Syrie (2000-2001): Concessions très contrôlées
Publié le 27/09/2020
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Syrie (2000-2001): Concessions très contrôlées
L'épisode fragile du "printemps de Damas" allait-il se refermer avant d'avoir
fleuri ? La timidité des réponses apportées aux attentes qui avaient accompagné
l'accession au pouvoir de Bachar el-Assad, à la suite du décès de son père,
Hafez el-Assad, le 10 juin 2000, semblait autant de signes des blocages syriens.
Au lendemain du référendum présidentiel du 10 juillet 2000, qui a plébiscité B.
el-Assad - candidat unique - avec 97,29 % des suffrages, le discours du nouveau
président devant l'Assemblée des députés a donné le ton : une démocratie à
l'occidentale est "impossible" et les seules perspectives d'évolution du régime
sont celles d'une "démocratie spécifique à la Syrie qui [prend] racine dans son
histoire et respecte sa société".
D'autre part, le maintien du gouvernement de
Moustafa Miro (Premier ministre), installé en mars 2001, a conservé auprès du
jeune président (34 ans) les principaux hommes de la "vieille garde" assadienne.
À ce peu de changement dans le discours comme dans le personnel politique a
répondu la première mobilisation publique, depuis plus de quarante ans,
d'intellectuels désireux d'enclencher un mouvement d'ouverture.
Le 26 septembre
2000, une première pétition avait rassemblé 99 intellectuels et artistes syriens
réclamant l'instauration de la démocratie, le rétablissement de toutes les
libertés publiques (gelées depuis l'instauration de la loi martiale en 1963) et
l'amnistie générale des prisonniers politiques.
Elle s'est accompagnée d'une
floraison de cercles de discussion qui abordaient avec une certaine liberté de
parole les sujets économiques, sociaux et politiques, et a été suivie en janvier
2001 par la publication d'une seconde pétition, dite "des 1000", axée sur la
critique de trente ans de pouvoir assadien.
Si cette mobilisation des élites intellectuelles urbaines a semblé concrétiser
un temps les balbutiements d'une transition politique, le vent a tourné dès la
mi-février 2001.
Dans un entretien au quotidien arabe basé à Londres Asharq
al-Awsat (8 février 2001), B.
el-Assad, s'il déclarait possible l'émergence de
"nouveaux partis", mettait en garde contre "toute action qui porterait atteinte
à l'intérêt national" et insistait sur le fait que l'ouverture politique devait
tenir compte de "la sécurité et la stabilité du pays".
Depuis, ces cercles ont
été soumis à l'obligation d'autorisation officielle.
Seul un forum semblait
maintenir ses activités à la mi-2001, tandis que le député indépendant Ryad Seif
avait annoncé, le 18 février 2001, qu'il faisait l'objet d'une poursuite
judiciaire ; son projet de parti politique, le Mouvement de la paix sociale,
proposait de rayer de la Constitution l'article 8 qui consacre le rôle
"dirigeant de la société et de l'État" du parti Baas, au pouvoir depuis 1963.
Enfin, malgré la libération attendue de plus de 600 prisonniers politiques, dont
des Libanais (annoncée le 16 novembre 2000), et celle du journaliste démocrate
Nizzar Nayyouf (qui, à la date de mai 2001, avait passé neuf ans en prison), les
organisations de défense des droits de l'homme estimaient que 700 à 800
prisonniers politiques ou d'opinion étaient toujours emprisonnés.
La priorité accordée par le nouveau président aux questions économiques est.
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