Une société est-elle d'autant plus juste que l'ordre y règne?
Publié le 15/11/2021
Extrait du document
«
Une société est-elle d’autant plus juste que l’ordre y
règne ?
Le sujet proposé nécessite que l’on s’interroge principalement sur les
notions « d’ordre » et de « justice » et leur façon de s’articuler au sein
d’une société.
L’ordre désigne à la fois l’agencement d’un ensemble d’éléments divers
et le principe d’unité de cet ensemble.
Il est donc ce par quoi une réalité
échappe à l’arbitraire et au chaos en prenant une forme déterminée.
Il est
indissociable de la loi et implique également une forme de hiérarchie
comme le sous-entend le verbe « régner » dans ce sujet.
Il a pour
contraire le désordre, qui un déséquilibre souvent perçu presque comme
une forme de maladie.
La société peut être définie comme un ensemble d’êtres humains,
regroupés autour d’un ensemble de valeurs, d’institutions et de règles
écrites ou conventionnelles.
Le terme « juste » quand à lui renvoie à ce qui est conforme aux lois et
institutions mais également à un sentiment fondé et légitime.
Si l’on articule ces éléments que nous venons de définir, on comprend (si
on aborde les choses de façon simple) que l'ordre est ce qui permet de ne
pas vivre dans une société injuste où règne la loi du plus fort.
Il apparaît
en effet comme une solution, capable de garantir une société juste où
règne la paix.
L'ordre devrait donc, en principe, instaurer un état de droit
qui corrigerait ce que la nature aurait pu mettre d'inégalité et d'insécurité
entre les hommes.
Cependant, on peut remarquer que l'ordre, qui
d’ordinaire chargé de faire régner la justice, se veut parfois lui-même à
l'origine d'injustice.
En effet, dans certains cas, comme dans les
dictatures par exemple, l’ordre se met au service de l’oppression et de la
contrainte et dès lors va à l’encontre de l’idée même du « juste » et de la
paix.
Ainsi, un problème se pose : l’ordre qui apparaissait dans un premier
temps comme une solution capable de garantir la justice au sein d’une
société devient dans certains cas la source même d’injustices lorsqu’il est
imposé par l’extérieur et qu’il ne correspond pas à une nécessité interne.
PB/ Comment comprendre que l’ordre puisse apparaître comme un
agencement capable de garantir une société plus juste alors qu’il tend lui-
même dans ses dérives à être la source de profondes injustices ?
I/ Une société est d’autant plus juste que l’ordre y règne.
A/ Toute situation de désordre est le terreau d’injustice : l’ordre apparaît
comme une solution.
(Hobbes)
Hobbes exprime dans le Léviathan que l'état de nature désigne un état
fictif de l'humanité qui correspondrait à une situation antérieure à la.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Les utopies sont déprimantes parce qu'elle ne laissent place au hasard, à la différence, aux divers... Tout y a été mis en ordre et l'ordre règne », disait Georges Perec. Il rejoint René Char qui s'interrogeait : « Comment peut-on vivre sans inconnu devant soi ? » Vous vous interrogerez à partir de ces propos, dans un développement argumenté, sur la portée de l'utopie ?
- Un critique contemporain affirme : La comédie vit des changements de rythme, du hasard, et de l'invention dramaturgique et scénique. Cela ne signifie pas toutefois que la comédie bafoue toujours l'ordre et les valeurs de la société où elle opère. Analysez et commentez ces propos en vous appuyant sur Casina ou les tireurs de sort de Plaute, Les Fourberies de Scapin de Molière, et Arlequin serviteur de deux maîtres de Goldoni. ?
- Évoquant l'expérience de la lecture d'une oeuvre littéraire, le critique contemporain Jean Rousset écrit : « L'expérience première demeure celle de nouveau monde et de l'écart ; qu'elle soit récente ou classique, l'oeuvre impose l'avènement d'un ordre en rupture avec l'état existant, l'affirmation d'un règne qui obéit à ses lois et à sa logique propre ». Vous commenterez et discuterez cette affirmation.
- La société domestique comme la société religieuse est un puissant préservatif contre le suicide - Durkheim
- La crise économique, un tremplin pour repenser la société