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Vérité et mensonge dans Hamlet

Publié le 15/05/2020

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« Vérité et mensonge dans Hamlet La devise choisie pour le théâtre du Globe, totus mundus agit histrionem (« le monde entier fait l'acteur », Sénèque), pourrait servir d'emblème au royaume d'Elseneur, comme à tout l'univers.

L'omniprésence de la comédie de la vie et de ses faux-semblantsrend nécessaire et désirable l'affirmation d'une vérité supérieure qui mette fin aux jeux des illusions.

C'est cette quête qui animeHamlet. I - HAMLET À LA QUÊTE DE LA VÉRITÉ Le règne du mensonge La cour d'Elseneur vit sous le signe d'un mensonge originel, d'une dissimulation monstrueuse de la part du roi Claudius.

Sous sonrègne, tous deviennent comédiens, même les plus purs : Ophélie joue le rôle mis en scène par son père et ment à Hamlet (III, 1), Hamlet est contraint de se faire passer pour fou afin d'échafauder un projet de vengeance et ment à ses amis (I, 5). La recherche de la vérité À la recherche de signes — au moins momentanément — stables, dont le sens serait univoque, Hamlet tente de mettre fin à la «théâtralité » du château, de réinstaller la vérité au lieu du mensonge, de rétablir l'unité entre l'être et le paraître au lieu de la divisioninstallée par le crime de Claudius. II - LE THÉÂTRE CONTRE LA THÉATRÂLITÉ L'« antic disposition » Cependant, les moyens que choisit Hamlet pour cette quête semblent relever du paradoxe : si Claudius est hypocrite dans sa douleurfeinte et ses traîtres sourires, Hamlet lui-même se voit contraint d'étouffer ses sentiments véritables ( « Mais brise-toi, mon coeur, carje dois me taire », I, 2, p.

42) pour « endosser le manteau de la folie » (l'« antic disposition » en anglais, I, 5, p.

67). Là où l'amour n'est qu'un « piège pour les bécasses » (I, 3, p.

53), où l'on trouve le vrai en détournant la vérité (conseils de Poloniusà Reynaldo, II, 1), où l'on est constamment surveillé, on doit sans doute jouer les fous pour mieux déjouer les trompeurs... La « pièce dans la pièce » De même, la pièce Le Meurtre de Gonzague dans la pièce Hamlet, appartient au monde de la représentation, de l'illusion, donc du mensonge, mais elle se fait miroir du réel et sert à dévoiler la vérité cachée et dissimulée par les monstres.

« Le théâtre est le piège où jeprendrai la conscience du roi.

» (II, 2, p.

101). Si Hamlet fait ce choix du masque et du théâtre, c'est peut-être que le théâtre offre l'image d'un monde où la représentation et l'illusionsont maîtrisées.

Lorsqu'il donne ses instructions aux acteurs, Hamlet affirme l'importance d'un jeu authentique.

En effet, l'espoir d'Hamletest de faire disparaître la théâtralité grâce à la coïncidence entre le jeu des comédiens et le réel (cf.

l'émotion ressentie par le comédienpour Hécube, II, 2), de faire se réconcilier les mots et les choses (cf.

la scène de pantomime, III, 2, p.

118), bref, de faire disparaître lathéâtralité par un effet de théâtre. III - UNE THÉÂTRALITÉ GÉNÉRALISÉE Un théâtre galvaudé Hélas, cette tentative semble être vouée à l'échec.

La quête de la vérité par le théâtre suppose l'équivalence entre théâtre etauthenticité ; or, le théâtre n'est plus authentique, n'est plus cet instrument de vérité rêvé.

En effet, il est galvaudé par le théâtre desenfants, par les mauvais comédiens, « de petits oisillons dont les criaillements aigus couvrent toute discussion, ce qui leur vautd'autant plus d'applaudissements furieux.

» (II, 2, p.

91).

La confiance d'Hamlet dans le théâtre vient à un moment où cela n'estplus de saison ; telle est, là aussi, sa tragédie. Un reflet impuissant D'autre part, le théâtre est sans doute vu comme « un miroir présenté à la nature » (III, 2), mais cette nature...

est dénaturée,souillée par la triple perversion du fratricide, du régicide et de l'inceste.

Dans ces conditions, le monde reflété par le miroir de lareprésentation reste théâtral, englué dans le mal, les dissimulations. Hamlet pris dans le mensonge Hamlet lui-même n'échappe pas à cette logique.

Jusque dans la mort, il reste acteur avant tout, puisqu'il s'exclame, dans son agonie: « Et vous qui pâlissez à ce coup du sort, spectateurs silencieux de cette scène » (V, 2, p.

210), dans une tirade qui efface les limitesentre réel et représentation.

Hamlet ne peut croire sur parole la vérité révélée par le Spectre, cari! est pris dans le mensonge lui-même. Conclusion : Il s'avère donc impossible de croire à la vérité dans un monde d'où elle est bannie : si Hamlet veut vérifier l'exactitude des propos du Spectre, c'est que l'univers où il parle est un monde' où règnent le paraître, le théâtre, les masques.Dans un monde plus sain, la confirmation eût été inutile ; dans un monde de théâtre, elle est impossible, car faussée par lemensonge. Là où Claudius peut passer pour un vrai roi, là où des enfants peuvent être comédiens, les valeurs se troublent et la vérité netrouve plus de lieu.

Le théâtre pas plus que la philosophie de jadis ne peuvent plus permettre de comprendre le réel, d'atteindrela vérité. Si une vérité supérieure est fortement désirée dans Hamlet, le propos de la pièce est de montrer que son avènement est impossible.

Sa quête s'effectue avec des outils caducs, les obstacles sont partout, dans les hommes trompeurs comme dans le monde dénaturé.

Lamétaphore récurrente dans la pièce est à cet égard très révélatrice : c'est une chasse permanente, une chasse, mais jamais de prise.. »

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