Théophraste372-287 av.

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THEOPHRASTE (de son vrai nom Tyrtamos). Ecrivain grec. Né entre 372 et 368 av. J.-C. à Erésos (île de Lesbos), mort entre 288 et 285. Il appartient à la première génération des péripatéticiens, celle gui vécut dans le sillage d’Aristote. Platon avait opposé de façon pertinente le caractère d’Aristote et celui de Xénocrate, en disant que « le premier avait besoin de mors, l’autre d’éperons». Aristote appliqua la même antithèse à Théophraste — qui lui devait probablement son nom — et Callisthène. Aussi, n’est-il pas surprenant que, dès la mort d’Aristote, la première école se soit groupée autour de ce fervent disciple et se soit assigné pour tâche de démontrer l’efficacité prodigieuse de la méthode d’Aristote dans tous les domaines, tandis que la seconde école se consacrait à la composition de commentaires. L’éloquence de Théophraste fut telle que Quintilien l’appelait « nitor divinus». Lorsque, à la mort d’Aristote, il prit, en 322, la direction du Lycée, il avait déjà cinquante ans. Il ne nous reste de lui que deux œuvres complètes : l'Histoire des plantes (en neuf livres) et le Traité sur les causes des plantes (en six livres), plus un fragment d’une œuvre qui provoqua maintes discussions, les Caractères. Mais, il avait écrit de très nombreux autres traités. Il n’est pas impossible que Théophraste apparaisse aux futurs historiens de la pensée antique comme un personnage de très grande envergure, si l’on en croit les hypothèses faites par Josef Zürcher, et d’après lesquelles le Corpus Aristotelicum n’aurait point été écrit, dans la forme qu’il a actuellement, par Aristote mais par Théophraste, qui l’aurait remanié, quant à la substance et quant à la forme, pendant les trente années que dura son activité à la tête du Lycée. Quoi que l’on puisse penser de ces hypothèses révolutionnaires, il est certain que l’école des péripatéticiens, en tant qu'association légale reconnue par la ville, ne fut pas fondée par Aristote, qui était un « métèque », mais par Théophraste qui, sauf un court exil sous Démetrios Poliorcète, passa toute sa vie à Athènes et auquel Aristote avait laissé ses biens par un testament que nous possédons.

♦ « Théophraste a l'esprit si vif, si perçant, si pénétrant qu'il comprend dès l'abord d'une chose tout ce qui peut en être connu. » Aristote.