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Syrie

Publié le 02/12/2021

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1PRÉSENTATION

Syrie, en arabe Sūrīyah, pays du Proche-Orient, situé dans le sud-ouest du continent asiatique. Sa capitale est Damas.

La Syrie est bordée au nord par la Turquie, à l’est par l’Irak, au sud par la Jordanie et Israël et à l’ouest par le Liban et la mer Méditerranée.

2MILIEU NATUREL
2.1Relief et hydrographie

La Syrie couvre une superficie de 185 180 km². Le pays occupe une zone qui appartient au Croissant fertile et qui s’étend sur 830 km d’est en ouest et 740 km du nord au sud. La façade méditerranéenne est longue de 160 km.

Dans le nord du pays, l’étroite plaine côtière est séparée du reste du pays par le djebel Ansariya ou montagnes des Alaouites (culminant à 1 583 m), qui prolonge l’Anti-Liban, où se situe le mont Hermon, le plus haut sommet du pays (2 814 m). Cette chaîne montagneuse borde la vaste dépression du Ghab. Longtemps, ce relief n’a offert qu’un unique point de passage, la trouée de Homs.

Trois chaînons montagneux isolés traversent le pays en oblique, du sud-ouest vers le nord-est, à partir de l’Hermon. Au sud-est s’élève le massif volcanique du djebel Druze. Entre celui-ci et l’Hermon se trouve le plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967. Le reste du pays est constitué par un vaste plateau steppique au nord, désertique au sud et à l’est avec le désert de Syrie.

L’Euphrate, le plus long des fleuves de Syrie, traverse le pays en diagonale ; en provenance des montagnes de l’Asie Mineure, en Turquie, où il prend sa source, il poursuit ensuite sa course vers l’Irak, à l’est. Il reçoit, aux quatre cinquièmes de son parcours, sur sa rive gauche, le Khabour, qui irrigue la plaine fertile de la Djésireh. L’Oronte, né dans la chaîne du Liban, coule vers le nord, arrosant sur son passage le Ghab, en contrebas du djebel Ansariya. Le Barada arrose l’oasis (ghouta) de Damas tandis que le Sinn et le Nahr al-Kabir drainent la plaine côtière.

Les ressources hydrographiques de la Syrie, exploitées de longue date pour l’agriculture, ont fait l’objet de programmes de développement au cours des dernières décennies. Un important barrage sur l’Euphrate, au nord, a donné naissance au lac Assad, aujourd’hui le plus important du pays.

2.2Climat

À l’exception de la plaine côtière, qui bénéficie d’un climat méditerranéen, le climat est continental et sec. Les pluies sont arrêtées par la barrière montagneuse dominant la plaine. Les hivers sont froids (4,4 °C à Alep, en janvier) et les étés très chauds (30,8 °C à Tadmor, à la limite du désert de Syrie, en août). Les précipitations annuelles varient de 510 à 1 020 mm dans les régions côtières, de 255 à 510 mm entre Alep et Damas et de 25 à 127 mm dans le désert.

2.3Végétation et faune

Pins et cèdres couvrent en partie les contreforts montagneux de l’Ansariya et de l’Anti-Liban. L’ensemble du plateau syrien est le domaine de la steppe, qui fait place à des déserts rocailleux au nord et à l’est.

La faune sauvage est peu abondante : antilopes, chats sauvages, porcs-épics et lièvres sont les principaux mammifères. Les oiseaux sont nombreux (flamants, pélicans, outardes, aigles et faucons) ainsi que les reptiles en tout genre (lézards, caméléons, serpents).

3POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1Démographie

En 2008, la population syrienne était estimée à 19,7 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 107 habitants au km². Elle est inégalement répartie et se concentre surtout dans l’ouest du pays, sur la plaine côtière et dans le Ghab. C’est le dynamisme qui caractérise la population syrienne. En 2008, le taux moyen d’accroissement naturel était estimé à 2,2 p. 100, avec une moyenne de 3,21 enfants par femme. En 2008, on estime à 47 p. 100 la part des moins de 15 ans dans la population totale et à 3,3 p. 100, celle des personnes de 65 ans et plus. L’espérance de vie moyenne est de 70,9 années.

Environ 88 p. 100 des Syriens sont des Arabes, parmi lesquels des Bédouins, encore nombreux et qui tentent de préserver leur mode de vie nomadisant. Les minorités non arabes les plus importantes sont les Kurdes, habitant essentiellement le long de la frontière turque (8 p. 100), et les Arméniens, qui vivent surtout dans les grandes villes (2,8 p. 100).

3.2Découpage administratif et villes principales

Outre la municipalité de Damas, la Syrie est divisée en 13 gouvernorats (mouhafazas). La population de Damas, capitale du pays, était estimée à 2,23 millions d'habitants en 2003. Les autres grandes villes sont Alep (2,38 millions d'habitants) au nord du pays, Homs (811 000 habitants) au centre, et le port de Lattaquié (240 000 habitants). En 2005, 50,3 p. 100 de la population habitait en zone urbaine.

3.3Institutions et vie politique
3.3.1Organisation des pouvoirs

La Constitution de 1973, approuvée par référendum trois ans après la prise du pouvoir d’Hafez al-Assad, instaure une république démocratique, populaire et socialiste, régie par un système présidentiel autoritaire. Le président de la République est au sommet du pouvoir exécutif. Élu sur proposition de l’Assemblée pour un mandat de sept ans, il nomme le Premier ministre et les membres du Conseil des ministres, qui exécute la politique présidentielle. Il commande les forces armées.

Le pouvoir législatif est représenté par la Chambre du peuple, composée de 250 membres élus au suffrage universel pour une durée de quatre ans. Le président de la République dispose cependant du droit d’initiative législative et d’un droit de veto sur les lois votées par le Parlement. « En cas de nécessité absolue «, il peut exercer librement le pouvoir législatif. Il a aussi le pouvoir de dissoudre la Chambre du peuple. Celle-ci est, de facto, une assemblée essentiellement consultative.

3.3.2Partis politiques

La scène politique syrienne est très largement dominée par le parti Baas (socialiste, laïque et panarabe), consacré par la Constitution (article 8) comme « parti dirigeant dans la société et dans l’État «. Le processus d’élection de la Chambre du peuple reflète cette suprématie puisque 167 de ses députés doivent appartenir au Front national progressiste (FNP), une coalition regroupant le Baas et diverses petites formations. De même, seul le parti Baas peut proposer le nom d’un candidat à la présidence de la République.

3.3.3Défense nationale

Avec le parti-État baasiste, l’armée constitue un des piliers du régime syrien et de sa stabilité. Elle est contrôlée principalement par la minorité chiite alaouite, dont sont issus l’ancien président Hafez al-Assad et son fils et successeur Bachar. L’État consacre une part considérable de son budget aux dépenses de défense nationale (7 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) en 2003). Les forces armées syriennes comptent 7 600 hommes dans la marine, 100 000 hommes dans l’aviation et 200 000 hommes dans l’armée de terre, soit au total 307 600 hommes.

3.4Langues et religions

L’arabe, langue officielle, est parlée par 90 p. 100 de la population. Les minorités arménienne (2 p. 100), circassienne et araméenne parlent leur propre langue.

Trois quarts des Syriens sont des musulmans sunnites, mais la population compte aussi des musulmans alaouites, une minorité chiite (11 p. 100 de la population) très influente puisqu’elle détient le pouvoir depuis le coup d’État de 1963, et des druzes (3 p. 100). Les chrétiens orthodoxes (Églises grecque, syrienne, arménienne, nestorienne) et catholiques (Églises grecque, jacobite, arménienne, maronite, chaldéenne, latine) représentent 10 p. 100 de la population. Il existe également une petite communauté juive.

3.5Éducation

En 2005, le taux d’alphabétisation était de 78,4 p. 100. L’instruction primaire est gratuite et obligatoire.

La Syrie possède des universités à Damas, Alep, Homs et Lattaquié. Damas est le siège de l’Académie arabe (1919), dédiée à l’étude de la langue et de la civilisation arabes. Il existe aussi d’autres instituts et universités spécialisés pour les affaires sociales, l’agriculture, l’industrie, la technologie et la musique. En 1998–1999, 6,1 p. 100 de la classe d’âge concernée poursuivaient des études supérieures. En 2001, l’État a consacré 4,13 p. 100 du PIB aux dépenses d’éducation.

3.6Arts et vie culturelle
3.6.1La culture du pays

La Syrie est riche des nombreux vestiges préservés témoignant des civilisations qui se sont succédé sur son territoire : anciennes cités mésopotamiennes, telle Mari, temples païens de Palmyre (Tadmor), vestiges hellénistiques de Doura-Europos, villages des premiers chrétiens ou forteresses croisées, tel le krak des Chevaliers (voir Croisades), sans compter Damas et Alep, parmi les plus anciennes villes du monde, où l’architecture islamique donne à voir quelques-uns de ses plus beaux monuments.

Voir aussi littérature arabe ; musique arabe ; art byzantin ; art de l'islam ; art mésopotamien.

3.6.2Institutions culturelles

Le Musée national de Damas est le plus célèbre des musées syriens en raison de ses collections d’art oriental, grec, romain, byzantin et musulman. Les bibliothèques publiques d’Alep, de Damas, de Homs et de Lattaquié renferment les principaux fonds du pays.

4ÉCONOMIE
4.1Généralités

L’économie de la Syrie repose sur l’agriculture et l’industrie, tandis que 70 p. 100 des recettes de l’État proviennent des hydrocarbures. En 2006, le produit intérieur brut (PIB) syrien s’élevait à 33,41 milliards de dollars. À partir de 1991, son économie a connu une importante croissance (4,27 p. 100 pour la période 1990-2003), alimentée en grande partie par des capitaux saoudiens, koweïtiens et même américains, qui ont afflué après que le pouvoir syrien eut prit position contre l’Irak durant la guerre du Golfe. L’amorce d’une libéralisation de l’économie a également encouragé les investissements étrangers tandis que la création de banques privées a été autorisée en 2001, mais l’endettement demeure élevé (21,5 milliards en 2004).

4.2Agriculture, forêts, pêche

L’agriculture, qui emploie 25,8 p. 100de la population active (2005), représentait 18,3 p. 100 du PIB en 2006. Le pays dispose d’environ 6 millions d'hectares de terres arables. Toutefois, des régions entières ne sont pas cultivées par manque d’eau. Les cultures sont concentrées dans la plaine littorale, dans le Ghab, drainé par l’Oronte, et dans les vallées de l’Euphrate et du Khabour.

L’irrigation est une nécessité vitale pour la Syrie. Les importants travaux d’irrigation sur l’Oronte et l’Euphrate tendent à améliorer la production agricole. La surface des terres irriguées s’élève en 2003 à 1,3 million d’hectares. Mais, dans une région proche-orientale caractérisée par une situation géopolitique complexe, les projets de barrages sur l’Euphrate se heurtent aux antagonismes d’intérêts opposant la Syrie aux autres pays traversés par le fleuve (la Turquie, en amont, et l’Irak, en aval). En outre, pour des raisons liées au régime du fleuve et la qualité des infrastructures, le grand barrage de Tabqa, construit dans les années 1970 avec la création d’un réservoir d’eau artificiel ((lac Assad), ne permet d’irriguer que 100 000 hectares, contre les 600 000 initialement escomptés. L’agriculture syrienne pâtit également de l’appauvrissement de sols insuffisamment fertilisés et qui ne peuvent se régénérer, la rotation des cultures n’étant pas pratiquée.

 

La terre est exploitée par des petits propriétaires, notamment dans la région côtière, et pour un tiers par des coopératives, installées surtout dans les régions récemment bonifiées. Les principales productions agricoles sont l’orge (1,5 million de tonnes en 1994), le blé (3,8 millions de tonnes), le tabac et les légumes. Raisins, olives et agrumes sont produits dans les oasis. Le coton (215 000 t), cultivé de façon intensive depuis la fin des années 1950 autour d’Alep, est quasiment la seule culture destinée à l’exportation.

 

L’élevage est très important. Le cheptel syrien comprend environ 19,7 millions d’ovins, 1 295 725 caprins, 1 082 623 bovins et 24,1 millions de volailles. Ni la pêche ni la sylviculture ne sont développées.

4.3Mines et industries

Le secteur secondaire représente 32,20 p. 100 du PIB et emploie 26,9 p. 100 de la population active ; il est contrôlé par l’État à plus de 65 p. 100.

4.3.1Secteur minier et énergie

L’extraction pétrolière, en augmentation constante, est une importante source de revenus : en 2004, la production a atteint 26 millions de tonnes. Les réserves sont estimées à 400 millions de tonnes ; elles sont concentrées dans la région de Deir ez-Zor, à l’est du pays. Les raffineries de Homs et de Baniyas ne traitent qu’une petite partie de la production. L’exploitation du gaz naturel, dans les régions de Homs et Tadmor, est en développement. La production était de 6,95 milliards de m³ en 2003. Ces productions sont destinées au marché intérieur.

Plus de la moitié de l’électricité est générée par des installations hydroélectriques (barrages de Techrine et Al Baas, sur l’Euphrate).

4.3.2Production industrielle

L’industrie est spécialisée dans l’agroalimentaire et le textile (soie et coton). Le pays produit également du ciment, du tabac et du cuir. L’artisanat syrien, réputé pour les brocarts, les tapis, la marqueterie ou le travail des métaux, perpétue les traditions.

4.4Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire produit 49,50 p. 100 du PIB et occupe 42,8 p. 100 de la population active.

La monnaie est la livre syrienne, divisée en 100 piastres, émise par la Banque centrale de Syrie, fondée en 1956.

Le pays est parcouru par 2 702 km de voies ferrées reliant les grandes villes et s’étendant aux frontières des pays voisins, à l’exception d’Israël. La Syrie possède un réseau routier de 94 890 km. Les perspectives de développement liées au barrage de Tabqa ont entraîné un désenclavement de la vallée de l’Euphrate, avec la construction d’une route asphaltée reliant Deir ez-Zor à Damas par le désert et d’une voie ferrée reliant Alep à Deir ez-Zor. L’aéroport international se trouve à Damas ; la compagnie aérienne nationale est la Syrian Arab Airlines.

Le tourisme syrien, longtemps peu développé en raison de l’effort de guerre et d’un certain isolement sur la scène internationale, est un secteur qui connaît un véritable essor depuis la guerre du Golfe. La Syrie est très riche en vestiges archéologiques et en merveilles architecturales, mais dispose d’infrastructures encore modestes.

4.5Commerce extérieur

Le commerce extérieur de la Syrie est habituellement déficitaire : en 2003, les importations s’élevaient à 5,11 milliards de dollars et les exportations à 5,73 milliards de dollars.

Les importations sont constituées pour les trois quarts de produits manufacturés ; du pétrole raffiné et des produits chimiques sont également importés. Les principaux fournisseurs sont les pays de l’Union européenne, les États du Proche-Orient et de l’Asie, et les pays de l’ex-CAEM.

Le premier produit exporté est le pétrole brut, qui a dépassé, au milieu des années 1970, le coton brut. Le pays continue cependant d’exporter du coton ainsi que d’autres produits textiles, des conserves, des boissons, du tabac, des phosphates, des fruits et des légumes. Les principaux clients sont les pays de l’Union européenne, les États du Proche-Orient et les pays de l’ex-CAEM. Une grande partie des revenus de la Syrie proviennent des droits perçus par le gouvernement sur le transport du pétrole par oléoduc, à travers le territoire.

5HISTOIRE

L’histoire de la Syrie actuelle, jusqu’au xxe siècle, concerne un territoire qui s’étendait du désert de Syrie à la Méditerranée, englobant les États contemporains de Syrie, du Liban, d’Israël et de Jordanie.

5.1Au carrefour des civilisations
5.1.1Origines

Les hommes peuplent cette région dès le paléolithique et le néolithique. Dans la vallée de l’Euphrate, formant avec celle du Tigre la Mésopotamie, apparaissent l’agriculture, les premières villes, les premiers royaumes, puis plus tard, l’écriture cunéiforme et l’alphabet (voir Ougarit).

5.1.2Sumer et Babylone

Lieu de passage entre l’Égypte et la Mésopotamie, la Syrie est livrée aux invasions autant qu’elle en est le point de départ. Au IIIe millénaire av. J.-C. sont fondées les cités-États de Mari (aujourd’hui Tell Hariri, à l’est du pays) et d’Ebla (au sud d’Alep), grandes puissances commerciales du monde oriental. Soumise à la domination de Sumer puis d’Akkad, la région de Babylonie passe, à la fin de ce IIIe millénaire, sous l’influence des Amorites, peuple sémite nomade. Ceux-ci fondent, au xixe siècle av. J.-C., la première dynastie de Babylone. Hammourabi, roi de Babylone, étend sa domination sur toute la région au siècle suivant.

5.1.3Araméens et Babyloniens

À partir du xvie siècle av. J.-C., les Pharaons de la xviiie dynastie égyptienne prennent le contrôle de la Syrie méridionale tandis qu’au nord vont s’établir les Hittites. Inévitable, l’affrontement entre les deux puissances se produit en 1287 av. J.-C. lors de la bataille du Qadesh. Aucun vainqueur ne se dégage vraiment, Hittites et Égyptiens concluent alors un accord de statu quo.

Au carrefour commercial entre la Méditerranée et l’Asie, la région prospère notamment grâce à l’activité des marchands phéniciens qui fondent de nombreux ports (Tyr, Byblos, Sidon au Liban, Ougarit en Syrie).

L’équilibre est rompu par l’arrivée des Peuples de la mer qui déferlent au xiiie siècle av. J.-C. et dévastent le littoral. À l’intérieur, tandis que les Araméens, lointains descendants des Amorites, établissent de petites principautés de la vallée de l’Oronte à celle de l’Euphrate, le royaume d’Israël voisin étend sa domination sur la région aux Xe et IXe siècles av. J.-C., en créant des liens de vassalité avec les Araméens. Le royaume de Damas, fondé vers 1000 av. J.-C., demeure longtemps indépendant, jouissant d’un grand rayonnement. Les principautés ne résistent pas aux assauts des armées assyriennes de Teglath-Phalasar III (744-727 av. J.-C.), qui, après avoir pris Damas en 732 av. J.-C., occupent bientôt toute la région, chassant même les Araméens qui se sont établis sur le trône de Babylone.

Nabuchodonosor II, illustre représentant de la xe dynastie de Babylone qui s’établit sur les restes de la puissance assyrienne, étend son pouvoir jusqu’à Jérusalem ; maître de l’Orient, il fait de sa langue, l’araméen, l’idiome de tous les peuples sous sa domination.

5.1.4Perses et Macédoniens

En 539 av. J.-C., Cyrus le Grand, accueilli en libérateur par les peuples sous le joug babylonien, dévaste l’empire chaldéen, aussi la Syrie passe sous domination perse et est administrée par les satrapes des Grands Rois pendant les deux siècles qui suivent. Alexandre le Grand l’annexe ensuite à son empire en 333-332 av. J.-C. ; désormais sous influence hellénistique, la Syrie échoit après la mort du conquérant à Séleucos Ier Nikator, l’un de ses généraux. Fondateur de la dynastie des Séleucides, il crée de nouvelles villes comme Antioche, dont il fait sa capitale, Laodicée (Lattaquié) et Doura-Europos. Au cours du IIIe siècle av. J.-C., une lutte pour le contrôle de la Syrie du Sud et de la Palestine oppose la dynastie ptolémaïque d’Égypte aux Séleucides, finalement vainqueurs.

5.2La Syrie romaine et byzantine

Le royaume de Syrie, ainsi appelé à partir de 312 av. J.-C., est conquis par Pompée venu en Orient vaincre les Parthes et devient une province romaine en 64 av. J.-C. Florissante économiquement et culturellement durant la période hellénistique, la Syrie le demeure sous la domination romaine, à tel point qu’elle devient l’une des principales provinces de l’Empire. Zénobie, reine de Palmyre, tente, au IIIe siècle de notre ère, de secouer le joug romain ; elle y parvient de façon éphémère, avant d’être vaincue par Aurélien, en 272.

Après la division de l’Empire romain en 395 apr. J.-C., la Syrie est intégrée à l’Empire byzantin. Elle connaît une période de prospérité économique et de stabilité politique, troublée par les querelles christologiques qui déchirent alors l’Église d’Antioche, devenant le centre d’hérésies comme le nestorianisme et le monophysisme. Les Perses, à partir de 611, tentent de mettre à profit les troubles religieux pour rétablir leur domination sur la région. Les Byzantins les chassent définitivement en 623, pour faire face à une nouvelle menace, celle de l’islam conquérant.

5.3L’islamisation

Des tribus arabes venues du sud de l’Arabie se sont établies dès le ive siècle avant notre ère en Syrie. Mais les Arabes, qui, au viie siècle apr. J.-C., se tournent vers la Syrie, sont porteurs d’une foi nouvelle et animés d’un esprit de conquête. En 636, la bataille du Yarmuk (en Jordanie actuelle) scelle la destinée de la Syrie. Elle devient musulmane et arabe. En 661, le nouveau calife Mu’awiya Ier s’opposant à Ali, gendre et cousin du Prophète, fonde la dynastie des Omeyyades à Damas, dont il fait sa capitale. La ville connaît une ère de prospérité et de développement qui fait d’elle l’une des plus belles et des plus importantes cités du monde musulman. La Syrie est le cœur d’un empire musulman en expansion. En 750, cependant, le califat passe aux mains d’une nouvelle dynastie, celle des Abbassides. En transférant leur capitale à Bagdad, ils font naître entre les deux villes une rivalité qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Aux xe et xie siècles, la Syrie, éclipsée par l’Irak — nouveau centre du pouvoir arabe —, est partiellement sous l’occupation des Tulunides et des Fatimides, souverains musulmans d’Égypte (voir califat), puis des Turcs seldjoukides au nord.

5.4L’occupation franque

Le désordre qui règne dans le pays, divisé entre des dynasties arabes et turques rivales, favorise l’établissement des croisés, qui, après la prise d’Antioche (1098) et de Jérusalem (1099), occupent le littoral et le nord de l’actuelle Syrie (voir croisades). Ce territoire est rattaché pour une partie au royaume latin de Jérusalem et pour une autre à la principauté d’Antioche. Les croisés, qui ne réussissent jamais à s’implanter dans les montagnes, aux mains des sectes musulmanes, ni dans la plaine de l’Oronte, édifient, sur les contreforts du djebel Ansariya, une série de châteaux forts, tournés vers la mer, parmi lesquels le krak des Chevaliers, le château du Marqab et le château de Saône, véritables villes fortifiées.

En 1173, Saladin, fondateur du sultanat ayyubide, mène la lutte des musulmans contre les croisés et unifie l’intérieur de la Syrie. Ayant repris Jérusalem en 1187, il meurt à Damas en 1193, sans avoir pu chasser les croisés de leurs places fortes sur le littoral.

Affaibli par la guerre opposant croisés et musulmans, le pays subit au xiiie siècle l’invasion destructrice des Mongols. Les Mamelouks, dynastie d’esclaves qui s’est imposée en Égypte, stoppent leur avance, expulsent définitivement les croisés en 1291 et dominent la Syrie jusqu’en 1516. En 1401, le pays subit pourtant une nouvelle fois le passage des Mongols, conduits par Tamerlan.

5.5La domination ottomane
5.5.1Des provinces éloignées

Envahie par les troupes de Sélim Ier en 1516, la Syrie devient ottomane pendant quatre siècles. Constituée des provinces de Damas, d’Alep, de Beyrouth et de la ville de Jérusalem, la Syrie ottomane est gérée au nom du sultan par des gouverneurs nommés pour un an. C’est durant cette période que le pays redevient un carrefour commercial important et développe des relations avec le monde occidental. Ainsi, un consul français est envoyé à Alep dès le xvie siècle et des ordres religieux catholiques sont autorisés à s’implanter à partir du xviie siècle.

L’affaiblissement graduel de la puissance ottomane attise les ambitions territoriales : en 1799, Napoléon Ier, qui a pris pied en Égypte, est vaincu devant Saint-Jean d’Acre ; puis, en 1831, les troupes du vice-roi d’Égypte Méhémet Ali réussissent à s’imposer. Durant leurs dix années de présence, les khédives entreprennent de moderniser le pays, avant d’être contraints de se retirer par les puissances occidentales. Située sur la voie commerciale majeure de l’Orient vers la Méditerranée, jusqu’à l’ouverture du canal de Suez en 1869, la Syrie devient l’un des enjeux de la question d’Orient.

5.5.2L’émergence du nationalisme arabe

En 1860, des massacres intercommunautaires au Liban et dans le sud de la Syrie provoquent l’intervention de Napoléon III en faveur des chrétiens. La domination ottomane, cependant, est de plus en plus contestée par les Arabes. C’est en Syrie que sont nés les premiers mouvements nationalistes arabes. Ralliés à Hussein ibn Ali, cheikh de La Mecque, leurs membres combattent durant la Première Guerre mondiale aux côtés des Britanniques contre l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne.

Les Britanniques ont gagné l’appui des Arabes en leur promettant, en contrepartie de leur soutien, l’indépendance en cas de victoire sur l’Empire ottoman. Cet accord, prévoyant la création d’un grand État arabe, est formalisé, en janvier 1916 par un échange de lettres entre le gouvernement britannique et Hussein. Cependant, au mois de mai de la même année, la Grande-Bretagne et la France concluent des accords secrets, les accords Sykes-Picot, par lesquels elles se partagent les terres arabes sous domination ottomane : la Syrie et le Liban actuels reviennent à la France, l’Irak et la Palestine sont attribuées au Royaume-Uni.

5.6Le mandat français

Britanniques et Arabes participent à la prise de Damas en 1918. L’année suivante, les forces britanniques se retirent de la zone d’influence revenant à la France, cédant son contrôle aux troupes françaises. En 1920, la Société des Nations (SDN) confie à la France un mandat sur la Syrie et le Liban, lequel doit rapidement aboutir, en théorie, à l’indépendance de ces deux territoires.

5.6.1Les aspirations à l’indépendance

Hier hostile envers les Turcs, la population syrienne développe très vite un sentiment antifrançais. Les nationalistes syriens, organisés depuis la fin du xixe siècle, espèrent la création d’une Syrie indépendante, incluant la Palestine et le Liban. En mars 1920, le Congrès national syrien, élu en 1919, refusant le mandat français, proclame l’indépendance du pays. Celui-ci devient une monarchie constitutionnelle dirigée par le fils de Hussein, le prince Fayçal.

En avril 1920, la conférence de San Remo confirme les accords Sykes-Picot et légitime une intervention française : les troupes du général Gouraud entrent à Damas en juillet. Fayçal, contraint à l’exil, trouve alors refuge en Irak, où il sera couronné en 1921.

L’administration française, installée à Beyrouth, organise un Grand Liban composé de quatre provinces : Alep et Damas, dotées d’un gouvernement local, le territoire des Alaouites et le djebel Druze, directement sous administration française. En 1925, le regroupement des trois premières provinces provoque dans le djebel Druze de violents soulèvements, que les Français mettront deux ans à mater.

Un calme apparent s’instaure ensuite, mais les nationalistes syriens ressentent cruellement le retour à la Turquie de l’ancien district ottoman (sandjak) d’Alexandrette (Iskenderun), comprenant Antioche, la capitale de la Syrie séleucide. Les Français font cette cession à la veille de la Seconde Guerre mondiale avec l’espoir de voir les Turcs rester neutres dans le conflit à venir.

5.6.2La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences

Malgré son hostilité à l’égard de la France, la Syrie se range aux côtés des Alliés en 1939. En juin 1940, après la capitulation française, la Syrie passe sous le contrôle du gouvernement de Vichy. En 1941, les forces de la France libre et les Britanniques chassent le général Dentz, haut-commissaire du Levant.

Le général Catroux, au nom de la France libre, reconnaît officiellement l’indépendance de la Syrie, mais les troupes franco-britanniques demeurent sur le sol syrien. Des élections organisées en 1943 portent à la tête du pays Chukri al-Quwwatli, l’un des dirigeants du soulèvement de 1925-1927.

Les Français ne se retirent totalement du Liban et de la Syrie qu’en 1946, après avoir violemment réprimé de nouvelles émeutes nationalistes et bombardé Damas. Cette même année, la Syrie devient membre des Nations unies.

5.7La Syrie indépendante

La période de l’après-guerre est marquée par une grande instabilité politique. Un Parlement est élu en 1949 et une Constitution proclamée en 1950, mais trois coups d’État militaires se succèdent de 1949 à 1954.

5.7.1La lutte contre Israël

La Syrie, membre de la Ligue arabe, participe à la guerre de 1948 qui oppose les Arabes au nouvel État d’Israël. Après 1954 et la victoire des partis de gauche aux élections législatives, le pays se rapproche de l’Union soviétique.

En 1955, la Syrie affiche son hostilité au pacte de Bagdad, alliance défensive formée par la Turquie, l’Irak, l’Iran, le Pakistan et la Grande-Bretagne. Les attaques militaires menées par Israël, la Grande-Bretagne et la France contre l’Égypte lors de la crise de Suez, en 1956, la politique américaine de containment (endiguement du communisme) renforcent les choix syriens en matière de politique étrangère.

Au cours des années 1950, le parti Baas acquiert une importance croissante en Syrie. D’inspiration socialiste, ce parti fondé en 1943 à Damas par Michel Aflaq, un chrétien converti à l’islam, renoue avec la tradition du panarabisme, cristallisé en Égypte par la figure montante du nationalisme arabe, Gamal Abdel Nasser.

5.7.2La République arabe unie

Le 21 février 1958, les populations syrienne et égyptienne plébiscitent la fédération de leurs pays au sein d’une République arabe unie (RAU), présidée par le général Nasser. Le mois suivant, Nasser décide de la dissolution de tous les partis politiques syriens, y compris le Parti communiste, et renvoie de l’armée les officiers prosoviétiques. L’Égypte impose progressivement sa mainmise sur la RAU ; de nouvelles administrations centralisées sont établies au Caire ; l’Union nationale, le seul parti autorisé, tient son premier congrès en Égypte ; enfin, un cabinet unique est formé en août 1961.

Sur le plan économique et social, la création de la RAU se traduit par une réforme agraire (limitation de la possession individuelle à 80 ha de terre irriguée et 300 ha de terre non irriguée) et une vaste politique de nationalisations (compagnies maritimes, assurances et banques). Cette politique renforce l’opposition des conservateurs et des forces armées syriennes, qui s’emparent de Damas le 28 septembre 1961 et proclament, dès le lendemain, la rupture des liens avec l’Égypte.

5.7.3Le parti Baas au pouvoir

Une Constitution provisoire est approuvée par référendum en décembre 1961 et un nouveau gouvernement d’unité nationale est formé. Le 8 mars 1963, un nouveau coup d’État militaire porte au pouvoir le parti Baas. Un Conseil de commandement de la révolution est chargé de diriger le pays ; l’industrie, le pétrole et le commerce sont nationalisés. Cependant, le parti est divisé par la rivalité entre ses dirigeants et les jeunes officiers plus radicaux, appartenant pour la plupart à la minorité alaouite. Ces derniers prennent le pouvoir le 23 février 1966 et emprisonnent les dirigeants historiques du parti Baas.

Les tensions croissantes à la frontière israélo-syrienne amènent la Syrie et l’Égypte à signer un accord de défense commun contre l’État hébreu, le 4 novembre 1966. Durant les mois suivants, des attaques répétées menées par des commandos basés en Syrie provoquent de fréquentes ripostes israéliennes. Ces incidents frontaliers jouent un rôle non négligeable dans le déclenchement de la guerre des Six-Jours, en juin 1967.

Durant ce conflit, les forces israéliennes s’emparent des positions syriennes dans le Golan et progressent rapidement à l’intérieur du pays, parvenant à 65 km de Damas. Le 10 juin, un accord de cessez-le-feu est conclu et des observateurs sont placés entre les forces syriennes et israéliennes. La Syrie, désormais privée du plateau du Golan, accuse la Grande-Bretagne et les États-Unis de soutenir activement Israël et rompt ses relations avec ces deux pays. Elle s’oppose ensuite à la Jordanie, prenant parti militairement contre le roi Hussein et soutenant les Palestiniens, en septembre 1970 (Septembre noir).

5.8La présidence d’Hafez al-Assad
5.8.1La guerre du Kippour

En novembre 1970, le général Hafez al-Assad chasse du pouvoir les extrémistes du Baas, puis accède à la présidence de la République en mars 1971. Dans le gouvernement formé en décembre 1972, les baasistes détiennent cependant toujours plus de la moitié des postes. La libéralisation progressive de l’économie est engagée, tandis que le nouveau régime, consacré par la Constitution de 1973, tente de rompre l’isolement diplomatique du pays.

Durant la guerre du Kippour, en octobre 1973, les troupes syriennes attaquent Israël par surprise. Les combats se déroulent sur les hauteurs du Golan, alors que les Égyptiens lancent une offensive le long du canal de Suez. La troisième guerre israélo-arabe, qui se solde par une nouvelle victoire d’Israël, a un coût très élevé pour la Syrie qui perd l’essentiel de ses infrastructures industrielles.

Grâce à la médiation du secrétaire d’État américain Henry Kissinger, la Syrie et Israël signent en mai 1974 un traité de désengagement qui prévoit la création d’une zone neutre contrôlée par les forces des Nations unies et l’échange des prisonniers de guerre. En juin, la Syrie et les États-Unis rétablissent leurs relations diplomatiques, rompues en 1967.

5.8.2L’intervention au Liban

Quand, à partir de 1975, l’Égypte cherche à conclure une paix séparée avec Israël, la Syrie se réconcilie avec la Jordanie. L’année suivante, l’armée syrienne intervient au Liban, déchiré par la guerre civile ; elle ne quittera pas le pays, nouant des alliances successives avec les différentes parties en présence. Les forces syriennes et israéliennes s’affrontent notamment en 1982, lors de l’invasion israélienne du Liban.

À l’intérieur, le régime laïc d’Hafez al-Assad doit faire face, à partir de 1973, à une agitation islamiste de plus en plus vive. En 1982, l’armée syrienne intervient pour réprimer une révolte islamiste menée par le mouvement des Frères musulmans. Hama, quatrième ville du pays, est en grande partie détruite et la répression coûte la vie à une dizaine de milliers de personnes.

En raison de la rivalité entre les deux partis Baas au pouvoir à Damas et à Bagdad, la Syrie est l’un des rares pays du Proche-Orient à soutenir Téhéran dans la guerre Iran-Irak. Mais la préoccupation essentielle d’Hafez al-Assad demeure le Liban. En 1985, la Syrie a obtenu le retrait israélien de la plus grande partie du Liban ; en février 1987, elle dépêche 7 000 hommes en renfort dans le secteur musulman de Beyrouth pour rétablir l’ordre, et opère la réunification de la capitale libanaise. Les accords de Taef, en 1989, consacrent la tutelle exercée de fait par la Syrie au Liban. En mai 1991, le gouvernement syrien et le gouvernement libanais signent un traité d’amitié et de coopération précisant que leurs deux pays appartiennent à une même nation.

5.8.3Les nouvelles relations avec les Occidentaux

La Syrie améliore ses relations avec les pays occidentaux en obtenant la libération de leurs ressortissants détenus en otage par les chiites libanais. Cependant, les États-Unis continuent d’accuser le régime syrien de soutenir les actions de différents groupes terroristes. Le président Assad rompt définitivement l’isolement diplomatique de son pays lorsque ses troupes se joignent à la coalition anti-irakienne durant la guerre du Golfe. Cette participation vaut à la Syrie un regain d’intérêt de la part des investisseurs occidentaux, encouragés par de nouvelles mesures d’ouverture économique. En 1992, Assad fait un nouveau geste en autorisant les Juifs de Syrie à voyager : 4 000 d’entre eux émigrent aux États-Unis. Dans le même temps, des détenus politiques sont libérés.

Sur le plan diplomatique, la situation évolue également. En 1994, la Syrie accepte de négocier avec Israël sur le statut du Golan. Après quelques hésitations et reculs, les discussions reprennent en décembre 1995. Cependant, la situation se dégrade avec la signature, en février 1996, d’un accord de coopération militaire entre Israël et la Turquie. La Syrie, considérant cet accord comme une manœuvre d’encerclement, se rapproche alors de la Grèce et de la Russie. Enfin, en avril 1996, la Syrie intervient dans le contrôle du cessez-le-feu au sud du Liban et prend en juin 1997 l’initiative d’un rapprochement tactique avec l’Irak, avec qui Damas n’entretient plus de relations officielles depuis 1980. La situation économique demeure difficile en raison des pesanteurs bureaucratiques et de l’absence d’une réforme en profondeur des systèmes bancaire et monétaire. La question de la succession d’Hafez al-Assad active, par ailleurs, les luttes de clans au sein du pouvoir. En octobre 1998, soumise à des pressions et des menaces militaires par la Turquie, la Syrie signe avec ce pays un accord, par lequel elle s’engage à ne plus fournir d’appui financier, militaire ou logistique au PKK. Au Liban, pays dans lequel elle exerce une influence déterminante, la Syrie intervient dans la désignation du chef de l’État.

En février 1999, Hafez al-Assad est réélu président de la République syrienne pour une durée de sept ans. Au début de l’année 2000, les négociations avec Israël reprennent, mais elles n’aboutissent pas, malgré la médiation américaine, Hafez al-Assad ayant mis comme condition préalable un retrait total du Golan.

5.9La présidence de Bachar

Hafez al-Assad meurt en juin 2000. Un processus institutionnel, politique et électoral est mis en place afin que son fils cadet, Bachar, commandant d’une division blindée de l’armée syrienne depuis 1994, puisse lui succéder. Il est nommé général et commandant en chef des armées, proclamé chef du parti Baas et choisi par le Parlement comme candidat unique à la présidence. Ce choix est confirmé, pour un mandat de sept ans, par le référendum du 10 juillet 2000.

Porteur d’un espoir de réformes économiques et de modernisation pour une partie de la population, Bachar Al-Assad, au terme de quelques mois de pouvoir, semble être revenu à la ligne politique de son père.

L’élection du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, en février 2001, éveille des craintes sérieuses quant à la montée des tensions entre Israël et la Syrie. En avril, pour la première fois depuis 1982, Israël vise une position syrienne au Liban en riposte à une attaque anti-israélienne du Hezbollah libanais. Afin d’éviter que ne se mette en place une spirale d’actions et de réactions pouvant enclencher une nouvelle guerre, l’ONU et de nombreux pays occidentaux appellent toutes les parties à « la retenue «. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis classent la Syrie parmi les États qu’ils considèrent comme complices du terrorisme. Ils accentuent leur pression parallèlement à leur intervention en Irak en 2003. Dans ce contexte régional tendu, l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri est assassiné en mars 2005. Alors que la Syrie est suspectée d’être à l’origine de cet attentat, un immense mouvement populaire libanais manifeste son opposition au gouvernement et à la présence syrienne. Cela conduit en quelques semaines au retrait de l’armée syrienne du Liban, en avril 2005, vingt-neuf après son intervention dans le pays.

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