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Sun Yat-sen

Publié le 16/05/2020

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« Sun Yat-sen Personnage révéré aussi bien par le gouvernement nationaliste de Taiwan que par le régime communiste de Pékin, le "père de la République chinoise" estcertainement l'une des figures les plus étonnantes de l'histoire contemporaine.

L'homme lui-même, singulier mélange de théoricien nourri d'humanismeoccidental et de révolutionnaire professionnel toujours disposé à s'engager, non sans légèreté parfois, dans les aventures politiques les plus risques,surprend par son ambiguïté et ses contradictions.

De fait, rien sinon une foi inébranlable en sa mission jointe à une peu commune puissance de persuasionne permet d'expliquer le succès, au demeurant relatif, de ce fils de paysan cantonais qui réussit à gagner à la cause républicaine non seulement denombreux membres de l'intelligentsia progressiste de son temps mais encore plusieurs des représentants de la caste militaire qui détenait alors la réalitédu pouvoir politique. Fils cadet d'un modeste artisan de Macao retourné à la terre, le jeune Sun Wen reçut, jusqu'à l'âge de treize ans, l'éducation traditionnelle d'un enfant de saclasse.

Une chance unique de quitter le milieu villageois s'offre à lui en 1879 lorsque son père, à l'instigation de son fils aîné établi depuis plusieurs annéesà Hawaii, décide d'envoyer l'adolescent suivre les cours d'une institution missionnaire anglicane de Honolulu.

Le garçon qui revient au village natal après unséjour de trois ans dans l'école étrangère a définitivement rompu ses attaches avec sa communauté d'origine.

Banni de son village, en 1883, pour avoirbrisé une statue dans le sanctuaire local, l'adolescent est contraint de chercher refuge à Hongkong où, après avoir parachevé son éducation secondaire, ilpoursuit de 1887 à 1892 des études médicales dans le nouveau collège de médecine rattaché au Pok Chai Hospital.

Ce long séjour dans la coloniebritannique eut sur la formation intellectuelle et politique du jeune Sun une influence déterminante.

Point de contact entre les cultures chinoise etoccidentale, Hongkong est également, depuis l'échec de la révolte des Taiping, le centre de ralliement des opposants au régime mandchou.

Sun Wen, quifréquente alors les milieux liés aux sociétés secrètes, songe beaucoup plus à la régénération nationale qu'à l'exercice paisible de sa profession.

Uneéquipée à Tianjin, en 1894, au cours de laquelle il tente de soumettre à Li Hong-tchang un ambitieux projet de modernisation, le convainc de l'inanité de lavoie réformiste.

Éconduit par le Grand Secrétaire surtout préoccupé des progrès de la pénétration japonaise en C orée, il se lance dès lors à corps perdudans une suite de conspirations qui allaient faire de lui le chef incontesté du mouvement révolutionnaire. Les seize années qui séparent la folle conspiration de Canton, en 1895, du succès de la Révolution de 1911 sont marquées par une intense activitéclandestine.

Infatigable, le jeune médecin anime des complots, recrute des adeptes, recueille des fonds et étend le réseau des loges de la Société pour larégénération de la Chine l'association qu'il a fondée à Hawaii au retour de son voyage à Tianjin.

Cette existence de révolutionnaire professionnel n'est pasexempte de dangers ; très vite identifié par la police impériale, il est contraint de résider à l'étranger sous des noms d'emprunt et, en dépit de la sympathieque sa cause suscite au Japon, en France et dans les pays anglo-saxons, de changer constamment de refuge.

Il est difficile de suivre à la trace cet étonnantcommis-voyageur en révolution.

De 1885 à 1897, un premier périple le mène du Japon aux États-Unis, puis à Londres, où il est victime l'année suivanted'une tentative de séquestration organisée par les services consulaires de son pays, pour revenir enfin à son point de départ.

La Chine traverse alors coupsur coup les deux graves crises de la "Réforme des Cent Jours" et de la révolte des Boxers.

Désireux de mettre à profit une situation qui semble propice auxentreprises révolutionnaires, Sun, qui s'est acquis le concours d'un groupe d'aventuriers politiques japonais séduits par sa personnalité, tente d'abord derallier à la cause républicaine Li Hong-tchang, alors gouverneur en semi-disgrâce de la province de Canton, puis, devant le refus du vieux politicien,entreprend de constituer une base d'action à Wai-chow, une préfecture proche de la mer.

Privé au dernier moment de l'appui promis par le gouvernementjaponais, le soulèvement tourne à la débâcle.

Déçu, Sun, qui est désormais connu sous son surnom de Sun Yat-sen ou son pseudonyme de Tchong-chan(Nakayama dans la prononciation japonaise), consacre les sept années de son troisième séjour au Japon à resserrer les liens unissant les diverses factionsen exil.

S'il ne parvient pas à gagner la confiance des chefs de file du mouvement réformiste, K'ang Yeou-wei en tête, ses idées, formulées alors dans ladoctrine socialisante du Triple Démisme (nationalisme, démocratie et action sociale), rencontrent un écho favorable chez les étudiants.

Une brève tournéeen Amérique et en Europe lui permet de rallier à sa cause la plupart des boursiers envoyés par Pékin.

En 1905, une nouvelle association, la Société duSerment, remplace l'ancien mouvement trop lié aux sociétés secrètes traditionnelles.

Un journal est créé qui connaît rapidement un succès remarquable.L'appui officiel japonais vient, toutefois, bientôt à manquer.

Jugé indésirable par le gouvernement de Tokyo dès 1906, le leader révolutionnaire est contraintde vivre jusqu'en 1911 l'existence errante d'un homme traqué.

Un coup de main tenté à partir du Tonkin contre un poste-frontière chinois, en 1907, luialiène les sympathies du gouvernement français.

Sun, dont l'influence sur les milieux d'opposants en exil décroît régulièrement, s'épuise alors dansd'incessants déplacements à travers l'Asie du Sud-Est, l'Europe et l'Amérique du Nord. C'est dans un train roulant à travers le Far West américain qu'il apprend la nouvelle du soulèvement de la garnison de Wou-t'chang, l'étincelle qui met le feuaux poudres de la Révolution de 1911.

Choisi par les mutins victorieux comme Président de la nouvelle République, il reçoit sur les quais du port deShanghai un accueil triomphal le 25 décembre 1911.

Quelques semaines, pourtant, se sont à peine écoulées qu'il est contraint de céder la présidence aumaréchal Yuan Che-k'ai, l'homme fort qui a réussi à s'entremettre entre le gouvernement impérial et les rebelles.

Tout de suite, la collaboration s'avèredifficile entre les deux hommes.

Sun, qui se donne désormais pour tâche la transformation des sociétés révolutionnaires en un véritable parti politique, estélu en août 1912 président du nouveau Guomindang (Parti national populaire) ; il présente, ensuite, au gouvernement un ambitieux plan de développementdes chemins de fer dont la réalisation sera sans cesse remise.

La victoire du Guomindang aux élections de février 1913 précipite la rupture.

Fort de l'appuides troupes bien entraînées de l'armée du Nord, Yuan Che-k'ai n'eut aucune peine à venir à bout des velléités de sécession de ses adversaires.

Unenouvelle fois, Sun était contraint de reprendre pour trois ans le chemin de l'exil au Japon.

La mort prématurée du maréchal, en juin 1916, peu de temps aprèsune tentative de restauration à son profit de la dignité impériale, n'allait guère modifier les données du problème : l'opposition demeurait irréductible entreTouan K'i-jouei le nouveau chef de l'État, et les représentants du Parlement de 1913.

Convaincus de l'inanité de ses efforts déployés en vue d'entraîner legouvernement de Pékin dans la guerre contre l'Allemagne, Sun et ses partisans vinrent, en juillet 1917, se réfugier à C anton sous la protection des chefsmilitaires locaux. La réunification de la Chine allait s'avérer une tâche longue et difficile.

Pendant cinq années, de 1917 à 1922, l'histoire de la sécession cantonaise devaitsurtout être marquée par les démêlés opposant le Guomindang à ses protecteurs militaires.

Chassé une première fois de Canton en 1918, Sun pensait avoirtrouvé enfin en Tch'en Tchiong-ming l'outil d'une rapide reconquête du Nord.

En 1921, le "président extraordinaire" soutenu par les restes du Parlement de1913 traçait avec le général Tch'en les plans d'une campagne qui allait bien vite tourner court du fait de la mauvaise volonté des troupes.

Chassé unenouvelle fois de Canton par ses alliés de la veille, Sun y revenait pourtant quelques mois plus tard après avoir pris la décision, lourde de conséquences pourl'avenir, d'accepter l'aide soviétique et de consentir à une fusion de son parti avec un parti communiste en cours de formation.

L'année 1924 devait êtreconsacrée à la réorganisation du Guomindang et à la mise sur pied d'une armée loyale.

Un putsch survenu à Pékin en automne laissa croire à une possibilitéde conciliation.

Appelé en consultation par Touan K'i-jouei, Sun, dont l'état de santé avait soudainement empiré, était transporté dans la capitale du Nord enambulance pour se heurter à l'intransigeance de ses interlocuteurs.

Le 12 mars 1925, il mourait des suites d'un cancer.

Dérisoire consolation, degrandioses obsèques lui étaient offertes par le gouvernement du Nord.. »

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