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Une histoire intéressante suffit-elle à faire un bon roman ?

Publié le 09/12/2021

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Oui, je sais bien; ça a l'air stupide ce que je dis là. Mettons si vous préférez qu'il n'y aura pas un sujet... "Une tranche de vie", disait l'école naturaliste. Le grand défaut de cette école, c'est de couper sa tranche toujours dans le même sens; dans le sens du temps, en longueur. Pourquoi pas en largeur ? ou en profondeur? Pour moi, je voudrais ne pas couper du tout. Comprenez-moi : je voudrais tout y faire entrer, dans ce roman. » Certains romans contemporains, les best-sellers, font de très mauvais films, l'histoire réécrite dans le scénario n'est donc pas un critère pour juger de la qualité littéraire d'un roman. De la même manière, le Da Vinci code est  une histoire intéressante mais un mauvais roman au regard de critères littéraires.

« Les théories sur le roman sont récentes dans l'histoire littéraire : le roman souffre depuis l'antiquité d'une mauvaise réputation, legenre bas, opposé à la poésie, le genre noble.

En effet, qu'il s'agisse d'un poème ou d'une pièce de théâtre, les théories et lesclassifications ont évolué selon les siècles et les mouvements qui ont traversé l'histoire littéraire.

Pour autant, doit-on considérer queseule l'histoire, la trame narrative suffit-elle à faire un bon roman ?Dans un premier temps, nous constaterons que les théories du roman sont récentes sur l'échelle de l'histoire littéraire.

Ensuite, nousdemanderons sur quels critères une histoire est intéressante et enfin, nous envisagerons d'autres critères pour juger de la qualitélittéraire d'un roman.

I Une évaluation théorique du genre récente : La structure du roman, le dialogisme et la polyphonie ont été étudiées pour la première fois par le théoricien Bakhtine dans lesannées 1960.

De même, l'écrivain Kundera dans L'art du roman , en 1986 se penche sur les problématiques liées au genre, et notamment sur l'absence de critère cohérent qui font qu'un roman est bon ou mauvais.

Flaubert est l'un des premiers écrivains à avouer, lors de la parution de Mme Bovary, s'être servie d'une histoire banale pours'intéresser essentiellement au style romanesque, et à ses spécificités.

Ainsi, il sera l'un des premiers à avoir écrit son roman enempruntant le style indirect libre, faisant ainsi se joindre plusieurs voix à celle du narrateur.Le roman était, avant le 19è siècle, un divertissement.

En cela, il se contentait de faire sourire les femmes, principalesintéressées par ce genre.

Par ailleurs, le roman était bon s'il était écrit dans le but d'éduquer les jeunes gens de bonnes famille,c'est ce que l'on nomme romans didactiques : les romans de Chrétien de Troyes, les pastorales du 17siècle, les contesphilosophiques du 18 ème.

En revanche, les romanciers du 19 ème siècle, depuis les réalistes jusqu'au décadent, ont inscrit dans leur roman des générations d'histoire vécue. II Quels sont les critères pour juger une bonne histoire ? Si on juge qu'une histoire est bonne parce qu'elle est en accord avec la réalité d'un point de vue temporel et spatial, alors unetragédie du 17 ème est aussi un bon roman.

L'intrigue, le récit le déroulement des actions et les péripéties sont aussi des critères du genre dramatique.

Camus a dit « Si tu veux devenir philosophe, devient romancier ».

Pour cet auteur le roman était un lieude réflexions, les personnages et l'intrigue étaient prétexte au message de l'auteur (et selon certains critères, l'absurde de Camusest tragique, au sens classique du terme : fatalité liée au personnage, incapacité de pouvoir régler le conflit intérieur par lelangage).Exemple : Gide, dans Les faux monnayeurs » s'interroge sur l'intêret d'un tel critière : « Mon roman n'a pas de sujet.

Oui, je sais bien; ça a l'air stupide ce que je dis là.

Mettons si vous préférez qu'il n'y aura pas unsujet...

"Une tranche de vie", disait l'école naturaliste.

Le grand défaut de cette école, c'est de couper sa tranche toujours dans lemême sens; dans le sens du temps, en longueur.

Pourquoi pas en largeur ? ou en profondeur? Pour moi, je voudrais ne pas couperdu tout.

Comprenez-moi : je voudrais tout y faire entrer, dans ce roman .

» Certains romans contemporains, les best-sellers, font de très mauvais films, l'histoire réécrite dans le scénario n'est donc pas uncritère pour juger de la qualité littéraire d'un roman.

De la même manière, le Da Vinci code est une histoire intéressante mais un mauvais roman au regard de critères littéraires. D'autres critères pour évaluer l'intérêt d'un bon roman : Les formalistes russes, dont Bakhtine faisait parti, permettent aujourd'hui d'envisager le roman portant en lui plusieurs voix, etnon plus uniquement celle du narrateur.

Les écrivains français qui participèrent à la théorie du nouveau roman contournèrent l'intérêt porté sur le destin, ou sur l'identité du personnage principal.

En effet, le roman est devenu « une expérience ».

L'approche psychologique du roman, étudiée audébut du 20 ème siècle permet encore à de nombreux critiques d'explorer l'œuvre de Proust par exemple.

(voir aussi l'approche marxiste).Le roman peut aussi être poétique, (voir prose poétique), et son esthétique pourra être lyrique tout autant qu'un recueil depoèmes, la façon de raconter une histoire est donc tout aussi intéressante que l'histoire elle-même. Bien qu'antique, le roman est un genre littéraire qui, depuis le 19 ème siècle, a subi des métamorphoses tant dans sa conception que dans sa fonction.

Il est aujourd'hui le genre le plus lu et apprécié des lecteurs, au dépend de la poésie.. »

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