Tempête de feu:Villes allemandes dans la fournaise.

« 1 / 2 Tempête de feu Villes allemandes dans la fournaise Le 1"' décembre 1943, le chef de la police de Hambourg présenta un rapport com­ plet sur la «bataille de Hambourg», vue par ceux qui la vivaient au sol.

Il écrivit notamment: «L'histoire des cités fournit de nombreux exemples de tempêtes de feu ...

La multiplication des foyers entraîne une telle élévation de la température que, le poids de l'air se trouvant affecté, nais­ sent de violents courants ascendants, d'immenses mouvements de succion.» Les vents ainsi créés attisèrent la fournai­ se, qui se déplaça à une vitesse vertigi­ neuse, engloutissant tous les bâtiments sur son passage.

Les scènes d'horreur dans la ville embra­ sée furent, selon les propres paroles du chef de la police, «indescriptibles» ...

«L'ouragan arrachait des enfants à leurs parents, qui les tenaient par la main.

et les projetait dans les flammes.

Des gens qui se croyaient hors de danger s' effon­ draient, morts, terrassés par la chaleur ambiante.

L'image romanesque d'une ville florissante retournant au néant par manque de gaz, d'eau.

de lumière et de communications était devenue une sinistre réalité.

Des centaines de cadavres jon­ chaient les rues.

Des mères et leurs enfants, des adolescents et des vieillards, brûlés, carbonisés ou apparemment intacts, vêtus ou nus, et présentant le teint cireux des mannequins de vitrine, gisaient dans toutes les positions.

Cer­ tains semblaient sereins.

D'autres por­ taient sur les traits les marques du com­ bat qu'ils venaient de livrer contre la mort.» La tempête de feu qui s'abattit sur Hambourg résulta des bombardements alliés des 24 juillet et 3 août.

Il s'agissait davantage d'un cataclysme dépassant l'intention de ses auteurs que d'un phéno­ mène renouvelable à volonté.

On a beau­ coup reproché aux Alliés d'avoir déclen­ ché ce sinistre, qui tua 43 000 personnes sur une population de 1 500000 habi­ tants.

Mais le sort de Hambourg ne dé­ tourna ni la RAF ni la 8• armée de l'air américaine de leur programme de bom­ bardements massifs.

Peu après, Darm­ stadt et Kassel aussi subirent des ouragans de feu, mais moins dévastateurs que les grands raids d'été sur Hambourg.

Seule Dresde, en février 1945, connut une catastrophe comparable.

Le bombarde­ ment de Hambourg ébranla considérable­ ment la foi des Allemands en leurs diri­ geants.

On a estimé que six bombarde­ ments de cette envergure auraient pu pro­ voquer la capitulation de l'Allemagne! 2 / 2. »