Uruguay (1999-2000): Nouveau style présidentiel
Publié le 30/09/2020
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Uruguay (1999-2000): Nouveau style présidentiel
Le 14 mai 2000 se sont tenues dans tout le pays les élections municipales,
achevant le processus de réforme électorale entamé en avril 1999 avec les
primaires pour la présidentielle.
En octobre 1999 a eu lieu le premier tour de
ce scrutin, couplé avec des élections législatives.
Le candidat de la gauche
(Front élargi), Tabaré Vásquez, en est sorti vainqueur, mais le second tour, qui
s'est tenu en novembre, a été remporté par le candidat du Parti colorado Jorge
Batlle.
Ce second tour a vu s'affronter la gauche, d'une part, et les deux
partis traditionnels (colorados et blancos du Parti national), d'autre part :
ceux-ci avaient en effet conclu une alliance autour du candidat libéral J.
Batlle.
Le nouveau président, qui est entré en fonction dans un contexte
économique difficile, a adopté une attitude très différente de celle de son
prédécesseur, Julio María Sanguinetti (également du Parti colorado), dans le
domaine particulièrement sensible des droits de l'homme.
J.
M.
Sanguinetti avait affirmé de manière très emphatique que la question des
disparus de la dictature militaire (1973-1985) était close.
Le nouveau président
a pris le contre-pied, se prévalant rapidement de succès retentissants, comme la
découverte en vie de la petite-fille du poète argentin Juan Gelman, séquestrée
puis donnée en adoption plus de vingt ans plus tôt par les militaires qui
avaient tué sa mère.
La cordialité et le dialogue instaurés par J.
Batlle dans
les rapports avec l'opposition de gauche ont fortement contrasté avec les
relations désastreuses qu'entretenait avec elle J.
M.
Sanguinetti.
Les élections
municipales de mai 2000 ont mis en évidence la consolidation du Front élargi à
Montevideo, où il a obtenu 57 % des suffrages.
En revanche, le Parti national a
remporté la mise dans l'intérieur du pays.
Le Parti colorado, quant à lui, a vu
se réduire légèrement son électorat, mais a pu conserver Canelones, deuxième
enjeu plus important après Montevideo.
Le talon d'Achille du nouveau gouvernement était à l'évidence l'économie.
En
janvier 1999, la dévaluation de la monnaie subie par le Brésil, son puissant
voisin, a engendré une réduction drastique des importations en provenance de
l'Uruguay.
De manière générale, la baisse des prix mondiaux des principaux
produits d'exportation uruguayens (viande, laine, riz) a porté préjudice aux
producteurs du secteur primaire.
Puis les choses ont empiré avec une très
importante sécheresse qui a duré jusqu'en avril 2000, suivie du fléau "inverse"
des inondations.
Dans ce contexte, la lutte pour la redistribution du revenu
s'est accentuée, provoquant des contestations sociales, dont la principale a été
une grève générale le 8 juin 2000.
L'économie est entrée en récession (- 2,5 % en 1999).
Le taux de chômage s'est
stabilisé autour de 11 %, au cours des cinq dernières années (11,3 % en 1999),
mais la structure de l'emploi s'est transformée, avec l'augmentation des emplois
précaires et la diminution des emplois qualifiés..
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