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Un critique contemporain écrit : « Les Confessions n'ont pas seu-lement pour fonction d'être une justification et un témoignage : pour un Rousseau meurtri, elles sont [...] une consolation, une chanson qui berce la misère humaine».Vous direz dans quelle mesure cette phrase peut servir de définition aux quatre premiers livres des Confessions.

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Un critique contemporain écrit : « Les Confessions n'ont pas seu-lement pour fonction d'être une justification et un témoignage : pour un Rousseau meurtri, elles sont [...] une consolation, une chanson qui berce la misère humaine».Vous direz dans quelle mesure cette phrase peut servir de définition aux quatre premiers livres des Confessions. Ce document contient 1706 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« [Introduction] Rousseau annonce dès la première page des Confessions son objectif : il souhaite donner de lui-même une image la plus exacte qui soit, se représenter tel qu'il est, sans tricher, sans mentir, sans rien dissimuler de sa personne ou de sa vie.

Cette oeuvre se définit donc d'emblée comme autobiographique.

De plus, l'auteur affirme sa différence, sasingularité : «Je ne suis fait comme aucun [des hommes] que j'ai vus; j'ose croire n'être fait comme aucun de ceuxqui existent.» Mais n'acquiert-elle pas, malgré lui, une autre dimension ? Un critique contemporain soulève en effet le problème : mettant l'accent sur le fait que Rousseau est un homme «meurtri », il voit dans ce texte un miroir de la « misère humaine» qui, par là même, la soulage, en est une « consolation ». En effet, si, dans un premier temps, les Confessions s'imposent de façon explicite comme une oeuvre autobiographique, nous verrons qu'elles prennent une autre dimension, et que chacun peut se retrouver dans lerécit, si détaillé, de cette vie.

Ce texte devient alors une oeuvre miroir reflétant chacun de nous, dévoilant lasociété et ses misères.

Enfin, il se veut un soulagement et une consolation, pour l'auteur, le lecteur. [Les Confessions : une oeuvre autobiographique] Les Confessions sont d'emblée présentées par l'auteur comme une oeuvre autobiographique : Rousseau veut en effet se dépeindre et tracer les grandes lignes de sa vie.

De plus, ce texte présente toutes les caractéristiques del'écriture autobiographique quant à l'énonciation.

Sa thématique développe le récit d'une vie malheureuse. « Voici le seul portrait d'homme, peint exactement d'après nature et dans toute sa vérité qui existe », écritRousseau en préambule aux Confessions, et il reformule ce projet dès les premières lignes de l'oeuvre : «Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de sa nature; et cet homme ce sera moi ».

C'est donc delui et lui seul que l'auteur va parler, nous avons déjà évoqué cet élément en introduction.

Ainsi, le projet del'écrivain est de composer une autobiographie.

De fait, le texte présente les caractéristiques de ce genre littéraire,en ce qui concerne les modalités de l'énonciation. En effet, ce type de texte se définit, ainsi que l'expose Philippe Lejeune, premier théoricien du genre, dans Le Pacte autobiographique, par une équivalence entre l'auteur, le narrateur, et le personnage.

Or ce récit est formulé à la première personne; le héros raconte donc sa propre histoire.

De plus, nous apprenons qu'il se prénomme Jean-Jacques: « Jean-Jacques, parlons de ta mère », lui demandait parfois son père.

Son père, nommé Isaac Rousseau,comme nous le précise le narrateur : «Je suis né à Genève en 1712, d'Isaac Rousseau.

» Les noms, lieux et datesconcordent : les Confessions répondent bien à la définition de l'oeuvre autobiographique. Enfin, l'auteur évoque les moindres détails de sa vie, de ceux qui l'ont marqué à ceux qui paraissent au lecteur lesplus insignifiants.

Il s'en excuse d'ailleurs, car ces « menus détails [...] qui n'ont rien d'intéressant à ses yeux » sontcependant nécessaires au lecteur pour bien comprendre le personnage complexe qu'est Rousseau.

Ainsi, son amourpour la lecture est la cause de son goût pour la solitude : « cet amour des objets imaginaires et cette facilité dem'en occuper achevèrent de me dégoûter de tout ce qui m'entourait, et déterminèrent ce goût pour la solitude qui m'est toujours resté depuis cetemps-là ».

La lecture lui permettait de s'évader, d'échapper à sa condition, de se passionner pour d'autrespersonnages, et de se créer mille et une vies imaginaires.

Peut-être est-ce d'ailleurs cette évasion qu'il procure lui-même à ses semblables, sans en avoir eu cependant l'intention, car il présente cette oeuvre comme le témoignageexclusif de ce qu'il fut, dans le but d'être compris par autrui.

Nombre d'individus se reconnaîtront cependant sansdoute dans cet être et ses souffrances, ses contradictions, même s'il affiche l'espérance de « n'être fait commeaucun de ceux qui existent.

». [Une oeuvre miroir] Nombre de lecteurs se sentiront en effet concernés par les Confessions, et se retrouveront dans l'un des nombreux détails évoqués par l'auteur.

En effet, si l'on considère les quatre premiers livres, on constate que Rousseau y retrace les dix-neuf premières années de sa vie, et ce cheminement prend alors valeur de parcours initiatique.

Enfin,il pousse tant ses mésaventures à l'extrême qu'on pourrait y voir une figure emblématique de la misère humaine. Les détails abondent, nous l'avons vu, dans le récit de sa vie, même ceux qui sont les plus infimes.

C'est sans doutela raison pour laquelle chacun peut se sentir concerné à un moment ou à un autre, en donnant, par exemple, commeRousseau, une image faussée par une grande timidité.

Celui-ci est en effet considéré par M.

d'Aubonne, parent deMme de Warens, comme « un garçon de peu d'esprit, sans idées, presque sans acquis, très borné en un mot à touségards [...] ».

De même, il relate à plusieurs reprises ses déboires sentimentaux, qui pour lui sont source de bonheur: « j'ai peut-être eu plus de plaisir dans mes amours, en finissant par cette main baisée, que vous n'en aurez jamaisdans les vôtres, en commençant tout au moins par là ».

Il prend ici à témoin le lecteur, qui se met forcément ensituation de comparaison avec lui. De fait, l'évocation de ses vingt premières années prend valeur de parcours initiatique.

Sa naissance même fut uneépreuve : «Je naquis infirme et malade; je coûtai la vie à ma mère et ma naissance fut le premier de mes malheurs.,,Le ton est donné d'emblée, et le reste du parcours sera à l'image de cette entrée dans la vie.

Le malheur poussé à. »

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