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Sujet => « Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote » écrit Colette à propos de sa mère adorée dans Sido. La célébration du monde dans la littérature peut-elle aussi agir comme un antidote ?

Publié le 26/01/2024

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« Dissertation / Plan semi rédigé Sujet => « Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote » écrit Colette à propos de sa mère adorée dans Sido.

La célébration du monde dans la littérature peut-elle aussi agir comme un antidote ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les deux œuvres au programme Sido et Les Vrilles de la vigne ainsi que sur les textes étudiés dans le parcours associé « La célébration du monde ». Analyse du sujet : Colette publie en 1908 un recueil de récits intitulé Les Vrilles de la vigne, écrits intimistes qui reflètent sa vie agitée après l’échec de son mariage.

En 1930, elle livre un récit autobiographique, Sido, dans lequel elle se penche sur son enfance en rendant hommage à la figure marquante de sa mère.

Ces deux œuvres ont pour point commun d’exprimer une célébration du monde qui prend sans doute sa source dans le rapport si particulier de sa mère à la nature / un antidote ? c’est-à-dire un remède qui la soigne, qui la fortifie, qui la réconforte, qui l’apaise.

L’écriture semble jouer ce rôle. Problématique : comment la littérature peut-elle agir comme un exutoire ? Choix du plan : thématique (pas de remise en cause de la vertu de guérison que peut avoir la littérature). Plan détaillé I L’hommage à ce qui l’entoure : un remède pour conjurer les souvenirs amers. 1.

Hommage rendu aux êtres qui constituent son monde, son univers => Dans Sido, un chant d’amour dédié à sa mère => idéalisation de la figure maternelle : « je la chante de mon mieux » nous dit Colette / mère représentée comme une figure tutélaire, une déesse au centre de son jardin + L’amour fou du père pour cette femme extraordinaire qui renforce la célébration : figures moins solaires du père et des frères, qui pourraient passer pour des ratés, tels le père « mal connu, méconnu » ou les « Sauvages », ses frères et sa sœur, mais elle loue leur rapport unique à la nature et leur attitude libre => idéalisation de Léo, qui pour elle n’est pas un inadapté social mais « un sylphe de soixante-trois ans ».

Idem dans Les Vrilles de la Vigne : célébration des êtres et en particulier les animaux / description précise du comportement de Nonoche – sa chatte – et dans les dispositifs narratifs qui consistent à mettre les animaux au premier plan en leur donnant la parole : « Dialogue de bêtes », « Toby-chien parle » … Ainsi, dans un va-et-vient permanent, personnification laudative des animaux et animalisation des humains.

Ex 2 : dans La Promesse de l’aube, Romain Gary se fait une promesse : ces années qui l'attendent, il les dépose aux pieds de sa mère pour réparer toutes les souffrances qu'elle a endurées => compenser les humiliations que cette Russe immigrée, seule et sans un sou, a dû subir pour pouvoir donner avec fierté, tous les jours, le bifteck du déjeuner dans l'assiette de son fils unique et adoré, ne se réservant que le gras de la cuisson. 2.

Hommage à sa province natale et à la nature.

Sido : merveilleuses descriptions du jardin de la mère / Apostrophes lyriques pour louer la beauté tranquille des jardins de l’enfance : « Oh ! aimable vie policée de nos jardins + tonalité poétique encore plus enflammée dans Les Vrilles de la vigne lorsque Colette célèbre la forêt de son enfance « toute pareille au paradis » et déclare qu’« elle a vécu dans un pays de merveilles, où la saveur enivre » (« Jour gris »).

Dans « Printemps de la Riviera », elle fait une magnifique et sensuelle déclaration d’amour à ce pays que son « âme forestière » aime => s’inscrivant ainsi dans la pure tradition du locus amoenus (lieu idyllique) (Ex 2) dont Virgile, dans Les Bucoliques, pose les principales caractéristiques : un lieu refuge, tranquille, beau et agréable. 3.

Un prétexte pour célébrer chaque instant de la vie, même le plus banal et le plus quotidien => anecdote du petit merle qui mange les cerises avec l’incarnation : « Chut !... Regarde… » (lui enjoignait sa mère).

Colette retient cette invitation à regarder et à écouter le monde qui l’entoure : « la bouilloire,… petite sorcière ventrue, bienveillante » (« Toby-Chien et la musique ») ou encore le plaisir de marcher pied nu sur une terrasse en vacances : « mon 1 pied nu tâte amoureusement la pierre chaude de la terrasse » (« En marge d’une plage blanche II ») + Elle dédie d’ailleurs initialement Les Vrilles de la vigne à son contemporain Jules Renard, Ex 2 : celui-ci se présente dans ses Histoires naturelles comme « un chasseur d’images », quelqu’un qui capte et cherche à garder une trace du monde. Savoir capter la sensualité du monde par le pouvoir de l’écriture est sans doute un bon remède contre la morosité. II Un regard généreux sur le monde qui fonctionne comme un recours pour oublier tous les chagrins. 1.

Mise à distance des éléments douloureux de son existence.

Les Vrilles de la vigne : un ensemble de récits écrits principalement en 1908.

Colette a trente-cinq ans et vit un changement d’existence radical : son mariage est un échec, son mari Willy la trompe, l’exploite et lui fait perdre une bonne partie de ses illusions sur l’amour => Une mise à distance de cette période douloureuse.

Ironie au sujet de son déclassement social à travers les conversations fictionnelles avec une amie imaginaire, Valentine, qui incarne les convenances sociales, afin d’affirmer sa propre liberté conquise dans cette période difficile + indifférence face au mépris de la bonne société pour Colette qui se donne en spectacle presque nue.

Les amours allégoriques de Nonoche (double animal de Colette), qui ne résiste pas à l’appel du vieux Matou (représentation de Willy) = des masques permettant de transposer de manière humoristique ses propres amours + texte d’ouverture « Les Vrilles de la vigne » qui évoque un rossignol qui a failli mourir, prisonnier des vrilles : l’oiseau a survécu car il a chanté toute la nuit.

Comme lui, Colette survit aux épreuves car elle a sublimé, dompté sa souffrance en la transformant en matériau littéraire.

L’écriture = l’antidote qui permet de surmonter la souffrance personnelle.

Ex 2 : Sartre, dans Les Mots (1964), compense les échecs par un imaginaire où il triomphe, et notamment l’indifférence ou le manque de bienveillance des autres enfants à son égard. 2.

Sido, œuvre de la maturité, comme un baume sur une Colette âgée de 57 ans et qui souhaite retrouver les êtres disparus.

Elle fait revivre les êtres aimés grâce à la puissance évocatrice de petits récits remplis d’anecdotes => célébrer les « prodiges familiers » qui émaillent l’existence de.... »

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