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Ubu Roi , Acte 5 Scène 1 : Le Monologue De La Mère Ubu

Publié le 17/05/2020

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« Alfred Jarry, poète, romancier et dramaturge français, écrivit alors qu'il n'avait seulement que quinze ans une des pièces de théâtre les plus célèbre du répertoire français.

En 1888, Jarry rédigea cette pièce inspirée de son professeur de physique en première, monsieur Hébert qui incarnait à ses yeux « tout le grotesque qui est au monde ».

En effet, dans la scène première de l’acte cinq nous retrouvons toute l’absurdité de la pièce qui caractérise le théâtre de Jarry.

Ainsi, à la suite d’une bataille perdue en Ukraine par le Père Ubu à la tête de l’armée polonaise contre l’armée russe du czar Alexis, celui-ci vient à se retrouver dans une caverne en Lithuanie accompagné par deux de ses partisans Cotice et Pile.

Mais ceux-ci décident de s’enfuir alors que le Père Ubu s’est endormi.

De l’autre coté, la Mère Ubu s’est aussi fait chasser de Varsovie par Bougrelas, fils du roi Venceslas tué par Ubu et voulant reprendre le pouvoir. Mère Ubu se retrouve donc dans la même caverne que celle du père Ubu mais aucun d’eux ne connaissent la présence de l’autre.

Ici mère Ubu nous raconte dans une des scènes cruciales de la tragédie classique, celle où le héros se livre au spectateur grâce à un monologue tragique qui sonne en quelque sorte comme le dénouement de la pièce, son parcours pour arriver jusqu’ici.

Nous pouvons donc nous demander comment Jarry parvient-il à rester fidèle à lui -même dans une scène comme celle-ci.

Pour répondre à cette question nous étudierons dans un premier temps ce monologue tragique parodié par Jarry.

Puis nous nous intéresserons tout particulièrement au caractère de la Mère Ubu. Tout d’abord nous allons voir que cette scène garde quelques aspects du monologue tragique.

En effet, la situation spatio-temporelle est typique d’une tragédie dans le sens où elle s’ancre dans la "nuit", dans "l'obscurité (…) complète" comme le précise les didascalies.

De ce fait Mère Ubu se croit seule et s'adresse à elle-même comme on le voit à la ligne 1 : "je suis seule ici (…) " ou bien encore par l'utilisation intempestive du "je " tout au long de la scène.

De même ce monologue est de type narratif – ceci en raison du présent de narration tel que " je vais à la crypte m'enrichir" (l4) ou encore" je passe le fleuve à la nage" (l13) - comme de nombreux autres tel que celui de Titus dans Bérénice, tragédie de Racine.

Aussi, on retrouve plusieurs champs lexicaux typiques d'une tragédie dont ceux de la course avec : " fuite", " poursuivie" (l11) , "course" (l2 et l17); de la torture avec : "lapidée", "enragés" (l5), "fureur" ( l12 et l16) et "acharnée" ( l16); et l'opposition entre celui de la mort -"mourir" ( l11), " périt", "étouffée" (l15) ou bien encore " morte" (l20) - et celui de l'amour avec " amoureux"(l6), "se pâmait d'aise"(l7) et " tendresse" (l8).

Autre caractéristique du monologue, le rythme saccadé qui est ici respecté.

Dans son texte, Mère Ubu alterne phrases simples et phrases complexes avec une ponctuation importante et des mots de liaisons tels que la conjonction de coordination " et" (l7, et 16).

L'aspect originel de cette scène de monologue tragique est renforcé par les nombreuses exclamations qu'utilise Mère Ubu comme à la ligne 2: " (…) traverser toute la Pologne en quatre jours !". Mais cette scène est avant tout une parodie de monologue tragique.

Ainsi, nous pouvons remarquer que certains éléments principaux du monologue ne se trouvent dans celui-ci.

Il n'y a donc aucune phrase interrogative ce qui prouve donc que le personnage n'est ni dans un état d'incertitude ni de bouleversement.

De plus, le registre comique est très présent dans une scène de la sorte.

C'est pourquoi on remarque ligne 22 et 23 un parallélisme avec : " Lui en ai-je (…) ".

Le comique de mot est lui aussi très présent dans cette scène comme le prouve la formulation archaïque " ne pâmait d'aise" (l7) ou bien les termes grotesques tels que " bourrique" (l4) et " polichinelle"(l21) et encore les multiples répétitions – comme " pauvre " (l9 et 24) ou le verbe perdre employé ligne 6 et ligne 16 - employés par Mère Ubu qui ne devraient pas figurer dans un monologue tragique.

Le double décalage présenté à la ligne 9 avec " en me voyant" associé à " en ne me voyant pas" puis " coupé en deux" précédant "coupé en quatre", ajouté à cela une incohérence, ligne 25, lorsque Mère Ubu se met soudainement à parler du "cheval à finances" (l23) , et on obtient un. »

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