Vous étudierez la fonction des villas et des palais dans le roman Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

« Demande d'échange de corrigé de Faucheux Elisabeth ( [email protected] ). Sujet déposé : Vous étudierez la fonction des villas et des palais dans le roman.

Le roman Le Guépard, écrit par Giuseppe Tomasi di Lampedusa et paru en 1958, met en scène les grandes demeures de l'aristocratiesicilienne du ⅪⅩème siècle à caractère prestigieux et immense.L'effet des évènements de mai 1860 en Italie ainsi que l'apparition d'une nouvelle classe sociale, dont Don Calogero et Angélica fontpartis, se reflètent dans la dégénérescence de l'éclat de ces palais.

De plus, on peut remarquer que ces lieux marquent la naissance et lamort, le début et la fin de toute chose.

Nous étudierons donc la fonction des villas et des palais dans le roman en commençant par la villaSalina, puis par le palais de Donnafugata et pour terminer, par le palais Panteleone.

La villa Salina au début du roman est l'emblème du pouvoir et de la richesse des grandes familles aristocratiques.

Elle est la résidenceprincipale de la famille Salina et porte des traits presque humains puisqu'elle évolue en fonction des personnages de la famille.Dans la première partie du roman, Don Fabrizio et les autres membres de sa famille se trouvent dans cette villa et se situent alors encoreau sommet de leur importance et de leur puissance, rendue alors par des signes extérieurs notamment la fresque du plafond dans lesalon rococo orné par « le blason azur au Guépard » (p.10).De plus, la villa est présentée étant particulière, due à son observatoire ainsi qu'à sa structure architecturale qui, étant adapté àl'immensité du Prince, est loin de ressembler aux « maisons habitées par le commun des mortels » (p.11).La villa Salina semble être un monde clos, réservé à la famille et refermé sur le reste du monde : « Enfermé entre trois murs et un côtéde la villa » (p.13) et «entre les hauts murs » (p.25) Elle rend l'image de la puissance de Don Fabrizio ainsi que « sa domination sur leshommes et les édifices » (p.11).

« Les énormes tableaux représentant les fiefs de la maison Salina » (p.36), accrochés dans la pièce del'Administration, marquent l'opulence de leur capital foncier.Mais les premiers signes de décadence de la famille Salina se manifestent déjà au début du roman, notamment par la perte d'une partiede leur patrimoine : « Déjà certains de ces fiefs si joyeux dans les tableaux avaient pris leur vol » (p.37).Le monde clos qu'à essayer de maintenir la maison Salina sera donc violé par l'intrusion du soldat royal mort dans le jardin de la villa, cequi peut se traduire par un changement du courant des choses : le destin de la famille Salina prendra une autre direction que prévue, dueaux intrusions.En 1910, la villa Salina a perdu de sa valeur aristocratique dont les derniers signes, notamment le goût pour le raffinement, furent effacer: un divan recouvert d'un drap bleu à rayures rouges […] qui jurait fortement avec les teintes évanescents de la précieuse tenture »(p.295).De plus le nom Salina et la foi des trois soeurs est mis en question par la visite du cardinal-archevêque afin de pouvoir contrôler lesreliques de l'oratoire.Alors que la villa Salina connait un fort déclin durant cinquante années, la villa Falconeri « à moitié en ruine » (p.25) au début, retrouveson éclat à la fin du roman.

La famille Salina se retrouve pour la plus grande partie du roman dans le palais de Donnafugata, leur résidence de campagne.

C'est dansce milieu que débute le changement dans le cercle aristocratique :La rencontre entre Tancredi et Angélica se fait pour la première fois dans le salon « de Leopoldo », vu comme le centre de réunion de lafamille.Dans la deuxième partie du roman il est question pour la première de Don Calogero, personnage qui fait un grand impact sur Don Fabrizioet dont la fille Angélica provoquera l'entrée de la bourgeoisie dans le cercle aristocratique à l'intermédiaire du mariage avec Tancredi.

Cesera le Prince qui devra établir le contrat de mariage avec Calogero, tâche lui étant très désagréable.Puis finalement la liaison du couple amoureux s'officialise par l'offre de la bague à Angélica ce qui peut se traduire par la disparition de laséparation entre la classe des bourgeois et des aristocrates.

Le palais présente un aspect baroque, notamment le grand nombre de pièces qui provoque la confusion et la perte d'orientation, maisaussi érotique : « l'architecture et la décoration rococo du palais, pleines d courbes imprévues, se mirent à évoquer des nudités couchées,des seins dressés » (p.175).La confusion des sens induit un jeu de désir entre Tancredi et Angélica dans le palais qui paraît comme un labyrinthe, il éveille la passionanimale entre les deux amoureux.

Le dernier palais qui joue un rôle primordial dans Le Guépard est le palais Ponteleone où se déroule le bal des Ponteleone, évènement «important pour tous par la splendeur de la famille et du palais » (p.244).

Seul le Prince éprouve se bal comme une obligationdésagréable, qui induis des « épines dans ses pattes de guépard » car il ne peut plus se comporter comme avant : il doit arriver à l'heurepour le bal et supporter la vision matérialiste de Don Calogero qui diffère de la-sienne.De plus, on perçoit un sentiment morbide et de malaise tout au long de la scène du bal en raison de la présence inhabituelle de labourgeoisie : « elles suffirent à augmenter son malaise » (p.252), « légèrement dégoûté » (p.254), « la mélancolie s'était transformée enauthentique humeur noire » (p.255).

La prévision du narrateur renforce cette image tragique du destin : « Ils se croyaient éternels : unebombe […] leur prouverait le contraire en 1943 » (p.256) et « leurs corps destinés à mourir » (p.257).Dans cette atmosphère sinistre, il arrive que même Don Fabrizio subit un changement profond de sa personne, il se montre compatibleenvers ses égaux : « Comment s'acharner contre qui, c'est certain, devra mourir ? » (p.258).

Les villas et les palais dans Le Guépard détiennent une fonction sociale, pour exposer au lecteur la déchéance de l'aristocratie sicilienne etl'émergence de la classe bourgeoise dans les hauts rangs sociaux, mais aussi une fonction exposant les sentiments et pensées pluspersonnels des personnages, notamment la découverte du désir amoureux ou la réflexion sur la mort.

Lampedusa révèle ainsi, à traversles demeures, des thèmes principaux, l'amour et la mort, de son roman.

Sujet désiré en échange : Sujet : Dans Leçons sur Stendhal, G.

Tomasi di Lampedusa admire la technique subtile grâce à laquelle s'opère, dans le Rouge et noir, lafusion complète de l'auteur, du personnage et du lecteur.

Vous direz en quoi cette analyse peut se vérifier dans le Guépard.. »