Thaïlande (2004-2005): Deux tragédies
Publié le 27/09/2020
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Thaïlande (2004-2005): Deux tragédies
La Thaïlande a connu deux tragédies en 2004-2005.
La grippe aviaire avait fait
douze morts jusqu’en octobre 2004, avant de réapparaître en janvier 2005.
Fin
2004, 60 millions de volailles sur 250 avaient déjà été abattues.
Le virus se
trouvait désormais à l’état endémique et l’économie allait être durement
touchée.
Quant à lui, le tsunami du 26 décembre 2004 a dévasté six provinces très
touristiques de la mer d’Andaman.
Au mois de juin 2005, le bilan des victimes
frappées sur le territoire thaïlandais s’élevait à 5 399 morts, 8 457 blessés et
2 906 disparus.
Le nombre de victimes étrangères a été considérable : 1 953
morts, 2 392 blessés et 908 disparus.
L’industrie touristique était loin de s’en
relever.
Plus de 30 000 familles de pêcheurs et d’éleveurs de crevettes ont subi
des pertes évaluées pour ces derniers à 450 millions d’euros.
Victoire électorale sur fond de rébellion
Trois provinces méridionales à majorité musulmane ont par ailleurs connu de
graves troubles le 4 janvier 2004.
Ce que la presse a nommé « feu du Sud » a
fait, jusqu’en avril 2005, 630 morts et deux fois plus de blessés.
Après une
première phase d’assassinats, des opérations de guérilla ont été montées, comme
le 27 mars 2005 à Narathiwat (côte sud) où deux bombes explosèrent au passage
d’un train, suivies d’une fusillade impliquant une dizaine d’insurgés.
L’explosion de trois bombes le 3 avril 2005, dont une à l’aéroport de Hat Yai,
faisant deux morts et 69 blessés, dans une province à majorité bouddhiste,
laissait à penser que Bangkok était menacé.
L’enseignement fondamentaliste
dispensé à 5 000 musulmans au Proche-Orient a été dénoncé, mais l’influence
directe de la Jemaah Islamiyah (réseau islamiste radical agissant en Asie du
Sud-Est et donné pour lié à Al-Qaeda) était probable.
Le gouvernement était dépassé.
La répression du 28 avril 2004 à Pattani (Sud) a
tué 107 émeutiers.
En juin 2004 une amnistie fut promise aux insurgés déposant
les armes.
Le 25 octobre 2004 la tragédie de Tak Bai coûta la vie à 85
manifestants.
Le 5 décembre 2004, jour de l’anniversaire du roi, 98 millions
d’oiseaux de papier, symboles de paix, pliés par la population, ont été jetés
d’avion sur les villages.
En février 2005, le Premier ministre Thaksin
Shinawatra proposa de classer ces villages en trois couleurs selon leur soutien
aux séparatistes : les villages « rouges » (les plus hostiles) seraient privés
de tout financement public.
Le projet fut abandonné.
En mars 2005 fut nommée une
Commission de réconciliation nationale, issue en majorité de la société civile,
présidée par Anand Panyarachun, ancien Premier ministre, et Prawase Wasi,
intellectuel proche du roi.
Le 29 août 2004 a été élu gouverneur le candidat le plus jeune (43 ans), Apirak
Kosayodhin du Parti démocrate.
Presque inconnu, il l’emporta largement avec 911
000 voix contre 619 000 à Pavena Hongsakul, connue pour son action en faveur des
femmes.
Celle-ci bénéficiait d’un soutien timide du Thai Rak Thai, le parti au
pouvoir.
Le troisième candidat, Chuwit Kamolvisit, était un ancien propriétaire
de salons de massage coupable d’avoir versé des pots-de vin à la police.
Devenue.
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