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Tunisie (1991-1992)

Publié le 27/09/2020

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« Tunisie (1991-1992) La Tunisie apparaissait, à la mi-1992, traversée par bien des contradictions.

Si l'heure n'était plus aux frayeurs de 1991, tous les facteurs de tension n'avaient pas pour autant disparu.

Les perspectives économiques en 1991-1992 ont semblé prometteuses.

La récolte d'olives n'a jamais été aussi abondante de mémoire d'homme et a hissé la production d'huile à 250 000 tonnes; la production céréalière semblait pouvoir à nouveau atteindre en 1992 le record de 20 millions de quintaux de 1991.

La saison touristique a par ailleurs fort bien commencé, et les responsables du secteur ont misé sur un remplissage maximum des hôtels jusqu'à l'automne 1992, à condition que la situation dans la région reste calme, en dépit des inconnues libyenne et algérienne. C'est dans ce contexte qu'a été présenté en avril 1992 le VIIIe plan de développement qui fixe des objectifs ambitieux pour la période 1992-1996: une croissance de 6% par an, un taux d'inflation annuel ne dépassant pas 5% et la création de 320 000 emplois en cinq ans pour freiner l'inquiétante progression du chômage.

Les investissements devraient par ailleurs augmenter de près de 10% par an à prix constants de 1990, et l'on prévoit une réduction graduelle du déficit budgétaire et de l'endettement extérieur pour les situer respectivement à 1,2% et 42,5% du PNB en 1996.

Si ce n'est pas l'euphorie, les autorités tenant à faire preuve de retenue pour ne pas susciter trop d'espoirs, il est certain que l'optimisme est resté de rigueur et que les augmentations salariales décidées en mai 1992 ont contribué à détendre l'atmosphère. Sur le plan politique, le pouvoir a également eu lieu d'être satisfait.

Après plus d'un an d'énergique répression, le mouvement islamiste Ennadha a semblé décapité, et la stratégie de la main de fer adoptée par le ministère de l'Intérieur n'a pas soulevé de réprobation massive dans la population ni dans les rangs des formations politiques légales qui n'ont, pour la plupart, protesté que mollement devant les nombreuses exactions dont s'est rendue coupable la police et qui ont entraîné la mort de plusieurs militants islamistes.

La reprise en main opérée en Algérie à partir de janvier 1992 a en outre ravi les autorités tunisiennes qui demandaient depuis longtemps une harmonisation des politiques maghrébines en matière de lutte contre l'islamisme. D'aucuns ont d'autant moins compris, dans ce contexte, la frilosité du pouvoir en matière de démocratisation et sa crispation de plus en plus vive devant toutes les tentatives d'élargir les espaces d'autonomie de la société civile qui sont, malgré les multiples promesses effectuées depuis 1987, demeurés fort étroits.

La police, omniprésente, a obtenu des prérogatives accrues depuis le début de la répression du mouvement islamiste, au début de 1991, et la volonté du pouvoir d'interdire toute possibilité d'expression indépendante de lui a été manifeste.

La presse est demeurée soumise à un contrôle très strict et la nouvelle loi sur les associations, votée en avril 1992 à l'unanimité d'une chambre monocolore, a revêtu tous les traits d'un texte liberticide essentiellement dirigé contre la Ligue des droits de l'homme, d'ailleurs dissoute en juin 1992.

La promulgation en force de cette loi a toutefois provoqué des remous jusqu'au sein du pouvoir dont les éléments libéraux se sont alarmés de ce qui a ressemblé à une dérive autoritaire. Celle-ci s'accentuera-t-elle? La Tunisie serait alors plus que jamais plongée. »

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