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TURGOT, Anne Robert Jacques, baron de l'Aulne (10 mai 1727-20 mars 1781)

Publié le 23/05/2020

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Economiste et homme politique français né et mort à Paris (1721-1781). Sa famille l’avait destiné à la religion mais il préféra la magistrature. Il fréquenta les milieux littéraires et philosophiques. Collaborateur à l’Encyclopédie, il s’attaqua au fanatisme religieux (Lettre sur la tolérance, 1754). Intendant de la généralité de Limoges (1761-1774), il y obtint de si bons résultats qu’on le nomma contrôleur général des Finances (1774). Il fut, avant Adam Smith, le principal fondateur de l’économie politique. Le plan qu’il conçut se résume dans les quelques mots qu’il adressa à Louis XV : « Point de banqueroute, point d’augmentation d’impôts, point d’emprunt. » Ayant établi la libre circulation des grains, il se heurta à la colère du peuple, les récoltes s’étant révélées mauvaises (guerre des farines). Il soumit alors au Conseil des édits visant à supprimer d’une part, la corvée, et d’autre part les jurandes et maîtrises, établissant ainsi la liberté du travail. Les édits furent ratifiés mais non appliqués car les classes privilégiées (clergé, noblesse et corporations) se dressèrent contre lui. Le roi n’eut pas la fermeté de le soutenir et il dut démissionner en 1776.

 

« TURGOT, Anne Robert Jacques, baron de l’Aulne (10 mai 1727-20 mars 1781) Economiste, homme politique La théorie économique est la passion du jeune juriste qu’est Turgot, lorsqu’il est conseiller au parlement de Paris, en 1752, et maître des requêtes, l’année suivante.

Il collabore à l’Encyclopédie pour les sujets les plus divers, par exemple, dans l’ordre alphabétique des articles : Etymologie, Existence, Foires… En 1761, nommé intendant de Limoges, poste qu’il occupe treize années, il met en œ uvre sa certitude à propos de la liberté d’entreprise.

S’il se soucie des progrès de la région dont il a la charge, il se préoccupe aussi de sa réputation, et publie en 1766 des Réflexions sur la formation et la distribution des richesses et en 1770 des Lettres sur la liberté du commerce des grains , qui doivent beaucoup aux physiocrates .

Les philosophes l’accueillent comme un tenant de leurs idées lorsqu’il devient secrétaire d’Etat à la marine et contrôleur général des Finances le 24 août 1774.

Dès le mois suivant, il rétablit la liberté du commerce des blés dans tout le royaume, en permet l’exportation, abaisse les droits de péage.

Mais les spéculateurs, parce que la récolte de 1774 est mauvaise, provoquent la révolte populaire.

Turgot réprime, au printemps de 1775, la “ guerre des farines ” et, dès 1776, il met en branle un nouveau train de réformes.

La corvée royale est remplacée par un impôt que doivent acquitter tous les propriétaires fonciers.

Les maîtrises sont abolies.

Il souhaite encore que les paysans puissent racheter les droits seigneuriaux.

Ces réformes frappent de plein fouet les intérêts et les privilèges.

Le roi cesse de soutenir Turgot, qui doit démissionner le 12 mai 1776 .Louis XVI note en marge d’un mémoire de son ministre : “ Voilà le grand grief de monsieur Turgot.

Il faut, aux amateurs de nouveauté, une France plus qu’anglaise ! ” Quant à Turgot, il écrit au roi : “ N’oubliez jamais que c’est la faiblesse qui a mis la tête de Charles Ier sur un billot… ” Turgot, qui se retire, décline l’offre de pension que lui fait le roi.. »

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