Vincent VAN GOGH:CHAMP DE BLÉ AU CYPRÈS.

« 1889 Hollande POSTIMPRESSIONNISME PAYSAGE Vincent V AN GOGH CHAMP DE BLÉ AU CYPRÈS Interné à l'asile de Saint-Rém y-de-Provence, Van Gogh continue à trouver dans la peinture un réconfort à sa v ie douloureuse.

Il brosse notamment deux versions du Champ de blé au cyprès, dont la plus célèbre se trouve à la National Gallery.

Malgré son désespoir de plus en plus intense , Van Gogh, entre deux crises hallucinatoires , re­ trouve sa passion pour la peinture et prend pour sujet simplement ce qu 'il a sous les yeux: le jar­ din de l'asile et la nature.

Mais tout a alors valeur de symbole.

Ici, le blé évoque l a vie , t an­ dis que les cyprès -arbres des cime t ières pro­ vençaux- semblent présager la mort prochaine.

L'ŒUVRE Les deux cyprès , à l' aspect légèrement mena­ çant, dominent la toile.

Le peintre est de plus en plus hanté par cet arbre , «beau comme une obélisque égyptienne », qui forme une «tache noire dans un paysage ensoleillé ».

Les autres éléments de la composition révè lent nettement la dégradation de son état psy­ chique.

Au premier plan , le champ de blé, rendu par de multiples touches en bâtonnets , ressemble à une coulée de lave dévasta trice.

Sur la gauche, quelques arbustes ma lingres p lo ient violemment sous la force du vent.

A l'arrière-plan , une chaîne de montagnes dénu­ dée se profile contre un ciel tourmenté.

Cette accumulation de nuages aux formes inqui étan ­ tes accentue l'effet d'oppression.

Mais on ne Les blés , les cyprès ...

La mê me obses sion chez Van Gogh .

Ma is, sur cette toile, conservée à la galer ie Narodn i, à Prague , le ciel est moins tou rmenté .

Vincent VAN GOGH 1853-1890 • Champ de blé au cyprès • Huile sur toile 72, 5cmx91,5cm • Non signé • Peint en 1889 • Localisation : Londres, National Gallery • Expositions: New York, 1986-1987; Amsterdam, 1990 peut qu 'adm irer l ' harmonie des t ons dorés , ver­ dâtres et bleutés , qui donnent à l'oe uv re tout à la fois sa force et sa beauté.

LA CRITIQUE Albert Aurier est un des rares c ritiques à avoir salué le talent de Van Gogh de son v ivant.

En 1890, il admirait déja ses cyprè s « dres­ sant leurs cauchemardesques silhouettes de flammes , qui seraient noires ».

Le peintre fut si touc hé par ces louanges qu'il envisagea de lui offrir une toile.

l 'HISTOIRE La toile a appartenu à Octave Mirbeau, puis à Alexandre Rosenberg.

Elle fut ensu ite acquise par la galerie Bernheim:]eune, qui la céda au collectionneur norvégien G.

J ebsen Elle passa encore aux mains d' un autre co llec tionneur, Percy Moore Turner, avant de devenir la pro­ priété de la National Gallery, à Lond r es.

LA COTE Les collectionneurs s'arrachent les rares toiles de Van Gogh que l'on trouve encore sur le marché.

Un dessin de 1889, Le Champ de blé, Saint-Rémy, a été adjugé 588000 FF (107000 dollars) lors d'une vente aux enchères à Londres , en 1991.

Mais une huile sur le même thème vaudrait aujourd'hui plusieurs centaines de millions de francs, voire davantage, si elle était mise aux enchères.

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