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Vincent Bolloré

Publié le 10/03/2024

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« Sujet 10 : PRESSE ET DEMOCRATIE : QUELLE INDEPENDANCE ? 1/ FICHE DE LECTURE DE L’ARTICLE À RENDRE SOUS FORMAT NUMÉRIQUE 2/ EXPOSÉ ATTENDUS DE L’EXPOSÉ - - : Vous intervenez seul ou en groupe, 5 à 10 mn pour traiter le sujet – Notes réduites ! Dans une rapide introduction : vous expliquez les mots-clés puis vous problématisez le sujet en présentant rapidement le document d’appui. Vous organisez votre exposé en 2 ou 3 parties (sans compter l’introduction ni la conclusion) en vous appuyant d’abord sur le document d’appui et les questions posées.

Vous complétez votre analyse par des recherches complémentaires. Vous élaborez une conclusion qui répond à la problématique Vous écrivez au tableau les sources utilisées avec les références bibliographiques précises. Questions : - Quel est le poids économique de V.

Bolloré, pourquoi parle t-on d' « empire » ?(réactualiser l'article qui date de 2022) - Dans quel mesure un tel empire peut-il contredire le processus démocratique ? Canal+, Europe 1, bientôt Hachette...

Vincent Bolloré, de l’empire à l’emprise Article réservé aux abonnés 15 minutes à lire.

Journal Télérama https://www.telerama.fr/debats-reportages/canal-europe-1-bientot-hachette-vincent-bollore-de-lempire-a-l-emprise-7008801.php Olivier Milot, Richard Sénéjoux Publié le 15/02/22 Radio, presse, télé, édition...

Partout, Vincent Bolloré rachète et restructure, au point de peser sur le débat démocratique.

Jusqu’où ? État des lieux. Des flashs qui crépitent, un cordon de sécurité pour garder les photographes à bonne distance, et même quelques cris.

N’étaient la nature et la couleur du sol (pas de tapis rouge, mais une épaisse moquette beige), on se croirait en plein Festival de Cannes.

La « star » qui arpente les sous-sols du Sénat ce 19 janvier en fin d’après-midi n’est autre que Vincent Bolloré.

C’est le premier des milliardaires, avant Bernard Arnault, Patrick Drahi ou Xavier Niel, à défiler devant la commission d’enquête sur la concentration dans les médias lancée à l’initiative des sénateurs socialistes.

Sa parole est rare, surtout depuis 2015 et sa reprise en main brutale de Canal+, d’i>Télé (devenue CNews) et, plus récemment, d’Europe 1.

Surtout, c’est sa dernière sortie « officielle » avant la transmission de son empire à ses enfants. Des années qu’il rabâche qu’il passera la main ce 17 février 2022 — il a même installé il y a quelques années un compte à rebours sur son téléphone mobile, qu’il montre à tous ses visiteurs. Pourquoi cette date ? « Les 200 ans de la création du groupe », répète-t-il à l’envi.

Un grand festnoz est ainsi prévu dans le fief familial d’Ergué-Gabéric (finalement reporté à juillet, selon Challenges), petite commune du Finistère située près de Quimper.

La première usine Bolloré, la papeterie d’Odet — qui se spécialisera par la suite dans le papier fin (papier bible, sachets de thé, papier pour cigarettes à rouler…) —, y a été créée en 1822.

Un groupe familial proche de la faillite au début des années 1980 qui, sous l’impulsion et le talent en affaires de Vincent, s’est depuis largement diversifié et pèse aujourd’hui près de 25 milliards d’euros : transport, logistique, concessions portuaires en Afrique (activités en cours de cession pour 5,7 milliards d’euros), batteries électriques, la pub avec Havas, les jeux vidéo avec Gameloft et, bien sûr, les médias. “Même Robert Hersant, proche du RPR qui possédait 'Le Figaro' et 'France Soir' à la fin des années 1970, n’a jamais pesé autant.” Alexis Lévrier, historien de la presse En moins de dix ans, Vincent Bolloré a constitué un véritable empire médiatique, le premier en France.

Principal actionnaire de Vivendi, il est aujourd’hui à la tête de Canal+, C8, CNews, les magazines Capital, Télé Loisirs, Gala, Géo… Après le raid lancé sur Lagardère et l’OPA de septembre dernier, il a déjà mis sous sa coupe Europe 1.

Et bientôt Le JDD et Paris Match, deux vecteurs majeurs d’influence ? En pleine campagne présidentielle, les équipes attendent la suite dans un mélange de fébrilité et d’inquiétude.

Tout comme chez Hachette Livre, ultime joyau de Lagardère et numéro 1 français de l’édition (Grasset, Fayard, Stock, Larousse, Lattès…), qui tombe dans l’escarcelle de Vivendi, déjà… numéro 2 du secteur avec Editis (La Découverte, Le Cherche Midi, Le Robert, Nathan…).

Une position (archi) dominante, même si Bruxelles devrait imposer certaines cessions. Cette force de frappe médiatique et éditoriale pèse (très) lourd dans le paysage, et donc dans le débat public pendant la campagne présidentielle.

Surtout quand on voit ce que l’actuel candidat à l’Élysée Éric Zemmour doit à sa surexposition sur la chaîne d’information ultra conservatrice CNews depuis plusieurs années.

« C’est la première fois en France qu’une seule personne se retrouve à contrôler autant de médias aussi rapidement, souligne l’historien de la presse Alexis Lévrier.

Même Robert Hersant, proche du RPR qui possédait Le Figaro, France Soir et une bonne part de la presse régionale à la fin des années 1970, n’a jamais pesé autant.

Comme lui, Vincent Bolloré a un projet politique, mais orienté bien plus à droite… Il est aujourd’hui l’équivalent d’un Murdoch ou d’un Berlusconi.

» Ce que dément pourtant l’intéressé.

« Notre intérêt [dans les médias, ndlr] n’est pas politique, il n’est pas idéologique, c’est uniquement un intérêt économique », a juré Vincent Bolloré devant les sénateurs le 19 janvier, qui ont fait semblant de le croire.

Une déclaration quelque peu contredite trois jours plus tard par… Éric Zemmour lui-même, sur l’antenne de LCI.

« Je sais que, pour en avoir discuté avec lui, Vincent Bolloré est très conscient du danger de civilisation qui nous guette, de remplacement de civilisation.

[…] Il a un sentiment de mission.

C’est très noble chez lui.

» C’est dit.

Pendant son audition, le milliardaire breton lâchera tout de même quelque sympathie pour le roman national, Clovis et Charlemagne. À presque 70 ans — il les fêtera le 1er avril prochain, ce catholique tradi va-t-il mettre l’ensemble de son empire médiatique au service de cette « mission » ? Certains le redoutent.

« On a vu ce qu’il s’est passé aux États-Unis, avec la Fox News de Rupert Murdoch ou le groupe Sinclair Broadcast, qui a racheté de nombreuses télés locales, qui sont devenues autant d’antennes pro-Trump et ont porté sa candidature à la présidence, relève l’économiste Julia Cagé, autrice d’un livre qui milite pour une évolution des règles renforçant l’indépendance des médias et des journalistes.

Vincent Bolloré soutient un candidat qui est antirépublicain et contre l’État de droit, et représente une vraie menace pour la démocratie.

Il a déjà mis CNews, C8 et Europe 1 au service de ses idées, il n’y a pas de raison qu’il s’arrête.

» Au grand dam de l’Élysée, qui aurait préféré que l’empire Lagardère revienne plutôt à Bernard Arnault, le pdg de LVMH et propriétaire des Échos et du Parisien, bien plus « Macron-compatible ».

« Cela montre que le politique a beaucoup moins de pouvoir qu’avant », juge un bon connaisseur de la Macronie. Que pourraient faire les pouvoirs publics pour contrarier cette marche en avant ? C’est tout l’enjeu de la commission d’enquête sénatoriale en cours sur la concentration dans les médias.

Même si le sujet se révèle assez technique, des pistes existent.

Seuils d’audience globaux, Arcom (ex-CSA) qui ferait vraiment respecter le pluralisme de l’information sur les antennes, réorientation des aides à la presse liées par exemple à l’existence d’une charte éditoriale, nouveaux droits pour les rédactions, délit de trafic d’influence dans les médias… Suffisant pour que le vrai-faux retraité Bolloré — personne ne croit en effet qu’il va vraiment passer la main — ne fasse pas de tous ses médias un instrument politique ? D’autant qu’il guignerait Le Figaro après la présidentielle — la famille Dassault dit ne pas être vendeuse.

Jusqu’à quand ? En attendant, retour sur la méthode Bolloré en trois volets. 1.

L’AUDIOVISUEL À LA BOTTE Éric Zemmour, invité permanent de Cyril Hanouna sur C8, chaîne appartenant à Vincent Bolloré. Patrick Bernard/Bestimage « Parfois quand je me lève le matin, je me dis que j’ai fait une erreur de quitter CNews.

Puis je regarde la chaîne cinq minutes, et je me dis que j’ai eu bien raison… » Aujourd’hui en recherche d’emploi, cette ancienne journaliste (elle a requis l’anonymat) de la chaîne info de Canal+, partie il y a quelques mois, dresse un diagnostic sévère de l’ex-i>Télé.

« Il n’y a quasiment plus de sujets et de reportages, c’est devenu la chaîne du « débat permanent », et plutôt orienté à l’extrême droite. » En 2016, une grève historique d’un mois contre l’arrivée de Jean-Marc Morandini à l’antenne (il y est toujours) avait débouché sur le départ de la moitié de la rédaction.

Depuis, des personnalités plus réactionnaires les unes que les autres se bousculent sur les plateaux (notamment celui de Pascal Praud) comme Eugénie Bastié (Le Figaro), Élisabeth Lévy (Causeur), Jean-Claude Dassier (Valeurs actuelles), ou Ivan Rioufol (dernier dérapage du journaliste du Figaro, le 3 février : « Quand le ghetto de Varsovie a été créé, en 1940, c’était un lieu hygiéniste, qui était fait pour préserver du typhus »).

L’ultranationaliste québécois Mathieu Bock-Côté est venu compenser le départ de la vedette.... »

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