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Un sonnet « précieux ». Le Sonnet de Trissotin. Les Femmes Savantes - Molière

Publié le 15/05/2020

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« Un sonnet « précieux ».

Le Sonnet de Trissotin.

Les Femmes Savantes - Molière Dans les Femmes Savantes (1672), Molière ridiculise un sonnet de Cotin qui avait été publié pour la première fois en1659, l'année même où furent jouées les Précieuses Ridicules : Sonnet. A Mlle de Longueville, à présent duchesse de Nemours, sur sa fièvre quarte. Votre prudence est endormieDe traiter magnifiquementEt de loger superbementVotre plus cruelle ennemie.Faites-la sortir, quoi qu'or die,De votre riche appartement,Où cette ingrate insolemmentAttaque votre belle vie.Quoi, sans respecter votre rang,Elle se prend à votre sang,Et jour et nuit vous fait outrage !Si vous la conduisez aux bains,Sans la marchander davantage,Noyez-la de vos propres mains ! Par une étude détaillée de ce sonnet (insignifiance du sujet, manière de le mettre en valeur, expressionsrecherchées, pointes, etc...), définissez ce qu'on a appelé la poésie précieuse.

Dites les principales raisons queMolière et Boileau eurent d'attaquer la société précieuse et ses poètes. Conseils pratiques.

— Matière très détaillée.

Suivez le plan qu'elle vous conseille, ou qu'elle vous impose: mais il y aun : etc...

qui vous laisse quelque initiative et quelque liberté.

Il y a surtout l'indication du dessein général de votretravail ; il a pour but de définir ce qu'on appelle « la poésie précieuse ».Et alors vous serez bien obligés de vous demander si Molière et Boileau n'avaient pas sous les yeux des textesbeaucoup plus affectés et beaucoup plus ridicules.

Vous en connaissez, sans aucun doute.

Donc il se pourrait que lechoix que Molière a fait de ce sonnet sur la fièvre ne fût pas dû simplement à des raisons littéraires.

Ou encore il sepourrait que Trissotin fût plus ridicule que Cotin lui-même, soit par l'importance qu'il apporte à ce badinage, présentécomme un chef-d'œuvre, soit par les commentaires qu'il provoque dans le salon de Philaminte et qu'il savoure avectant de béate suffisance.En d'autres termes, placez le sonnet, non dans le recueil de Cotin que vous n'avez pas étudié, mais dans la pièce deMolière où vous l'avez rencontré.

Une fois de plus nous redisons que le travail de localisation est loin d'être inutile.Ne négligez pas le titre: « Ses titres ont toujours quelque chose de rare » dit Philaminte à propos de son poètefavori.

S'il n'est pas « rare », le titre du sonnet est digne d'être remarqué : A Mlle de Longueville...

diable! C'est unbien beau nom ! Molière et Boileau feront bien d'accourir, le mal est grand puisqu'il gagne jusqu'aux plus hautesfamilles...

Sur sa fièvre quarte...

Voilà le « sujet ».

Il est « insignifiant ».

C'est vrai.

Mais n'est-ce pas une raison deplus pour qu'il soit bien accueilli dans un salon et adopté volontiers par un poète mondain?Ce sujet insignifiant, le poète précieux le met en valeur par un ingénieux procédé: il personnifie la fièvre quarte.

Leprocédé n'est pas grotesque, en soi.

Cherchez donc ce qui, en cette circonstance, le rend si complètement ridicule,et, puisque cette personnification de la fièvre entraîne l'image de l' « appartement », demandez-vous ce que vautcette métaphore, môme en faisant effort pour accepter le badinage de Trissotin.Et surtout suivez-le à l'œuvre.

Cela est asse? facile, puisque tout le travail consiste à développer cette « figure ».Cherchez comment le canevas est dessiné (c'est-à-dire comment le plan est tracé par Trissotin), puis examinez labroderie elle-même.

Il serait injuste de tout critiquer, de tout railler, de tout condamner.

Trissotin n'est pas ungrossier personnage, qui ignore l'art de mettre un mot à sa place ou de manier le petit vers avec facilité.

Son sonnetne vaut rien, c'est entendu ; mais il faut bien voir pourquoi il ne vaut rien, et aussi se demander si, une fois ce sujetadopté, une fois ce procédé de développement arrêté, il pouvait valoir davantage.

C'est peut-être encore moinsdans l'exécution que dans l'invention que ce sonnet précieux est franchement détestable.

Vous le sentirez mieux sivous regardez, pour ainsi dire, Trissotin quand il écrit, et ce sera d'ailleurs un moyen de rendre votre devoir vivantet intéressant.Vous conclurez comme je l'ai dit plus haut.

Que Molière ait fait le procès de Cotin autant que celui de la poésieprécieuse, cela est clair.

Mais n'exagérons rien : il a fait aussi le procès de la poésie et de la société précieuses;détaché des Femmes Savantes, le sonnet sur la fièvre quarte ne semblerait mériter ni cet excès d'honneur ni cetteindignité; entendu par les contemporains et par nous- mêmes dans le salon de Philaminte, il offrait à Molièrel'occasion de rappeler au public les leçons que lui avaient données les Précieuses Ridicules et les Satires deBoileau.... »

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