Synthèse les Fleurs du Mal
Publié le 17/09/2022
Extrait du document
«
Synthèse : Les Fleurs du Mal- Baudelaire
Baudelaire fait assez peu allusion à la nature dans ses œuvres, contrairement aux autres
poètes romantiques.
Au contraire, il affiche un goût prononcé pour l’artifice, le sophistiqué.
Il
s’inspire ainsi plus souvent de la ville, Paris, que de la campagne.
L’Art, qui est un artifice lui
paraît supérieur à la réalité ( Art : parcelles de la réalité reconstruites et sublimées par
l’intellect et la sensibilité du poète), comme la femme maquillée et parfumée lui paraît
préférable à la femme « naturelle ».
Il peut paraître à priori paradoxal de le voir s’intéresser à certains animaux (le chat, la
chienne, l’albatros, l’alouette, etc.).
En réalité, il ne s’en sert que pour exprimer certaines
conceptions qu’il se fait sur le poète, son rôle et le monde qui l’entoure.
Ce sont plus des
symboles que des êtres vivants.
N’oublions pas que la pensée baudelairienne procède par
analogies, établissant de mystérieuses « Correspondances » entre des éléments disparates du
réel.
Le poète
-
-
Il est d’une autre race que celle des hommes ordinaires : c’est pourquoi Baudelaire
emploie pour le désigner des non-humains.
(« Vivants piliers »).
Le poète a un don, un talent qui le place au-dessus des autres hommes.
Semblable à
Orphée qui, par son chant et sa musique, attirait mystérieusement animaux et plantes
autour de lui.
( Images de l’Albatros et de ses ailes, symbolisant le génie qui lui permet de
s’évader du monde réel).
« Ailes blanches » : pureté du génie en contact avec l’idéal.
Le poète est celui qui opère ces mystérieuses correspondances entre les parfums, les
couleurs et les sons : c’est ce que l’on appelle la « synesthésie ».
Le poète est en marge, plus proche des « Races de Caïn » que des « Races d’Abel », il est
rejeté, tel un proscrit, un vagabond et les autres, en général, vulgaires se moquent de »cet
infirme qui volait ».
Le poète est un être divin, mystique, en liaison avec la divinité (pour Baudelaire, Dieu et
L’Art sont des notions proches.
Le poète « maudit » doit adopter une attitude faite de fierté mais de solitude, une sorte de
stoïcisme désespéré lorsqu’il est en contact avec le monde réel.
Donc, deux aspects du poète sont mis en évidence : le poète en tant qu’être de génie, en
contact avec le Divin (et L’Idéal), et le poète rejeté, incompris dans la vie réelle (le
Spleen).
Le poète est attiré, comme tout être humain par ses désirs, ses pulsions, l’érotisme et le
plaisir, et il lui faut du talent ( les ailes), un élan (donc une certaine volonté et énergie)
pour être « celui qui plane sur la vie et comprend sans effort le langage des fleurs et des
choses muettes ».
(Elévation).
Le lecteur « Hypocrite lecteur, mon semblable, mon frère »
est associé dans cette quête d’idéal.
Le monde qui entoure le poète
-
Le public : Il se caractérise par sa grossièreté, sa bêtise, son incompréhension, sa cruauté
( les hommes d’équipage, qui dans L’Albatros utilisent leur brûle-gueule pour effrayer
l’oiseau).
Le public est en général plongé dans l’univers du spleen.
La Femme : symbolise l’amour sensuel et fortement érotisé ( « les jambes en l’air comme
une femme lubrique » - La Charogne ).
Elle participe du monde physique et du monde
surnaturel : par et grâce au plaisir que le poète peut éprouver avec elle, il peut accéder à
-
L’Idéal, par la sublimation de la sensation physique : « Alors, ô ma beauté ! Dites à la
vermine qui vous mangera de baisers que j’ai gardé la forme et l’essence divine de mes
amours décomposés ».
La femme par son attrait physique exerce sur le poète une
puissance satanique.
Seul l’amour idéalisé et sublimé est conçu par le poète pour lui
résister.
L’ordre bourgeois, la religion, la tradition sont des états qui ne permettent pas au poète de
créer un ordre nouveau et idéal, fondé sur le rêve et l’imaginaire.....
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