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« Vivre sans l'écrit» vous paraît-il, comme à l'auteur de cet article. inconcevable ?

Publié le 29/06/2020

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« L'inculture moderne est plus difficile à cerner que celle d'autrefois. Chacun admet aujourd'hui, sur cette planète fascinée par les communications de masse, que le niveau culturel global s'est élevé et que le nombre de personnes scolarisées 5 n'a jamais été aussi grand. Dans les pays industrialisés, on assiste même à une importante mutation des usages culturels et à un puissant engouement pour des arts raffinés naguère réservés à une minorité. Concerts, ballets, opéras, théâtre attirent des foules nou-10 velles qui se bousculent également dans les musées, les grandes expositions, les cités des sciences ou les Salons du livre. Cette richesse intime qu'est la culture semble donc largement partagée. Ceux qui, malgré tout, dénoncent l'effondrement global du 15 système éducatif et, nostalgiques, regrettent l'excellence culturelle de jadis se voient opposer des statistiques irréfutables. Des experts leur rappellent qu'en 1930, par exemple, en France, « la moitié des élèves quittaient l'école primaire à treize ans sans le certificat d'études et seulement 5% d'une classe 20 d'âge obtenaient le baccalauréat ». Ils rappellent également qu'en 1914 « 35% des conscrits étaient pratiquement analphabètes » et qu'en revanche les tests actuels de l'armée montrent, depuis vingt ans, une augmentation du niveau intellectuel des jeunes Français. 25 Le savoir apparaît donc en expansion au sein des sociétés, et il semblerait s'être radicalement démocratisé. Cependant, en matière de culture, les choses sont toujours complexes, et le grand paradoxe dans un monde fortement alphabétisé est que le nombre d'analphabètes n'a jamais été plus grand 30 qu'aujourd'hui ; il atteint le chiffre scandaleux de 880 millions, et concerne principalement le tiers monde. Mais pas seulement, car, à la faveur de la crise, les pays développés ont vu apparaître chez eux aussi de vastes poches d'inculture, en particulier de cette forme moderne d'analphabétisme 35 qu'est l'illettrisme. Situation, on le sait, de ceux qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont perdu la pratique au point de ne plus pouvoir comprendre un texte simple et bref en rapport avec leur vie quotidienne.Vivre sans l'écrit paraît inconcevable, car il occupe, dans les 40 pays industrialisés, une place prépondérante. Chaque citoyen, dans ses activités de tous les jours, recourt à l'écrit sous ses formes les plus diverses. Et pourtant, depuis quelques années, ils sont des millions à vivre dans l'illettrisme, et cette maladie culturelle tend à se répandre comme une épidémie. En 45 Grande-Bretagne, par exemple, on compte plus de trois millions d'illettrés ; en France, ils sont quelque cinq millions. [...] Ces laissés-pour-compte du savoir et de la culture vivent dans le mépris d'eux-mêmes, dans les soutes • (0 de la société. Écartés, dans les faits, de la démocratie, ils demeurent à la merci 50 de toutes les manipulations politiques. Sont-ils victimes d'un système d'enseignement inadapté ? Ce n'est sans doute pas si simple. [...] Comment l'école pourrait-elle promouvoir la lecture dans une société où le livre a perdu son attrait et où presque plus per-55 sonne ne lit ? Une société où 75% des enfants de sept à treize ans passent environ 1 000 heures devant la télévision chaque année et seulement 800 en classe, et où plus d'un Français sur quatre ne lit pas un seul livre par an ? On dit partout que la société contemporaine est celle de la 60 communication et de l'information. De fait, les techniques informatiques et les industries culturelles tendent à dominer les structures sociales et économiques. Mais communication et diffusion culturelle s'effectuent aujourd'hui au moyen d'instruments qui n'exigent plus la lecture : téléphone, dis-65 que, radio, télévision, magnétophone, magnétoscope, etc. Sons et images •triomphent, encourageant chez le citoyen l'enregistrement passif, l'atrophie (2) des codes de la lecture, devenus inutiles. Ainsi se répand, chez ceux dont le milieu familial n'est pas vigilant, l'illettrisme, premier pas vers la 70 marginalisation scolaire, culturelle, et vers la détresse sociale. Insensiblement, dans l'euphorie du tout-audiovisuel, apparaît ainsi une nouvelle race d'exclus. Ivres de distractions et dépossédés des outils intellectuels de base, ils contemplent de loin une société qui, après les avoir amusés, les abandonne 75 à leur indignité. Ignacio . Ramonet, Le Monde diplomatique, mai 1988 (1) Soutes : entrepôts de provisions, de munitions, dans les étages inférieurs d'un navire ou d'un avion. Le mot doit être pris ici dans son sens figuré. (2) Atrophie : dépérissement dû à l'absence de nourriture. ...»

« ÉPREUVE 6 Amiens, Lille, Rouen Juin 1990 TEXTE L'inculture moderne est plus difficile à cerner que celle d'autrefois.

Chacun admet aujourd'hui, sur cette planète fas­ cinée par les communications de masse, que le niveau cultu­ rel global s'est élevé et que le nombre de personnes scolarisées 5 n'a jamais été aussi grand.

Dans les pays industrialisés, on assiste même à une impor­ tante mutation des usages culturels et à un puissant engoue­ ment pour des arts raffinés naguère réservés à une minorité.

Concerts, ballets, opéras, théâtre attirent des foules nou-.

10 velles qui se bousculent également dans les musées, les gran­ des expositions, les cités des sciences ou les Salons du livre.

Cette richesse intime qu'est la culture semble donc largement partagée.

Ceux qui, malgré tout, dénoncent l'effondrement global du 15 système éducatif et, nostalgiques, regrettent l'excellence cul­ turelle de jadis se voient opposer des statistiques irréfutables.

Des experts leur rappellent qu'en 1930, par exemple, en France, « la moitié des élèves quittaient l'école primaire à treize ans sans le certificat d'études et seulement 5% d'une classe 20 d'âge obtenaient le baccalauréat ».

Ils rappellent également qu'en 1914 � 35% des conscrits étaient pratiquement analpha­ bètes » et qu'en revanche les tests actuels de l'armée mon­ trent, depuis vingt ans, une augmentation du nive'àu intellectuel des jeunes Français.

25 Le savoir apparaît donc en expansion au sein des sociétés, et il semblerait s'être radicalement démocratisé.

Cependant, en matière de culture, les choses sont toujours complexes, et le grand paradoxe dans un monde fortement alphabétisé est que le nombre d'analphabètes n'a jamais été plus grand 30 qu'aujourd'hui ; il atteint le chiffre scandaleux de 880 millions, et concerne principalement le tiers monde.

Mais pas seulement, car, à la faveur de la crise, les pays dévelop­ pés ont vu apparaître chez eux aussi de vastes poches d'incul­ ture, en particulier de cette forme moderne d'analphabétisme 35 qu'est l'illettrisme.

Situation, on le sait, de ceux qui, ayant appris à lire et à écrire, en ont perdu la pratique au point de ne plus pouvoir comprendre un texte simple et bref en rap­ port avec leur vie quotidienne.. »

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