Suriname (1982-1983)

« Suriname (1982-1983) L'année 1982 a été marquée au Suriname par une brutale aggravation de la situation politique.

Un groupe militaire à base sociale restreinte, dirigé par le lieutenant-colonel Desi Bouterse, a peu à peu imposé son pouvoir.

En février 1982, il destitue le président civil élu, M.

Chin A.

Chen.

En mars, il fait échouer le coup d'État militaire présenté comme "anticommuniste" par ses instigateurs, entraînés par le chef du conseil national militaire.

En octobre, c'est la rupture entre le groupe de Desi Bouterse et les forces populaires, représentées notamment par le "Moederbond" (syndicat des ouvriers de la bauxite), qui a boudé la visite de Maurice Bishop, Premier ministre de Grenade. Ce sera enfin le déclenchement d'une répression peu commune au Suriname contre le Moederbond, les étudiants, des intellectuels et des journalistes.

Au point que ceux qui avaient soutenu le nouveau régime sont devenus ses premiers opposants... La répression a touché les civils et particulièrement des membres de la communauté hindoue, qui est la plus nombreuse (36%) dans ce pays multi-ethnique. Le groupe militaire au pouvoir s'appuie en effet surtout sur les créoles.

Le nouveau régime a développé ses rapports avec Cuba, l'URSS et la Corée du Nord, et menacé les milieux d'affaires hindous et chinois d'intensifier la lutte contre "l'impérialisme", tout en maintenant intacts les intérêts des compagnies étrangères productrices de bauxite, Suralco et Billiton. L'aide néerlandaise (1,5 milliard de dollars par an) et les revenus des exportations de bauxite ont beaucoup diminué depuis 1981.

Un nouveau gouvernement a été nommé en février 1983, dont le Premier ministre, Errol Alibux, est un sociologue formé aux Pays-Bas.. »