Theodore WENDEL:CHAMPS DE FLEURS A GIVERNY.

« Theodore WENDEL CHAMPS DE FLEURS A GIVERNY Lors d'un séjour à Giverny, Wendel brosse ce champ de coquelicots tout en sobriété et si éloigné des paysages poétiques de Monet.

Comme d'autres peintres américains influen­ cés par l'impressionnisme , Theodore Wendel visite l'Europe dans sa jeunesse.

Il séjourne successivement à Munich , Florence , Venise et Paris , où il suit les cours de l'Académie Julian.

En 1886 et 1887 , il passe l'été à Giverny avec cinq de ses compatriotes .

Si l'on en croit ces peintres, ils auraient découvert le vil­ lage par hasard , lors d'un voyage en train .

Mais comment imaginer qu'ils aient pu igno­ rer l' importance de cette localité dans l'œuvre de Claude Monet? L'ŒUVRE Wendel est rentré aux États-Unis en 1889.

il est donc probable qu'il a peint ce paysage en 1887, au cours de son séjour à Giverny.

On est frappé par cette vue panoramique d'un champ de coquelicots dépourvue de tout lyris­ me .

Wendel a installé son chevalet au milieu des fleurs , qui paraissent à portée de la main .

Au premier plan, les coquelicots sont traités avec de petites touches irisées , alors que plus loin ils se fondent dans une masse d'un rose chatoyant.

Au second plan, les verticales des peupliers et des cyprès donnent du rythme à ce paysage presque austère.

A l'arrière-plan, une bâtisse se dessine près d'une colline .esquissée Des fleurs qui éclaten t dan s un ch amp , des couleurs qui font vibrer la compos it ion ...

Wendel ne s' est pa s montré aussi audacieu x que Monet avec ses célèbres Coquelicots! Theodore WENDEL 1859-1932 • Champs de fleurs à Giverny, ou Flowering Fields • Huile sur toile 31,7cmx54,9 cm • Signé et postdaté en bas, à droite, «Th.

Wendel 89 » • Peint vers 1887 • Localisation : Chicago, Terra Museum of American Art en quelques touches sommaires.

Aucun senti­ mentalisme ne vient troubler la vision presque froide du pein tre: le ciel, traité en un aplat bleu pâle , est singulièrement vide.

La palette elle-même est réduite , puisque le peintre n' utilise que le rose , deux nuances de vert et le bleu pâle , avec une pointe de carmin.

Nous sommes loin des débordements poétiques des impressionnistes.

Il est vrai qu 'à partir des années 1880 les impressionnistes américains ont affiché leur volonté d'indépendance en se démarquant de l'influence française.

LA CRITIQUE Wendel était un artiste respecté aux États­ Unis.

Il organisa deux expositions de ses œuvres à Boston, en 1889 et 1891.

Cer­ tains critiques le considéraient pourtant comme un simple «imitateur ».

L'un estima que , de tous les impressionnistes bostoniens, il était «celui qui réussit le mieux à rendre le style de Monet avec effet », remarque qui ne s'applique guère à cette toile! LA COTE Les rares tableaux de Wendel que l'on trouve sur le marché sont encore accessibles aux collectionneurs peu fortunés.

Leur cote reste en effet modeste: une huile légèrement antérieure, Moroccan Woman, a trouvé preneur à 31700 FF (5 800 dollars) dans une vente aux enchères à New York, en 1988.

On peut acheter un pastel de l'artiste pour une somme allant de 25 700 FF (5000 dollars) à 44400 FF (8000 dollars).. »