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Tassoni, Alessandro - littérature.

Publié le 06/12/2021

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Tassoni, Alessandro - littérature.
Tassoni, Alessandro (1565-1635), poète italien.
Après ses études, effectuées dans sa ville natale de Modène et à l'université de Bologne, Alessandro Tassoni se voit nommé membre de l'académie de la Crusca en 1589. Ambitieux, il entre au service du cardinal Ascanio Colonna, en qualité de
secrétaire particulier, et suit ce dernier en Espagne en 1600. Il profitera de ce long séjour pour écrire les Considérations sur les Rimes de Pétrarque (Considerazioni sopra le Rime del Petrarca, 1602). De retour en Italie, il quitte la cour du cardinal à la
suite d'une querelle et, après s'être consacré plusieurs années à l'étude, devient informateur de la maison de Savoie (1619-1621). Mais il se brouille avec ses nouveaux protecteurs, et exprimera son ressentiment à leur égard dans un Manifeste
(Manifesto, écrit en 1627). Réfugié à Rome, puis à Modène (1632), il y passe les trois dernières années de sa vie en tant que secrétaire cette fois du duc François Ier d'Este.
Esprit altier, impétueux et indépendant, désireux de contribuer par son oeuvre à la modernisation de la culture italienne, Tassoni est l'auteur d'essais -- Considérations sur les Rimes de Pétrarque (1609), Dix livres de pensées diverses (Dieci libri di
pensieri diversi), Esprits anciens et modernes (1620) --, dans lesquels il aborde des problèmes de nature matérielle, morale, psychologique ou littéraire, et qui en font l'un des fondateurs de la critique moderne. Mais ses oeuvres principales demeurent
toutefois les Philippiques (Filippiche, paru sans nom d'auteur vers 1615) et le Seau enlevé (écrit en 1617, publié en 1624). Les Philippiques est un recueil de deux discours politiques, imités de Démosthène, dont l'un vilipende la soumission des princes
italiens au joug espagnol, et l'autre fustige l'Espagne de Philippe III. Le Seau enlevé, son chef-d'oeuvre, est pour sa part une satire acérée de la bourgeoisie montante ; c'est aussi l'un des plus beaux exemples de poème héroïcomique. Associant
ostentations et invectives personnelles, satire politique et allusions ironiques, ce texte truffé d'inventions bouffonnes exprime toute la vivacité et l'étrangeté de caractère de son auteur.
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