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Tito

Publié le 16/05/2020

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« Tito Au matin du 28 mai 1943, un détachement militaire britannique était parachuté dans les montagnes du Monténégro,en mission de reconnaissance.

Les deux officiers, dont moi-même avaient pour consigne de prendre contact avecl'état-major des partisans d'obédience communiste.

Les autorités militaires et politiques britanniques ignoraient toutde la nature et des effectifs des groupes qui opéraient sur la totalité du territoire yougoslave depuis qu'y avaientpénétré, deux ans auparavant, les forces de l'Axe.

Rien ne permettait, non plus, d'en identifier les chefs.

On avaitmême émis l'hypothèse qu'il s'agissait d'une intervention russe, et que ce mouvement de résistance était encadrépar des agents soviétiques.

Londres avait fait plusieurs démarches diplomatiques auprès des Soviétiques pourconcerter avec eux sa prise de contact avec les partisans yougoslaves.

Sans réponse de Moscou, les Britanniquesdécidèrent alors d'agir seuls. Quelques heures après leur atterrissage, les membres de la mission britannique étaient escortés vers une cachettesituée sur les rives boisées d'un lac de montagne.

Là, des hommes et des femmes étaient assemblés sous les arbres.Dans sa simplicité même, l'accueil fut solennel.

Tandis que nous entrions dans le camp où se dressaient les tentes,une silhouette vint à notre rencontre : un homme mince, en uniforme gris impeccable, dépourvu d'insignes ou degalons, chaussé de bottes de cheval noires.

La première impression fut celle d'un calme trompeur.

L'homme avait legeste bref et la voix basse, mais il émanait de lui une incontestable autorité.

Il ne semblait en rien un fanatique, ilavait belle allure, un visage aux traits nets, un regard gris direct, de belles mains aux doigts fins.

Son maintien étaitcelui d'un aristocrate né, équilibré, sans la moindre trace d'agressivité, naturellement et totalement maître de lui-même.

Cette première impression devait se préciser, à force de le côtoyer quotidiennement durant des mois, versune image plus complète de l'homme et du chef. Les renseignements de première main que notre mission avait rassemblés sur les forces de résistance yougoslavesallaient être complétés et enrichis par les observations d'autres groupes militaires britanniques affectés à deséchelons de commandement subordonnés à celui-ci.

Au lieu de bandes dispersées et isolées menant des actionsd'importance purement locale contre les forces de l'Axe, nous nous trouvions en face d'une structure militairecentralisée, d'une armée bien entraînée et disciplinée placée sous le commandement incontesté de Tito et de sonétat-major, opérant de façon originale selon une stratégie peu soucieuse de positions fixes et d'affrontementsmassifs, mettant en jeu des brigades d'élite mobiles, puis des divisions, avec un rare bonheur tactique. De tous les chefs de résistance dans l'Europe occupée par les forces de l'Axe, Tito est le seul à avoir dépassé lestade du sabotage et des actions ponctuelles de guérilla.

Ses opérations militaires ont contribué à fixer sur placedes divisions allemandes qui, sinon, auraient été déployées à l'Ouest.

Une fois acquise cette certitude, lesBritanniques tinrent compte de l'événement et, dès la fin de l'année 1943, à la Conférence de Téhéran, les partisansyougoslaves se voyaient, sur l'initiative des Britanniques, reconnaître le statut officiel de force militaire alliée, à lafois par les Soviétiques et les Américains. La première étape de la carrière internationale de Tito était franchie.

Un chef militaire, capable de mener une actionindépendante contre l'occupant qui sévissait en Europe, avait su se faire unanimement respecter.

Les Allemands, quis'étaient obstinés à considérer la résistance dans les territoires de l'Europe occupée comme une manifestation desopérations de subversion et de sabotage “ judéo-communiste ” qui s'effondreraient devant les unités spéciales deS.S.

et les opérations de police, ne comprirent que trop tard la leçon.

Hitler, lui-même, dans une conversation avecJodl, fut contraint de l'admettre : “ Ceux qui disent que Tito est un maréchal ont parfaitement raison.

Un hommequi, avec trois fois rien, tient constamment tête à une machine de guerre dirigée contre lui et rétablit à chaque foisla situation mérite son titre de maréchal bien plus que nos chefs leur grade de général ou de général en chef, alorsqu'ils n'ont même pas été capables de mettre habilement en œuvre le meilleur instrument que le monde ait jamaispossédé.

” Son expérience de la guerre, Tito paraissait ne l'avoir acquise que comme sous-officier dans l'armée austro-hongroise pendant la Première Guerre mondiale.

Capturé en Galicie par les Russes, il était resté prisonnier jusqu'à lafin des hostilités.

Dans ce qui s'est révélé de son passé au cours des conversations avec notre mission, rienn'indique qu'il ait militairement participé à la guerre civile de Russie.

L'impact sur lui de ces événements fut d'uneautre nature, psychologique et idéologique.

Son intuition militaire et son aptitude au commandement ne lui venaientpas de la fréquentation d'une école de guerre, mais semblaient être le fruit d'une imagination et d'une intelligenceoriginales. A mesure que les éléments militaires devenaient intelligibles dans et par les rapports des missions britanniques enYougoslavie, une image plus complète se dégageait de la nature et des buts politiques tant du mouvement derésistance lui-même que de l'identité de son chef. Les grandes lignes de la biographie de l'homme émanent de deux sources parallèles.

Les services de renseignementallemands avaient découvert à Zagreb un dossier de police datant de l'avant-guerre, et selon lequel un agentcommuniste yougoslave, un certain Josip Broz, ouvrier métallurgiste croate, avait, à la même époque, effectuéplusieurs peines de prison pour activités subversives.

Des pièces relatives à d'autres procès montraient que l'hommeavait plusieurs noms d'emprunt (on arriva par la suite à un total de quatorze) dont celui de Tito.

Il avait travaillépour le Komintern et longuement séjourné à Moscou.

Membre de la première heure du Parti Communiste yougoslave,il avait joué un rôle actif dans les comités centraux clandestins en exil à Vienne puis à Paris, et avait accompli. »

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