Tchad (1999-2000): Les rébellions à nouveau à l'ordre du jour
Publié le 27/09/2020
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Tchad (1999-2000): Les rébellions à nouveau à l'ordre du jour
L'année 1999 a été dominée par la poursuite des affrontements entre l'Armée
nationale tchadienne (ANT) du président Idriss Déby et les mouvements
politico-militaires rebelles.
Parmi ceux-ci, le Mouvement pour la démocratie et
la justice au Tchad (MDJT), dirigé par l'ancien ministre de la Défense Youssouf
Togoïmi, et retranché dans le massif du Tibesti, a pu se prévaloir d'un certain
nombre de succès militaires et a annoncé que son objectif était la prise de
N'Djamena et le départ du président Déby accusé d'autoritarisme et de
corruption.
Il était soutenu par le Front national du Tchad rénové (FNTR), basé
dans la région du Ouaddaï et dirigé par Ahmat Yacoub, ainsi que par le Mouvement
pour la démocratie et le développement (MDD), contrôlant la région du lac Tchad,
qui, malgré le ralliement au pouvoir, en juillet 1999, de son chef Moussa
Medella, a annoncé qu'il continuerait la lutte sous la direction de Gaileth
Bourkoumandah.
Le MDJT, le MDD et le Conseil démocratique révolutionnaire (CDR)
ont décidé, en avril 1999, de coordonner leur action, tandis que l'ancien
président Goukouni Weddeye (de 1980 à 1982 à la tête du Gouvernement d'union
nationale de transition - GUNT - qui n'a jamais réellement contrôlé tout le
pays) annonçait sa participation à la Coordination des mouvements armés et
partis politiques (CMAP) créée en décembre 1999 et regroupant treize autres
mouvements.
Le dispositif militaire français Épervier, initialement déployé
(1986) pour protéger le nord du Tchad contre l'opposition armée - comprenant G.
Weddeye - soutenue par la Libye, a observé une stricte neutralité dans ces
affrontements.
Le second dossier difficile pour le Tchad a été le projet contesté d'extraction
du pétrole de Doba, dans le sud-ouest du pays.
L'annonce, en novembre 1999, du
retrait progressif des groupes Shell et Elf-Aquitaine du consortium
d'exploitation a été aggravée, en janvier 2000, par la demande faite par le
Parlement européen à la Banque européenne d'investissement (BEI) pour qu'elle
suspende sa contribution (44 millions d'euros) au projet.
Or la croissance s'est
contractée en 1999 (-1,1 %) à cause notamment des mauvaises récoltes de coton.
Le pays a en revanche obtenu du FMI un crédit de 49,9 millions de dollars sur
trois ans, au titre de la Facilité pour la croissance et la réduction de la
pauvreté (FCRP), grâce à l'excédent budgétaire de près de 1 % qu'il a réussi à
dégager en 1999.
Le contingent tchadien qui soutenait depuis août 1998 les forces
gouvernementales au Congo (-Kinshasa) a achevé son retrait en mai 1999, après
avoir perdu plus d'une centaine d'hommes, selon le bilan officiel.
N'Djamena a
par ailleurs accueilli en février 2000 le deuxième sommet des chefs d'État de la
Communauté des États sahélo-sahariens (Comessa), qui s'est élargie à onze pays
et fonctionne essentiellement grâce à la contribution libyenne..
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