Théodore GéricaultUn art tourmenté.

« 1 / 2 Théodore Géricault Un art tourmenté 1791-1824 Théodore Géricault naît à Rouen dans Deux ans plus tard, Géricault peint le une famille fortunée.

En 1801, il entre Cuirassier blessé qui reflète tragique­ au lycée Louis-le-Grand où il se montre ment les malheurs de l'armée française médiocre élève.

Une passion l'absorbe pendant la retraite de Russie.

En 1816, déjà tout entier, celle de la représenta- le peintre part pour l'Italie; il séjourne tion du monde équestre.

Dès cette épo- en Toscane, puis à Rome, et découvre que, il s'introduit dans les écuries, visite l'œuvre de Michel-Ange, qui le boule­ les marchés, fréquente les cirques pour verse.

A son retour, il entreprend Le observer et dessiner les chevaux.

En Radeau de la Méduse, une vaste com- 1808, il quitte le lycée et se tourne vers position inspirée par un désastre mariti­ la peinture.

Son père s'oppose farouche- me dont l'opposition impute la respon­ ment à cette vocation.

Géricault par-sabilité au gouvernement de la Restau­ vient toutefois, grâce à la complicité ration.

Géricault réunit une vaste docu­ d'un oncle, à entrer dans l'atelier de mentation sur l'événement et, par souci Carle Vernet, puis dans celui de Pierre de réalisme, effectue de nombreuses étu­ Guérin, un disciple, alors très en vogue, des d'après des mourants et des cada­ de David.

L'originalité de Géricault vres.

L'immense toile, exposée en 1819, éclate à travers ses exercices académi- soulève une vive émotion et apparaît ques.

La puissance expressive de son comme un manifeste romantique.

dessin surprend et choque son maître.

Toujours inspiré par les chevaux, Géri­ «Vos académies ressemblent à la nature cault exécute Le Derby d'Epsom à l'oc­ comme une boîte à violon ressemble à casion d'un voyage en Angleterre.

Ses un violon», lui dit-il.

Géricault rompt en obsessions le tourmentent et son art se effet avec la tradition incarnée par fait plus tragique encore, comme en té­ David et ses élèves.

Les certitudes serei-moignent Le Four à plâtre, L'Epave et, nes du classicisme apparaissent dépour-surtout, une série de portraits de fous vues de sens à cet enfant de la tourmen- qu'il réalise à la Salpêtrière sur la te révolutionnaire.

Son art est violent.

Il demande du médecin Georget.

Atteint recherche l'émotion et peint la vie sous d'une tuberculose vertébrale, Géricault ses apparences les plus triviales ou la doit bientôt s'aliter.

Il s'éteint à 33 ans, mort sous ses aspects les plus repous- au terme d'une longue et terrible agonie.

sants.

Il expose sa première œuvre d'importan­ce au Salon de 1812.

Ce tableau, L 'Offi­ cier de chasseurs à cheval, surprend le public.

Si l'attitude du cavalier demeure conventionnelle, le cheval, sauvagement cabré, force l'attention des spectateurs. 2 / 2. »