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Trois versions de Judas (1944)Jorge Luis Borges(Extrait de Fictions)(.

Publié le 22/05/2020

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« 1 / 2 Trois versions de Judas (1944) Jorge Luis Borges (Extrait de Fictions) (.…) C'est en vain que les librairies de Stockholm et de Lund proposèrent cette révélation.

Les incrédules la considérèrent, a priori , comme un jeu théologique insipide et laborieux ; les théologiens la dédaignèrent.

Runeberg vit dans cette indifférence œcuménique une confirmation presque miraculeuse.

Dieu ordonnait cette indifférence ; Dieu ne voulait pas que Son terrible secret fût propagé sur la terre.

Runeberg comprit que l'heure n'était pas venue.

Il sentit que d'antiques malédictions divines convergeaient vers lui ; il se rappela Elie et Moïse, qui se voilèrent la face sur la montagne pour ne pas voir Dieu ; Esaïe, qui fut terrassé quand ses yeux virent Celui dont la gloire remplit la terre ; Saül, dont les yeux furent aveuglés sur le chemin de Damas ; le rabbin Siméon ben Azai, qui vit le Paradis et mourut ; le fameux sorcier Jean de Viterbe, qui devint fou quand il put voir La Trinité ; les Midrashim, qui ont horreur des impies qui prononcent le Shem Hamephorash , le Nom Secret de Dieu.

Lui-même, n'était-il pas coupable, peut-être, de ce crime obscur ? Ne serait-ce pas là ce blasphème contre l'Esprit, qui ne sera pas pardonné (Matthieu 12 : 31) ? Valerius Soranus mourut parce qu'il avait divulgué le nom secret de Rome ; quel châtiment infini serait le sien pour avoir découvert et divulgué le nom terrifiant de Dieu ? Ivre d'insomnie et de dialectique vertigineuse, Nils Runeberg erra dans les rues de Malmö, en suppliant à grands cris que lui soit accordée la grâce de partager l'Enfer avec le Rédempteur. Il mourut de la rupture d'un anévrisme, le premier mars 1912.

Les hérésiologues s'en souviennent peut-être ; il avait ajouté à l'idée du Fils, qui semblait épuisée, les complexités du mal et de l'infortune. 2 / 2. »

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