Suse

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Suse, important centre urbain d'Élam fondé au IV^e millénaire av. J.-C. qui domina la Susiane, région comprise entre la Mésopotamie et le plateau iranien. Ce site iranien, aujourd'hui appelé Shush, comporte quatre tells : l'Acropole, occupée du IV^e millénaire av. J.-C. à la période islamique, l'Apadana, du nom de la salle d'audience du palais de Darios I^er le Grand qui s'y élevait au VI^e siècle av. J.-C., la Ville royale, superposition de niveaux du III^e millénaire av. J.-C. à la conquête achéménide et la Ville des artisans.

Les fouilles de Suse menées du milieu du XIX^e siècle au début du XX^e, réduites à l'exhumation d'objets, sont qualifiées de désastre archéologique par les spécialistes actuels. Elles sont poursuivies aujourd'hui par une équipe française. Les très nombreux objets découverts sur le site, productions indigènes ou prises de guerre, sont conservés au musée du Louvre ; notamment, le célébre Code d'Hammourabi, l'ensemble de lois de l'ancienne Mésopotamie le plus complet que l'on connaisse.

Suse acquit le statut de cité au IV^e millénaire av. J.-C. tandis que les autres villages néolithiques proches furent abandonnés. Elle produisit une céramique originale, au décor stylisé sombre sur fond clair, d'une très grande qualité. Les habitants aménagèrent une vaste nécropole, où certains morts furent enterrés avec des objets de cuivre, matériau alors prestigieux, et réalisèrent un travail collectif important : l'édification d'une grande terrasse à degrés. Passant ensuite dans la sphère d'influence mésopotamienne, Suse s'essaya à la production de céramique utilitaire en série, adopta le sceau-cylindre — petit cylindre gravé que l'on roulait sur de l'argile fraîche pour la marquer de son empreinte, sorte de signature — et inventa un système numéral. Des calculi d'argile (bâtonnet = 1, bille = 10, pastille = 100) étaient enfermés dans une bulle d'argile. Ces symboles furent ensuite gravés sur la bulle, à côté des motifs des sceaux-cylindres. La bulle fut enfin remplacée par une tablette. Les premiers pictogrammes apparurent au tout début du III^e millénaire av. J.-C. Cette écriture proto-élamite n'a pu être déchiffrée.

Jusqu'à son pillage par Assurbanipal au milieu du VII^e siècle av. J.-C., Suse reçut alternativement les influences venues de Mésopotamie et celles venues de l'Élam et servit peut-être de lien entre ces deux régions. L'Élam fournissait la Mésopotamie en bois, métaux et pierres.

À la fin du VI^e siècle av. J.-C., Suse devint l'une des capitales de l'Empire perse achéménide. L'apadana du palais de Darios I^er, détruit par Alexandre le Grand, se compose, comme celle du palais de Persépolis, d'une vaste salle hypostyle en terrasse, entourée sur trois côtés d'un double portique.