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Ts'eu-hi

Publié le 16/05/2020

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« Ts'eu-hi Plus connue du public occidental sous son titre d'impératrice Ts'eu-hi ou Cixi, Hiao-k'in, l'épouse "secondaire" de l'empereur Hien-fong(1831-1861), demeure l'un des personnages les plus controversés et les plus fascinants de la fin de la dynastie mandchoue des Qing.Conformément à une tradition historiographique bien établie qui veut que l'exercice du pouvoir par une femme constitue l'une des pirescatastrophes pouvant s'abattre sur l'empire chinois, l'implacable douairière qui parvint à tenir pendant quarante-sept années les rênes dupouvoir est généralement peinte aussi bien par les Chinois que par les Occidentaux sous les couleurs les plus noires.

Son souvenirdemeure, en effet, attaché à celui d'une des périodes les plus sombres de l'histoire moderne chinoise et il est tentant d'en faire laresponsable unique des maux qui ont accablé ses infortunés sujets pendant la seconde moitié du XIXe siècle. Ts'eu-hi naquit dans une famille de cette petite noblesse mandchoue que le régime essaie d'empêcher de déchoir.

Son père, petitfonctionnaire métropolitain, est promu, à l'occasion de l'entrée de la jeune fille alors âgée de seize ans dans le harem impérial, intendantprovincial.

Sa réussite sera de courte durée puisqu'il déserte son poste à la nouvelle de l'approche des rebelles Taiping.

Pendant cettepériode, la jeune femme, qui a su gagner les faveurs de l'empereur, accède, après plusieurs promotions, au titre convoité d'épouse desecond rang (Fei).

Mère en 1856, du seul enfant mâle né dans l'enceinte du Palais, et à ce titre héritier présomptif de l'Empire, elleacquiert sur l'esprit du souverain une influence de plus en plus grande.

Le pays vit alors des années tragiques.

Tandis que la plupart desprovinces méridionales sont tombées aux mains des rebelles Taiping, les régions demeurées loyales deviennent pratiquementindépendantes sous l'autorité de gouverneurs généraux qui nomment leurs fonctionnaires, lèvent des armées et n'hésitent pas à traiterdirectement avec les puissances étrangères.

Le renouvellement d'incidents entre la police côtière et des fraudeurs d'opium protégés par lepavillon britannique est à l'origine du conflit que les Chinois désignent sous le nom de "seconde guerre de l'opium".

En 1860, un corpsexpéditionnaire franco-britannique débarque dans la région de Tianjin et occupe Pékin, se livrant au pillage du célèbre Palais d'étéconstruit au XVIIIe siècle par les architectes jésuites de l'empereur K'ien-long.

L'empereur, qui doit abandonner précipitamment sacapitale pour trouver refuge avec la Cour dans sa résidence de chasse de Jehol, au sud de la Mandchourie, est contraint de signer avec lespuissances européennes l'humiliant traité de Pékin qui accorde aux étrangers des privilèges commerciaux et la liberté de se livrer à lapropagande missionnaire.

Le 21 août 1861, miné par ces épreuves, Hien-fong meurt à Jehol laissant pour héritier un enfant de cinq ans.Conformément aux dernières volontés de l'empereur, qui semble s'être écarté de la coutume mandchoue, le pouvoir devait être remisconjointement aux deux impératrices, Hiao-tchen, son épouse principale, et Ts'eu-hi, la mère du jeune souverain, assistées d'un conseilde régence composé de huit hauts dignitaires.

La collaboration entre les impératrices et ce conseil s'avéra tout de suite impossible.

Moinsd'un mois après la disparition de Hien-fong, la venue à Jehol de son frère cadet, le prince Yi-hoan, chargé de préparer le retour de la Courà Pékin, allait précipiter le moment de l'épreuve de force.

Fortes de l'appui des princes du sang et de l'armée, les impératrices destituentles régents dont l'un est décapité, deux contraints au suicide et les autres exilés sous divers prétextes.

Le pouvoir passait ainsientièrement entre les mains des impératrices et des deux princes du sang. Quelques années seulement suffirent à l'ambitieuse favorite de Hien-fong pour prendre le contrôle des affaires publiques.

Plus instruite etsurtout plus au fait de la politique, elle n'allait pas tarder à dominer la personnalité assez faible de Hiao-tchen.

Elle parvenait, en outre, àjouer de la rivalité qui opposait le prince Yi-hin, son principal soutien au moment du coup d'État de 1861, à son cadet Yi-hoan, lui-mêmemarié à une jeune soeur de Ts'eu-hi.

Le bilan de cette première régence apparaît néanmoins positif dans la mesure où l'impératricedouairière, qui accorde alors sa pleine confiance à l'équipe victorieuse de la révolte des Taiping, peut porter à son crédit le rétablissementde la paix intérieure et les débuts de la modernisation.

C'est dans ses relations avec son fils, l'empereur T'ong-tche, que se manifestèrentpour la première fois les tendances autoritaires qui allèrent en s'accentuant avec l'âge.

La mère n'avait, certes, pas vu sans déplaisirl'adolescent approcher de l'âge de la majorité.

Lorsque T'ong-tche, par désir d'affirmer son indépendance, refusa la fiancée que luidestinait l'impératrice pour épouser une jeune fille de son choix, le conflit qui couvait depuis plusieurs années éclata au grand jour.

Ts'eu-hi, qui voua dès lors une haine inexpiable à sa nouvelle belle-fille, prit plaisir à tourmenter le jeune couple de toutes manières, exploitantsans retenue l'ascendant qu'elle avait conservé sur son fils.

Il n'est guère douteux que ces incessantes persécutions auxquelles lesoumettait sa mère, demeurée en fait à la tête du gouvernement bien que la régence eût officiellement pris fin en 1873, n'aient eufinalement raison de la santé du malheureux souverain.

Il mourut à dix-neuf ans des suites de la variole, le 12 janvier 1875.

Désireusede s'assurer une nouvelle régence, Ts'eu-hi s'empressa de faire désigner comme héritier son propre neveu, le fils aîné du prince Yi-hoan,au mépris de la règle voulant que le successeur appartienne au moins nominalement à une génération inférieure à celle du défunt.

Pourla forme, l'impératrice douairière adopte le jeune enfant.

Seule restriction à son pouvoir, pourtant, elle devra accepter la présence auconseil de régence de Hiao-tchen et du prince Yi-hin. Les années de la minorité et du début du règne personnel de Kouang-siu rappellent étrangement l'histoire de la précédente régence.Ts'eu-hi n'a de cesse qu'elle se soit affranchie du contrôle des deux corégents.

C'est avec Hiao-tchen que ses relations sont les plusmauvaises.

Atteinte elle-même d'une grave maladie en 1880, elle n'hésite pas à insinuer que sa rivale a essayé de se débarrasser d'elle.Hiao-tchen meurt, opportunément, dans des conditions quelque peu suspectes, l'année suivante.

En 1884, prenant pour prétexte lafaiblesse montrée par Yi-hin devant les entreprises françaises au Tonkin, elle prive le prince de toutes ses fonctions.

Pendant onze ans,l'impératrice vieillissante va se livrer entièrement à l'exercice d'un pouvoir despotique, dilapidant le Trésor public, encourageant lacorruption et confiant d'importantes responsabilités aux eunuques du Palais.

Plus faible encore que son cousin, le jeune empereurKouang-siu n'ose pas s'opposer à sa redoutable tante ; il accepte la fiancée qu'elle lui choisit et consent à retarder de deux ans la date desa majorité.

Inaugurant son règne personnel en 1889, il laisse la vieille régente diriger le gouvernement à partir de la somptueuserésidence édifiée pour elle dans les environs de Pékin à l'aide de fonds prélevés sur le budget de la Marine. L'autorité de Ts'eu-hi connaît une éclipse de plusieurs années à la suite de la défaite infligée par les Japonais aux armées chinoises en1895.

Encouragé par la pression grandissante de l'opinion publique, l'empereur décide de s'engager dans la voie des réformes et, aprèsavoir éloigné les représentants du pouvoir traditionnel, s'entoure, en 1898, d'authentiques réformistes.

L'intermède sera de courte durée.Une révolution de palais met fin, le 22 septembre de la même année, au règne personnel de Kouang-siu qui va passer les dix dernièresannées de sa vie enfermé dans un appartement du palais de la douairière.

Recourant une fois de plus au stratagème qui lui avait permisde conserver le pouvoir depuis 1861, Ts'eu-hi fait désigner comme prince héritier un petit-neveu de l'empereur Hien-fong mais n'ose pasfaire déposer Kouang-siu.

Les nuages, cependant, s'accumulent.

L'impératrice douairière, qui appuie en secret le mouvement xénophobedit "la révolte des Boxers", est contrainte de fuir Pékin lorsque le corps expéditionnaire allié brise le siège du quartier des Légations en1901.

Après la signature de la paix et le retour de la Cour à la capitale, en 1902, la régente est obligée de changer le style dugouvernement et de mettre en oeuvre une prudente politique de réformes.

Elle meurt en 1908, un jour après l'empereur reclus, non sansavoir installé sur le trône, pour la dernière fois, un enfant de deux ans, le neveu de Kouang-siu, le jeune Pou-yi.. »

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