Vatican (1990-1991)

« Vatican (1990-1991) La crise, puis la guerre du Golfe de 1990-1991 auront donné au pape l'occasion de se démarquer des dirigeants occidentaux.

A de multiples reprises, rejetant l'option militaire, il a en effet lancé des appels à une solution négociée.

Il a par la suite réuni un synode extraordinaire d'évêques (4-5 mars 1991), auquel ont participé les sept patriarches des Églises du Proche-Orient, et il a appelé à maintenir le dialogue avec l'islam. Trois mois plus tard (1er au 9 juin), Jean-Paul II s'est rendu en Pologne, sa terre natale, où il a été accueilli par le nouveau chef de l'État, Lech Walesa. Symbole on ne peut plus fort du bouleversement opéré dans ce pays en dix ans.

De là, le pape a encore une fois proclamé son souci d'une "nouvelle évangélisation" de l'Europe, une thématique qui lui est chère. Intervenant dans le débat polonais portant sur la liberté de l'avortement, il s'est hasardé à évoquer dans un même discours la responsabilité - qu'il considère criminelle - d'interrompre des grossesses et le crime contre l'humanité qu'a représenté l'Holocauste.

Toujours dans le registre rigoriste, en septembre 1990, lors d'une tournée en Afrique, il avait vivement condamné - une nouvelle fois - les méthodes "non naturelles" de contrôle des naissances. Autre face, en revanche, des conceptions romaines de l'avenir du monde, la publication, le 1er mai 1991, de l'encyclique Centesimus annus, un siècle après l'encyclique historique Rerum novarum, a relancé la réflexion de l'Église sur la place de l'homme dans les mutations économiques actuelles et précisé sa doctrine sociale.

La nouvelle encyclique met en garde contre les illusions que peuvent faire naître l'effondrement du communisme et le triomphe du marché.

Ceux-ci y sont critiqués pour n'être pas capables d'apporter par leur seule logique un développement harmonieux pour tous.. »