ce qui est en jeu ici est l’existence d’un lien entre plaisir et imagination, celle-ci étant comprise comme une activité et un processus, comme le montre l’emploi de l’infinitif. Il faudra se demander d’abord si ce lien peut exister, puis déterminer de quel type de plaisir il s’agit dans l’activité d’imagination. Où se situe le plaisir dû à l’imagination ? Réside-t-il dans la satisfaction de créer des pensées nouvelles, inattendues, c’est-à-dire dans une certaine fantaisie permise par l’imagination ? Ou faut-il envisager le lien de l’imagination au réel, et considérer que c’est la prise de distance par rapport à un réel potentiellement contraignant et pénible qui provoque le plaisir d’imaginer ? Dans ce cas, le plaisir d’imaginer ne serait-il pas un plaisir néfaste car provoqué par une fuite hors du monde, une perte de conscience du monde ? – et alors il faudrait préférer peut-être au plaisir d’imaginer un plaisir pris à la conscience du réel et à l’action sur le réel.

Interrogez-vous sur la nature de l'imagination. En quoi peut-on la considérer comme une activité plaisante ? Se limite- t-elle au plaisir ? Traditionnellement, l'imagination a plutôt mauvaise presse en philosophie. Ainsi, dans les Pensées, Pascal la décrit ainsi : " C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était, infaillible du mensonge. " Pascal insiste ici sur l'aspect le plus néfaste et intrinsèquement pernicieux de l'imagination. Là où l'on pourrait faire preuve d'indulgence et pourquoi pas, d'admiration à l'égard de cette faculté en la considérant par exemple comme une qualité, Pascal en fait systématiquement un défaut parce qu'elle est, de manière consubstantielle, une maîtresse d'erreur et de fausseté. L'imagination nous éloigne de la vérité, elle nous pousse à consulter nos désirs ou nos fantasmes plutôt que notre raison. Mais peut-être est-ce pour cela qu'il y a un plaisir à imaginer... Il convient cependant de distinguer un plaisir dont nous pouvons tirer bénéfice (songez à l'art par exemple), d'une imagination plutôt néfaste, celle-là même dont nous parle Pascal. Car le plaisir lié à l'imagination peut toujours nous faire préférer la rêverie à une réalité terne ou âpre...

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