Tommaso Campanella1568-1639On lit peut-être moins la Cité du soleil que l'Ile d'Utopie, mais le dominicain calabraispasse communément pour un esprit chimérique.
Publié le 22/05/2020
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Tommaso Campanella
1568-1639
On lit peut-être moins la Cité du soleil que l'Ile d'Utopie , mais le dominicain calabrais
passe communément pour un esprit chimérique.
Son utopisme pourtant est plus
“ moderne ” que celui de Thomas More, car, s'il rêva, comme tant d'autres en son temps,
d'une unification religieuse et politique du monde, il sut ouvrir les yeux sur son siècle et
découvrir ce qui échappait à beaucoup : la promesse d'un progrès fondé sur le travail de
l'homme, sur l'avancement des sciences, sur le triomphe de la technique.
Entré très jeune
chez les dominicains, brûlé d'une ardente soif de savoir, il lutte, avec son maître Telesio,
contre l'aristotélisme dominant, mais son vitalisme biologique, qui accueille des éléments
magiques et réhabilite l'astrologie, fait place pourtant à des observations plus scientifiques.
Comme le Cusain, il oppose le livre de la Nature aux opinions des doctes et veut que la
philosophie “ se démontre par les sens ”.
Mais, soucieux d'échapper à un pur
“ sensualisme ”, il prépare Descartes en empruntant à saint Augustin le primat du Cogito.
Son médium, il est vrai, est moins l'Idée de Dieu que l'existence même d'un Univers où
Campanella retrouve, comme dans l'âme individuelle, l'immanence d'une Trinité définie
comme Puissance, Sagesse et Amour.
Refusant avec Plotin le dualisme des Gnoses, il
découvre jusque dans la matière un désir de plénitude, qui Justifie les aspects optimistes
de son œ uvre politique.
Aussi bien est-ce par une entreprise étrangement prématurée que s'inaugure sa vie
publique.
Après dix ans de voyages à travers l'Italie, le dominicain de Stilo, revenu au
pays natal, prend la tête vers 1599 d'une révolte populaire, dont les meneurs sont presque
tous des moines.
Les astres ont parlé, l'heure est venue de chasser le vice-roi de Naples et
d'instaurer l'Eglise évangélique.
Les Turcs sont bien de cet avis et fournissent des armes
aux insurgés.
Les “ forces de l'ordre ” l'emportent et le moine révolutionnaire connaît la
longue épreuve des prisons espagnoles.
C'est là que, vingt-sept ans durant, il compose des
poèmes et des sommes philosophiques, toujours confiant dans son étoile et fer d'une
mission qui consiste, comme il l'écrit lui-même dans un très beau sonnet, à “ déraciner
l'ignorance ”.
Libéré de la mort du roi Philippe III d'Espagne, Campanella s'installe à Rome et conçoit le
grand dessein politique dont on trouve l'ébauche dans ses Discours aux princes d'Italie .
Impressionné par les conquêtes espagnoles au-delà des océans, le moine calabrais
s'imagine que Madrid est destinée à unifier le monde.
Encore faut-il que les rois
catholiques sachent apprécier leurs sujets italiens et collaborent avec les papes humanistes.
Espoirs chimériques, naturellement.
A Rome même, Campanella se sent suspect ; c'est
réfugié en France qu'il écrira sa Cité du soleil , étrange cité théocratique gouvernée par des
prêtres philosophes qui seront en même temps médecins et ingénieurs.
Sur les murs de la
ville, de grands placards condenseront tout le savoir humain ; soucieux de pédagogie, le
dominicain préfigure les méthodes les plus modernes.
Il est surtout remarquable qu'il ne
résolve point le problème économique par une idyllique frugalité mais en multipliant les
rendements agricoles par l'usage de tracteurs éoliens.
Et c'est l'art médical qui,
réglementant les unions, sélectionnera les hommes comme des chevaux de course.
Campanella attend beaucoup des inventions nouvelles, capables de faire de l'homme le.
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