Databac

tonneau.

Publié le 08/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : tonneau.. Ce document contient 1323 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Dictionnaire
tonneau.
Les produits chimiques ont des qualités mystérieuses, cachées.
Les libérer et les mettre en pratique de manière originale pouvait changer totalement la donne pour les
artels - et leur rapporter des milliards.
D'où la nécessité de cerveaux connaissant les techniques indispensables.
D'où les enlèvements qui venaient d'avoir lieu.
Jusque-là, les enquêteurs n'avaient pas grand-chose en fait d'indices. Ils n'avaient alpagué aucun suspect.
D'après les vidéos des caméras de surveillance et les témoins, les kidnappeurs étaient des Blancs costauds, et
c'était à peu près tout. Un témoin avait cependant précisé qu'ils avaient « le type motard ». Cela ne constituait
pas un progrès majeur en soi, pas en Californie du Nord, où les bandes de motards sévissaient en nombre et
ontrôlaient une partie importante du trafic de drogue - ils étaient en fait à l'origine de la montée de la meth -,
ais c'était révélateur à d'autres égards.
Les règles du jeu avaient changé.
Depuis dix ans environ, les cartels mexicains s'étaient quasiment emparés du trafic de drogue aux Etatsnis, le hissant à un niveau de violence sans précédent. Ne se contentant plus de leur rôle établi de longue
ate de principal fournisseur de marijuana du pays, ils avaient étendu leur territoire et accru leur puissance
près « la Guerre à la drogue » menée par l'administration américaine, qui avait pris pour cible les trafiquants
olombiens et sévèrement réduit leurs activités dans les Caraïbes et le sud de la Floride. Les Mexicains avaient
ccupé la place laissée vacante. Ils avaient commencé par arracher la distribution de la cocaïne aux
olombiens harcelés puis ils avaient élargi leur horizon. De simples « mules », ils étaient devenus acteurs
rincipaux et avaient mis la main sur la chaîne d'approvisionnement. Et il ne leur avait pas suffi d'inonder les
tats-Unis de coke et d'héroïne. Déterminés à aller de l'avant, ils étaient passés aux drogues de l'avenir : celles
u'on pouvait fabriquer n'importe où, celles que les utilisateurs pouvaient consommer sans trop de
omplications. C'étaient les cartels mexicains qui avaient compris les premiers le potentiel de la
éthamphétamine et avaient fait de cette drogue grossière de motards cantonnée dans les vallées de
alifornie du Nord le plus gros problème de stupéfiants jamais posé à l'Amérique. D'autres drogues
ynthétiques - sous forme de pilules, un sacré progrès, exit l'attirail encombrant des camés des générations
précédentes - avaient bientôt fait leur apparition.
Les cartels mexicains menaient maintenant le jeu et à travers tous les Etats-Unis les bandes de motards,
es bandes des rues et des prisons leur servaient de petits soldats. Selon les derniers chiffres de la DEA, les
artels avaient étendu leurs activités à plus de deux cent cinquante grandes villes du pays. De Washington au
aine, les grossistes mexicains contrôlaient tout et se révélaient de fins négociants. Leur puissance était
démesurée, leur ambition dévorante et leur impudence sans limite. Rien ne semblait pouvoir les ébranler alors
qu'ils étaient quasiment en guerre avec le gouvernement des Etats-Unis, une guerre non déclarée qui coûtait
bien plus de vies américaines que celles livrées dans les déserts, à des milliers de kilomètres à l'est.
Une guerre qui avait infligé à Corliss de profondes blessures.
Des blessures qu'il n'oublierait jamais.
Souvenirs d'une soirée de violence au Mexique, comme la douleur qui palpitait en ce moment dans son
chine, et qui se réveillait toujours aux moments les moins opportuns.
L'hypothèse qu'un cartel mexicain était derrière l'enlèvement de chercheurs américains était étayée par les
progrès importants obtenus par la DEA et d'autres agences en fermant des centaines de laboratoires
landestins de fabrication de meth à travers les Etats-Unis. Ces victoires avaient repoussé la production au sud
de la frontière, où les narcos avaient installé de superlabos hors de portée des autorités mexicaines, où les
talents des scientifiques kidnappés feraient probablement merveille. De plus, ce n'était pas la première fois que
ce genre d'événement se produisait. D'autres scientifiques avaient disparu. A quatre reprises déjà, des
chimistes travaillant pour de grandes entreprises pharmaceutiques avaient été enlevés en Amérique centrale et
en Amérique du Sud. Sans demande de rançon. On ne les avait jamais revus. Tout simplement. Puis deux
autres incidents avaient suivi, cette fois du côté américain de la frontière. Un professeur de chimie d'El Paso, un
an plus tôt. Un autre, quelques mois plus tard, à la sortie de Phoenix, kidnappé avec son assistant de
laboratoire.
Et maintenant ça.
Sur le territoire même de Corliss.
Une fusillade mortelle dans un coin idyllique de la côte Pacifique.
Corliss avait soupçonné qu'il s'agissait de Navarro dès qu'il avait appris la nouvelle. A la différence de ses
collègues, Corliss n'avait jamais cru que Navarro avait été tué pendant un affrontement entre cartels. Il savait
que le monstre était encore en vie et quand Corliss avait vérifié les domaines de recherche des scientifiques
enlevés - comme il l'avait fait pour les kidnappings précédents - il n'avait plus eu aucun doute. Cela
correspondait à un schéma qu'il avait repéré mais gardé pour lui.
Jusqu'à présent.
Raoul Navarro, El Brujo - surnom signifiant le chaman, le sorcier, l'adepte de la magie noire -, était
oujours à l'oeuvre. Corliss en était sûr.

La brûlure s'intensifia dans sa colonne vertébrale.
Il devient plus féroce, plus hardi, plus téméraire, pensa-t-il.
Ce qui pouvait signifier deux choses.
Soit ce salaud était aux abois. Soit il se rapprochait.
Dans un cas comme dans l'autre, c'était une mauvaise nouvelle.
Ou peut-être... une possibilité.
De se venger.
Corliss aspirait à se venger depuis le jour où Raoul Navarro et ses hommes lui étaient tombés dessus.
Les mains moites, tremblantes, il prit dans le tiroir de son bureau une petite fiole en plastique d'aspect
nodin. Après un coup d'oeil furtif à la porte pour vérifier que personne ne pouvait le voir, il glissa deux pilules
ans sa bouche et les avala, sans eau. Il n'avait pas besoin d'eau. Plus maintenant. Il prenait ces pilules depuis
i longtemps.
Pour l'heure, il n'avait aucune preuve qu'il s'agissait bien de Navarro, naturellement, et il n'avait pas
l'intention d'exprimer ses soupçons. Il l'avait déjà fait, des années plus tôt, à propos de la prétendue mort du
caïd, et il ne connaissait que trop les ragots qu'on échangeait derrière son dos autour du distributeur d'eau
fraîche. Apparemment, ses collègues et ses supérieurs n'avaient pas de temps à perdre avec sa « fixation
élirante » sur l'homme qui avait anéanti sa vie, l'homme qui lui avait pris ce qu'il avait de plus cher au monde.
Il se fichait de ce qu'ils pensaient.
Il savait qu'El Brujo était toujours là. Et comme à chaque instant de sa vie éveillée, de jour comme de nuit,
ette simple pensée faisait naître une tornade au creux de son estomac.
Il se tourna de nouveau vers l'écran muet, fixa d'un regard éteint les mêmes images en boucle et songea à
la partie de l'événement à laquelle il était le plus sensible : la souffrance que ce raid laisserait derrière lui. Des
veuves et des orphelins. Des parents, des enfants, des collègues qui ne sauraient probablement jamais ce qui
était arrivé aux disparus. Des innocents dont la vie allait être changée à jamais.
Il tendit la main vers son téléphone, appuya sur la touche d'un numéro préenregistré.
Son agent numéro un répondit aussitôt :
-- Tu es où ? lui demanda Corliss.
-- A la marina, répondit l'homme. Rencard avec un indic.
-- Je viens de lire des informations sur les scientifiques enlevés au centre de recherches...
-- Ils se contrôlent plus, ces cabrones.
-- Je ne crois pas qu'il s'agisse de n'importe quel cabrón.
L'homme marqua une pause, clairement désarçonné, puis reprit : -- Tu penses que c'est lui ?
-- J'en suis certain, affirma Corliss.
Il se représenta le chef du cartel mexicain, ce qui provoqua un déluge d'images douloureuses difficiles à
refouler. Ses doigts se resserrèrent sur le téléphone, en firent craquer la coque.
-- Viens quand tu auras fini, dit-il enfin. J'ai réfléchi. Il y a peut-être un moyen de le coincer.
-- Ça a l'air intéressant, répondit Jesse Munro. Je serai là dans une heure.

Samedi

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles