VITEZ, Antoine

« 1 / 2 212 Vitez (Antoine) 1 Acteur, traducteur, poète, professeur et surtout met­ teur en scène, Antoine Vitez engendre les malentendus.

Il est sans doute l'homme de spectacle le plus exigeant et le plus intransigeant d'aujourd'hui, celui dont ta lhéltralfté est la plus pure.

Les innombrables audaces, que la critique " mondaine ..

se plait à relever dans ses mises en scène, correspondent à une démarche dont la sincérité a qqelque chose d'héroTque, sans l'ombre de cabotinage.

" Faire du théâtre, a-t-il dit, c'est dépla­ cer des montagnes.

• Ce communiste, qui présente volon­ tiers ses spectacles dans les banlieues ouvrières, ne fait nulle concession formelle à la facilité politique ou esthétique.

Toutefois, son orgueilleuse modestie ne va pas sans quelque esprit de contradiction, ce qui fait de son travail de metteur en scène une sorte de combat de Jacob avec l'ange, mené depuis dix ans.

2 Antoine Vitez, né à Paris Je 20 décembre 1930, obtient un diplOme de russe à J'ble nationale des langues orientales vivantes.

Il a traduit plusieurs ouvrages de l'allemand, du russe et du grec ancien et moderne, dont "Le Précepteur ..

de Lenz (1970), "Le Don.

paisible,.

de Cholokhov (1971), " Électre ..

de Sophocle (1971) et plu­ sieurs recueils de poèmes de Yannis Ritsos.

Élève de Tania Balachova, acteur depuis l'âge de 19 ·ans, ·il appar­ tient à l'équipe d'anlmaUon du Théâtre quotidien de Mar­ seille (1962-1963), puis à celle du Théâtre-Maison de la Culture de Caen (1964-1967).

Il a été secrétaire de Louis Aragon, à qui il voue une grande admiration, de 1960 à 1962 ; puis directeur d'études à J'Université du Théltre des NaDons en 1965, professeur à J'école de mime et de théâtre de Jacques Lecoq (1966-1970).

En 1968, alors qu'il enseigne à l'école du Théâtre des Amandiers de Nanterre, ·Pierre-Aimé Touchard l'appelle au Conser­ vatoire national d'art dramaUque.

Sa nomination marque le début du renouvellement de l'enseignement et des controverses que J'innovation n'a çessé d'y susciter. 2 / 2. »